Klimos confirme les ingérences politiques dans la justice

Le bâtonnier de Beyrouth, M. Antoine Klimos, a confirmé l’existence «d’ingérences politiques dans la justice et auprès des parquets en particulier». Lors d’une conférence donnée à l’université de Louayzé sur le thème de la justice et de la liberté au Liban, M. Klimos a ajouté: «L’Etat libanais n’est pas dans une situation qui lui permet d’être maître de sa décision». Le bâtonnier a en outre estimé que «le pouvoir judiciaire est une autorité qui, malheureusement, n’est pas parvenue à s’imposer. Il revient au peuple et aux avocats de lutter pour l’indépendance de la justice», a-t-il dit avant de poursuivre: «Nous avons décidé de mener cette lutte dans le souci de préserver les libertés publiques, les droits de l’homme et la justice». Affirmant ainsi que «c’est là notre objectif prioritaire», M. Klimos s’est déchaîné contre les responsables. Il a déclaré à ce sujet: «Certains d’entre eux ne cessent d’invoquer la vertu qu’eux-mêmes ignorent (...). D’autres détiennent une autorité qu’ils ne méritent pas. Les gens expérimentés, sages, compétents et honnêtes sont absents», a ajouté le bâtonnier. S’adressant à son auditoire essentiellement composé d’étudiants, M. Klimos a conclu: «Ne craignez pas la personne injuste, craignez plutôt pour elle». En réponse aux questions des jeunes, le bâtonnier a critiqué la loi d’amnistie votée en faveur des trafiquants de drogue avant d’ajouter: «L’Etat libanais n’est pas dans une situation lui permettant d’être maître de sa décision. Il jouit d’une petite marge de liberté, mais l’utilise-t-il seulement?»