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Actualités - OPINION

Musique Edouard Erdmann : les leçons d'un maître

La musique, expression spirituelle de notre vie, charrie le flot scintillant d’un ruisseau pur de beauté. Elle veut dire la vie. Et la vie n’est qu’amour. La musique est inséparable de notre corps et de notre existence. Nous la portons dans les battements de notre cœur, dans nos pulsations et dans notre voix. Elle demeure avec nous et en nous — avec ses actions et ses réactions — jusqu’aux derniers moments de notre existence. Si la musique et le rythme parcheminent notre corps — consciemment ou inconsciemment — nous devons avoir envie de l’exprimer. L’artiste est, sans doute, toujours conscient de cette richesse et communique, par l’intermédiaire de son instrument, le principe suivant: j’essaie de vous aider à découvrir votre aspiration profonde à la beauté. Telle était la vision du pianiste allemand, Edouard Erdmann (1896-1958), interprète de talent et grand pédagogue. Erdmann a toujours souligné qu’un pianiste, même plein de bonnes intentions, reste improductif s’il n’acquiert pas la technique qui le met à même de communiquer l’art à autrui. L’expression musicale ne peut se développer proprement si l’on ne connaît pas à fond l’instrument, qui a bien souvent ses caprices, et le moyen de lui donner vie. Les sentiments sont à canaliser et à contrôler suivant les exigences de la pièce musicale. La compréhension et l’assimilation d’un morceau n’impliquent pas que l’on déverse les émotions à flots et il faut user d’un style exact pour bien servir l’auditoire. La technique, sur laquelle Erdmann basait son approche du piano, avait pour bases la respiration et cette énergie centrale du corps humain que les Japonais nomment «Hara». La respiration et l’énergie guident la phrase musicale afin de libérer le corps, machine de l’interprétation, de toute sa lourdeur et de tous les maux musculaires causés d’habitude par une exécution fondée sur une technique purement mentale ou sentimentale. Edouard Erdmann disait: «Nous ne voulons pas faire des pianistes, nous voulons faire des musiciens», capables d’un langage qu’une âme tient à d’autres âmes. Dès lors, les émotions et les sentiments sont guidés par le style, la forme, l’humeur et le sens de la pièce musicale qui demande une analyse approfondie dans un cadre qui contrôle le corps, les doigts et la respiration. C’est une fenêtre qui aboutit à la liberté. Une liberté qui reflète la discipline. Aujourd’hui, les émules d’un Edouard Erdmann, plutôt rares dans une société qui considère encore que l’art n’est qu’un luxe ou un passe-temps, sont invités à grouper leurs efforts pour sauver le temple de la musique des pharisiens qui le plongent dans le faux. Ils sont invités à repenser l’éducation musicale de notre temps qui, en de fréquentes occasions, trompe la conscience publique. Ils sont appelés à se battre afin de rendre par la musique ce monde meilleur pour les générations à venir.
La musique, expression spirituelle de notre vie, charrie le flot scintillant d’un ruisseau pur de beauté. Elle veut dire la vie. Et la vie n’est qu’amour. La musique est inséparable de notre corps et de notre existence. Nous la portons dans les battements de notre cœur, dans nos pulsations et dans notre voix. Elle demeure avec nous et en nous — avec ses actions et ses...