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Actualités - CHRONOLOGIE

Les islamistes lancent une meurtrière campagne d'attentats à la bombe La Troïka européenne à Alger : un rendez-vous avec le terrorisme (photos)

Deux bombes ont explosé hier à Alger et Zéralda, faisant au moins 4 morts et plus de 50 blessés, selon les autorités, au moment où la troïka européenne bouclait une visite centrée sur la «lutte antiterroriste» et marquée par un différend sur le dossier des droits de l’homme. Plusieurs autres attaques à la bombe ont été déjouées, notamment à Sétif (250 km à l’ouest), lundi, les groupes islamistes ayant semble-t-il lancé une nouvelle campagne de terreur dans les villes. De son côté, la troïka des ministres, après une mission de 18 heures, la première de ce type en six ans de conflit, a exprimé publiquement le «regret» que l’Algérie refuse d’accueillir le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme. Le chef de la mission, le secrétaire d’Etat britannique au Foreign Office, Derek Fatchett, a aussi regretté ne pas avoir «été en mesure» de rencontrer des survivants des derniers massacres, ou d’aller déposer une gerbe de fleurs, marquant la frustration et l’irritation des Européens. Tous les entretiens se sont déroulés dans un périmètre restreint du centre d’Alger, épargné par la violence. L’agence (officielle) APS s’est félicitée de son côté d’une «large identité de vue algéro-européenne en matière de lutte antiterroriste». Au moment où les discussions s’achevaient, une bombe a éventré un bus à Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger. L’attentat a fait un mort, 23 blessés, dont 5 graves, selon les services de sécurité. «Le bus venait juste d’arriver à la station, il n’avait pas ouvert ses portes», a raconté un blessé à la télévision d’Etat. Peu après, dans la ville côtière de Zéralda, une bombe a explosé dans un marché. Le bilan officiel a fait état de 3 morts et 30 blessés. «Cela a été la panique, il y avait beaucoup de monde», a raconté un habitant. La veille, au moins 33 civils avaient péri dans des attaques imputées aux islamistes armés, selon la presse privée. «Le GIA (Groupe islamique armé) accueille la troïka avec 33 victimes», a titré le quotidien «El-Khabar». Deux bombes ont aussi été désamorcées lundi, dans le centre de Sétif. Une autre bombe aurait été désamorcée, hier, à Birkhadem, à Alger, selon des informations non confirmées. Le quotidien Le Matin avait rapporté mardi qu’un colis piégé avait été désamorcé, lundi, dans le quartier résidentiel d’El Biar. Ces attentats n’étaient pas immédiatement revendiqués, mais portent la marque du GIA. «Les réseaux de l’étranger» La vigilance des forces de sécurité et des habitants avait permis de déjouer plusieurs tentatives d’attentats à la bombe et à la voiture piégée depuis le début du Ramadan, le 30 décembre, à Alger. L’Algérie a exprimé à la troïka (Grande-Bretagne, Luxembourg, Autriche) ses «préoccupations au sujet du terrorisme et de ses prolongements à l’extérieur», a déclaré le ministre délégué à la Coopération et aux Affaires maghrébines, Lahcene Moussaoui, à la fin de la visite. L’Algérie accuse certains pays européens d’abriter des «réseaux terroristes». Elle dénonce notamment la présence de dizaines de militants islamistes en Grande-Bretagne, qui préside l’UE pour six mois. Le ministre a réaffirmé que les autorités avaient indiqué à la troïka ne pas avoir besoin «d’aide humanitaire». Il a annoncé la réouverture imminente du bureau de l’UE à Alger, fermé depuis quatre ans. La mission de la troïka visait notamment à «continuer le dialogue politique» et «condamner le terrorisme sous toutes ses formes», a expliqué M. Fatchett. Sur le dossier sensible des droits de l’homme, M. Fatchett a indiqué regretter que l’Algérie ne soit «pas prête» à inviter le rapporteur spécial de l’ONU. «Il est dans l’intérêt de l’Algerie d’avoir une attitude ouverte», a-t-il dit. Mais M. Moussaoui a affirmé lors d’une conférence de presse que l’Algérie «n’avait pas de problèmes de droits de l’homme» et remettrait un rapport en mars à la commission des droits de l’homme de l’ONU. Auparavant, la troïka avait rencontré le chef de la diplomatie Ahmed Attaf, qui a accepté le principe d’une invitation en Grande-Bretagne, selon Londres, et le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. A l’ambassade britannique, la troïka a notamment reçu rapidement des représentants de l’opposition, des directeurs de journaux privés, le président de l’Observatoire national des droits de l’homme (ONDH, officiel) Kamel Rezag Bara. «Nous savons qui tue: ce sont les groupes islamiques armés», a expliqué un membre de la délégation du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui a réclamé «plus de démocratie». «Nous avons aussi parlé de la violence et de la terreur de l’Etat, des atteintes aux droits de l’homme, des exécutions extra-judiciaires», a expliqué un responsable du Front des forces socialistes (FFS). (AFP, Reuters)
Deux bombes ont explosé hier à Alger et Zéralda, faisant au moins 4 morts et plus de 50 blessés, selon les autorités, au moment où la troïka européenne bouclait une visite centrée sur la «lutte antiterroriste» et marquée par un différend sur le dossier des droits de l’homme. Plusieurs autres attaques à la bombe ont été déjouées, notamment à Sétif (250 km à...