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Actualités - CHRONOLOGIE

La France face au défi corse

Les responsables de l’assassinat du préfet Claude Erignac abattu vendredi soir à Ajaccio ont défié hier l’Etat français en revendiquant ce crime quelques heures avant l’arrivée en Corse des dirigeants français, et à leur tête le président Jacques Chirac, pour rendre un dernier hommage au haut fonctionnaire disparu et marquer leur volonté de ramener l’ordre dans l’île. «L’action que nous revendiquons aujourd’hui est parfaitement réfléchie et hautement politique. Elle n’est pas le fruit d’une quelconque dérive ou l’action isolée de soldats perdus de la lutte nationaliste, encore moins une œuvre barbouzarde comme certains ne manqueront pas de l’affirmer», ont affirmé les auteurs de ce communiqué de trois pages adressé à la presse. Pour prouver l’authenticité de cette revendication, les auteurs avaient fourni les numéros de l’arme utilisée pour tuer Claude Erignac (plus haut représentant de l’Etat en Corse) — un pistolet Beretta 9 mm retrouvé sur les lieux du crime. La Corse est devenue hier matin pendant un quart heure une «île morte». Le glas a sonné dans toutes les églises de l’île pour rendre hommage au préfet abattu. Les commerçants ont baissé leurs volets, ateliers, bureaux et écoles ont cessé toute activité et dans beaucoup de localités, la population s’est rassemblée pour marquer son indignation. A Ajaccio plus de 200 personnes se sont réunies en silence devant les grilles de la préfecture tandis que le personnel préfectoral était rassemblé dans la cour. Evénement sans précédent en Corse, la venue du président Jacques Chirac accompagné par le premier ministre Lionel Jospin, de plusieurs membres du gouvernement et de dirigeants parlementaires souligne l’ampleur du choc provoqué en France par cet assassinat. Dérive mafieuse Pour la plupart des dirigeants politiques français, il est le résultat de la dérive mafieuse dans laquelle cette île sous-peuplée, sous-développée et suradministrée est tombée depuis le réveil du nationalisme corse il y a un quart de siècle. A l’occasion des obsèques du préfet assassiné, le président Chirac a prononcé une allocution dans laquelle il a rendu hommage à la victime, dénonçant «la dérive mafieuse» des nationalistes, réaffirmant que le France reste «une et indivisible». Des dizaines de policiers ont été envoyés pendant le week-end en renfort en Corse, placée sous haute sécurité. Les enquêteurs ont abandonné leur première piste, indique-t-on de sources judiciaires: deux jeunes suspects d’origine marocaine interpellés dès vendredi soir, qui avaient été désignés par un témoin comme les auteurs probables du crime. Ils ont nié toute participation à l’assassinat du préfet et les expertises scientifiques, pour retrouver des traces de poudre sur leurs vêtements, se sont révélées négatives. Ils devraient être remis en liberté dans la journée. Lundi à l’aube des policiers d’élite ont lancé une rafle dans les milieux nationalistes corses. Une douzaine de personnes ont été interpellées, indique-t-on de sources proches de l’enquête. (AFP)
Les responsables de l’assassinat du préfet Claude Erignac abattu vendredi soir à Ajaccio ont défié hier l’Etat français en revendiquant ce crime quelques heures avant l’arrivée en Corse des dirigeants français, et à leur tête le président Jacques Chirac, pour rendre un dernier hommage au haut fonctionnaire disparu et marquer leur volonté de ramener l’ordre dans...