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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Le message traditionnel du Carême du patriarche maronite Pour un Liban réconcilié avec lui-même et son environnement

Pour un Liban «réconcilié avec lui-même et son environnement». C’est le thème qui sous-tend, cette année, le message traditionnel du Carême du patriarche maronite, publié hier, dix jours avant la date du 23 février marquant le début du jeûne. Le message, dans lequel le cardinal Sfeir souligne aussi que les Libanais doivent s’attacher à ce qui fait d’eux un seul peuple, s’articule sur deux événements ecclésiaux majeurs concernant, l’un, l’Eglise universelle, l’autre l’Eglise au Liban. Le premier événement a trait au Jubilé de l’an 2000, célébration de deux millénaires de christianisme auquel le pape Jean-Paul II veut donner un éclat particulier, et un relief œcuménique. Trois années préparatoires précéderont ce jubilé, consacrées chacune à l’une des personnes de la Trinité. «Qui est l’Esprit saint?» Dans la première partie du message du Carême, et conformément au thème choisi par l’Eglise universelle pour l’année 1998, le patriarche maronite cherche succinctement à répondre à cette question, et expose en une courte catéchèse l’enseignement de l’Eglise sur la troisième personne de la Trinité. La seconde partie du message du Carême est marquée par l’événement ecclésial majeur que constitue, pour le Liban, le synode qui lui a été consacré et l’Exhortation post-synodale que le pape a rendue publique au cours de sa visite historique au Liban, les 10 et 11 mai dernier. L’Esprit saint, agent de renouveau Cette seconde partie prolonge, pour commencer, la première, et situe l’action de l’Esprit saint dans l’Exhortation apostolique. Selon cette Exhortation, l’Esprit saint agit dans l’Eglise du Liban de deux façons: il est «souffle divin d’unité dans la diversité» et «agent de renouveau». C’est à ces deux aspects de l’œuvre de l’Esprit que le message consacre sa dernière partie, s’employant à relever ce qui, dans l’Exhortation, peut s’appliquer en quelque sorte immédiatement. Cette partie se veut comme une réponse aux reproches de «lenteur» dans la mise en œuvre des orientations de l’Exhortation, «qui se sont multipliés depuis un certain temps». Ces applications sont possibles dans les domaines ecclésial, pastoral, spirituel et national, précise ensuite le message. Reprenant les diverses têtes de chapitres de l’Exhortation, le message énumère les réformes souhaitables et réalisables concrètement. En ce qui concerne le chapitre premier relatif à «la situation actuelle de l’Eglise catholique au Liban», le message demande en particulier que l’on substitue «la coopération à la rivalité» entre les diverses Églises catholiques, grâce à «une mentalité nouvelle», de sorte qu’il y ait «unité dans la diversité». A cet égard, le patriarche Sfeir souligne la nécessité d’une «conversion évangélique constante, pour passer de la mentalité confessionnelle à un sens de l’Eglise authentique». Sur le plan social, le message demande «le renforcement des relations fraternelles entre chrétiens et musulmans», en soulignant, indépendamment des divergences théologiques, les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui leur sont communes, et en s’attachant «à discerner d’abord et avant tout ce qui unit les Libanais en un seul peuple». Le message demande aux catholiques du Liban «d’affermir leur confiance dans leur pays, d’affirmer leur droit à la participation à la vie nationale, et de renoncer à quitter le Liban, en dépit des difficultés». Sur le plan personnel, le message demande aux catholiques un repentir sincère et une foi plus vive dans le Christ, la pratique de ce que Jean-Paul II appelle «une ascèse de l’écoute» de leurs compatriotes, et «l’adoption d’un comportement réellement chrétien». Il leur demande aussi de lire les évangiles et la Bible en général, de publier des ouvrages chrétiens en langue arabe, d’encourager la recherche, les traductions, etc. Il demande aussi à la hiérarchie de faire appel aux laïcs pour administrer les affaires temporelles de l’Eglise et à «s’attacher à une culture chrétienne dans le monde arabe». Enfin, le message affirme que l’Eglise est engagée de façon irréversible à promouvoir l’unité des chrétiens, dans le cadre du Conseil des Eglises du Moyen-Orient. Il laisse aux institutions officielles et civiles le soin de déterminer ce qui peut être fait, sur le plan national, «dans un esprit scientifique et objectif», pour réaliser l’aspiration des Libanais à «un équilibre entre les pouvoirs» et à «une participation de tous à une décision libre qui établisse le Liban sur des bases stables, le fasse passer de la mentalité de la guerre à une mentalité de la paix, et lui permette de briller entre les nations, après s’être réconcilié avec lui-même et son environnement».
Pour un Liban «réconcilié avec lui-même et son environnement». C’est le thème qui sous-tend, cette année, le message traditionnel du Carême du patriarche maronite, publié hier, dix jours avant la date du 23 février marquant le début du jeûne. Le message, dans lequel le cardinal Sfeir souligne aussi que les Libanais doivent s’attacher à ce qui fait d’eux un seul...