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Actualités - CHRONOLOGIE

La crise irakienne jette son ombre sur les entretiens du ministre suédois des AE à Beyrouth Hjelm-Wallen souhaite une solution politique, au plus tôt Hariri redoute une guerre dans les prochains jours (photo)

La crise irakienne a jeté son ombre hier sur les entretiens du ministre suédois des Affaires étrangères, Mme Lena Hjelm-Wallen, avec les responsables libanais. Mme Hjelm-Wallen a réaffirmé le soutien de son pays à une solution diplomatique au conflit qui oppose l’Irak et les Etats-Unis, alors que le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, et le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, ont mis en garde contre les conséquences négatives d’une éventuelle frappe militaire américaine contre Bagdad. M. Hariri a même parlé d’un risque de «déclenchement d’une guerre au Proche-Orient dans les prochains jours». Le chef de la diplomatie suédoise qui a également été reçue par les présidents Elias Hraoui et Nabih Berry, a exprimé son «pessimisme» au sujet du processus de paix régionale. Des sources bien informées soulignent que la Suède, actuellement membre non permanent du Conseil de sécurité, estime que toute frappe militaire contre l’Irak nécessite d’abord l’adoption d’une nouvelle résolution à l’ONU. Arrivée à Beyrouth dans la nuit de jeudi à vendredi, Mme Hjelm-Wallen a entamé ses entretiens officiels hier par une rencontre avec le ministre Boueiz au palais Bustros. Une réunion élargie a ensuite groupé les membres des deux délégations. Côté libanais, il y avait le secrétaire général des A E, M. Zafer el-Hassan, le directeur des affaires politiques, M. Samir Khoury, l’ambassadeur en Suède, M. Fouad Aoun, le directeur du département des organisations internationales, M. Walid Nasr, le chef du cabinet du ministre, M. Melhem Mesto et les conseillers Farid Abboud et Elias Haddad. La délégation suédoise comprenait l’ambassadeur résident à Damas, M. Tommy Arwitz, le chef du desk du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord aux A E, M. Jan Nordlander, le responsable de la presse, M. Jens Odlander, le conseiller politique du ministre, M. Peter Weiderud, l’adjoint du ministre, Mme Angela Dragstedt Danielson, ainsi que plusieurs autres diplomates. Lors d’une conférence de presse conjointe organisée après les entretiens, M. Boueiz a indiqué qu’il avait «saisi l’occasion pour exposer au ministre les circonstances qui ont provoqué le blocage du processus de paix, à cause notamment de certains développements à Washington et la crise irakienne qui domine ce processus». «Nous avons aussi parlé de la situation en Irak, a-t-il ajouté. Nous avons insisté sur la nécessité d’accorder aux solutions politiques et diplomatiques les chances de réussir. Nous avons également exprimé notre crainte à l’égard d’une éventuelle aventure militaire qui pourrait avoir ultérieurement des conséquences politiques imprévues susceptibles de plonger la région dans l’inconnu à un moment où personne ne peut prévoir les résultats d’une telle crise». 35.000 Libanais en Suède Mme Hjelm-Wallen a pour sa part déclaré que sa visite au Liban vise à «souligner les bonnes relations qui lient nos deux pays, preuve en est l’augmentation du volume des échanges commerciaux. Nous espérons que cela va s’améliorer. Nous sommes en contact direct avec les membres de la colonie libanaise en Suède qui sont au nombre de 35 mille. Nous apprécions leur présence dans notre pays». «Autre objectif de ma visite, l’examen du processus de paix au Proche-Orient et la crise entre l’Irak et les Nations Unies, a précisé le ministre suédois. Nous espérons que l’on aboutira à une solution diplomatique, ceci est important pour le peuple irakien, les Nations Unies et la communauté internationale». Sur la contribution de son pays au Liban-Sud, Mme Hjelm-Wallen a rappelé que la Suède a déployé «des efforts pour soutenir la résistance des civils libanais et améliorer les conditions de vie des réfugiés palestiniens des camps. Ce soutien doit se poursuivre, a-t-elle ajouté. Mais il faut trouver une solution politique et diplomatique définitive à ce problème et l’armée d’occupation israélienne doit se retirer du Liban-Sud». Le chef de la diplomatie suédoise s’est par ailleurs déclarée «pessimiste» quant au processus de paix au Proche-Orient. «Nous n’avons enregistré aucun progrès. Les choses vont dans le sens contraire. Nous devons œuvrer afin de remettre les négociations sur les rails», a-t-elle dit. Mme Hjelm-Wallen s’est ensuite rendue à Baabda où elle a été reçue par le président Hraoui. A l’issue de l’entretien, le ministre suédois a espéré que «les relations bilatérales vont s’améliorer sur les plans commercial et culturel et sur celui de l’investissement». Elle a indiqué que pendant des années elle avait œuvré en Suède pour le rapprochement entre les différentes cultures et religions. Au siège du Parlement, Mme Hjelm-Wallen a notamment discuté avec M. Berry du dossier palestinien. Visite à Cana La crise irakienne a de nouveau été longuement évoquée au sérail de Sanayeh entre le ministre suédois et le président Hariri qui a mis en garde contre le risque du déclenchement d’une guerre au Proche-Orient «dans les prochains jours». «Le problème irakien est très sérieux et j’ai peur que la guerre éclate dans la région dans les prochains jours», a-t-il déclaré. «Nous regrettons cette situation et espérons que les Etats-Unis et l’Irak parviendront à une solution pacifique car, si la guerre éclate, la situation sera mauvaise pour tout le monde (...). La position du Liban et de la Suède est convergente. Les deux pays ne veulent pas voir une guerre se déclencher et des civils ou des non civils mourir. Nous voulons que l’Irak, mais aussi tous les autres Etats, y compris Israël, respectent les résolutions internationales», a-t-il ajouté. Mme Hjelm-Wallen est ensuite retournée à Baabda où elle était l’hôte à déjeuner du président Hraoui. En début de soirée, l’ambassade de Suède a offert une réception à l’hôtel Bristol en l’honneur du ministre. En soirée, M. Boueiz a offert un dîner. Mme Hjelm-Wallen doit se rendre aujourd’hui au Liban-Sud, notamment à Cana, où 105 civils avaient été massacrés par l’armée israélienne en avril 1996. Elle quittera Beyrouth ce soir pour la Jordanie.
La crise irakienne a jeté son ombre hier sur les entretiens du ministre suédois des Affaires étrangères, Mme Lena Hjelm-Wallen, avec les responsables libanais. Mme Hjelm-Wallen a réaffirmé le soutien de son pays à une solution diplomatique au conflit qui oppose l’Irak et les Etats-Unis, alors que le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, et le ministre des Affaires...