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Actualités - ANALYSE

L'opération contre Toufayli et les nécessités de l'entente nationale

Pourquoi avoir attendu si longtemps pour mater la rébellion de cheikh Sobhi Toufayli dans la Békaa? Les autorités officielles auraient-elles enfin obtenu une couverture régionale ou même internationale? Les milieux politiques donnent différentes réponses à ces questions: d’aucuns estiment ainsi que la situation précaire qui prévaut au Moyen-Orient en raison de la crise américano-irakienne rend indispensable la consolidation de l’unité des rangs internes et de la paix civile. D’où la nécessité d’en finir avec les îlots de sécurité qui mettent à mal l’autorité et le prestige de l’Etat. Les mesures prises contre le chef de la «Révolte des affamés» étaient d’autant plus justifiées qu’Israël cherche constamment à pêcher dans les eaux troubles en vue d’affaiblir le gouvernement libanais. En réussissant à se débarrasser de cette rébellion à l’instar de celle du général Aoun en 1990, l’Etat a définitivement montré qu’il était en mesure d’imposer la loi sur l’ensemble du territoire. A la lumière de cette démonstration de force au service de la justice, une éventuelle prorogation du mandat présidentiel du chef de l’Etat est désormais sérieusement envisagée. Celui-ci a prouvé en effet qu’il était soucieux d’appliquer fermement et équitablement la loi à tous et dans toutes les régions du pays. Suivant cette même logique, cheikh Toufayli devrait être jugé comme l’est aujourd’hui Samir Geagea pour les crimes qui lui sont reprochés. Une décision aliénée Selon d’autres milieux politiques, l’action menée contre le chef de la «Révolte des affamés» montre au contraire à quel point les autorités officielles sont aliénées à la volonté régionale et internationale. De fait, le mouvement de cheikh Sobhi Toufayli n’est pas né hier. Il y a des mois que ce dernier défie l’Etat et que la désobéissance civile menace de s’étendre à d’autres régions. Or, le gouvernement libanais a dû attendre le bon vouloir des puissances régionales et internationales avant d’agir. Il suffit donc que les circonstances changent au Moyen-Orient pour que les autorités se retrouvent paralysées face à n’importe quelle situation menaçant la paix civile dans le pays. Dès lors, les milieux politiques susmentionnés estiment que nous sommes encore loin de l’Etat de droit et des institutions. Le Liban y parviendra effectivement lorsqu’il n’aura plus besoin d’en référer aux étrangers toutes les fois qu’il lui reviendra de prendre des décisions de cette envergure. De toute évidence, la seule manière pour le pouvoir de récupérer sa liberté de décision est de réaliser une véritable entente nationale qui restituerait au pays son indépendance. Dans ces conditions, la loi sera naturellement appliquée à toutes les régions et à tous les individus, quelles que soient les circonstances extérieures. De plus, une fois l’entente réalisée, la scène locale sera définitivement immunisée contre les interventions étrangères, et la paix civile enracinée dans le pays. Les Libanais de tous les courants et de toutes les communautés souhaitent que l’Etat retrouve son prestige et son autorité incontestée. Ils espèrent aussi une application équitable de la loi non seulement à Baalbeck-Hermel mais dans toutes les régions où se déclarerait un mouvement de désobéissance civile. De même, il incombe au pouvoir d’assumer la responsabilité d’un développement équilibré sur l’ensemble du territoire sans exception pour éviter de prêter le flanc à de nouvelles tentatives de révolte ou de rébellion. E.K.
Pourquoi avoir attendu si longtemps pour mater la rébellion de cheikh Sobhi Toufayli dans la Békaa? Les autorités officielles auraient-elles enfin obtenu une couverture régionale ou même internationale? Les milieux politiques donnent différentes réponses à ces questions: d’aucuns estiment ainsi que la situation précaire qui prévaut au Moyen-Orient en raison de la crise...