Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le débat budgétaire s'ouvre aujourd'hui Le gouvernement et la chambre à la recherche d'un compromis sur les taxes

Le débat budgétaire s’ouvrira aujourd’hui à la Chambre sans que le Législatif et l’Exécutif n’aient pu s’entendre au sujet des taxes prévues pour le financement du budget . Etant donné les divergences de vues qui persistent au sujet de l’annexe numéro 9 du budget, et plus particulièrement de la taxe mécanique, le débat promet donc d’être houleux... mais pas plus que d’ordinaire. Pour être plus précis, il faut dire que le gouvernement et le Parlement ont fini par s’entendre sur le principe selon lequel les taxes prévues ne doivent pas accabler les couches les moins nanties de la population mais ne sont pas parvenus à tomber d’accord sur le moyen de le concrétiser. Ils doivent poursuivre leurs discussions sur ce point aujourd’hui, en marge du débat à l’Hémicycle, selon des sources parlementaires. Ils en auront le temps puisque l’examen du texte du projet de budget ne commencera effectivement que mercredi soir dans le meilleur des cas. Auparavant, non moins de quarante députés doivent prendre la parole pour commenter de manière générale la politique économique et financière du gouvernement. A l’ouverture de la séance, ce matin, l’exposé des motifs du projet de loi des Finances doit être lu, puis lecture sera donnée du rapport de la commission des Finances avant que les députés ne commencent à prendre la parole. Le texte expliquera la méthodologie de travail et mettra l’accent sur la nécessité d’une concrétisation du plan de redressement, mis au point par les trois pôles du Pouvoir en vue d’un assainissement des finances de l’Etat et d’une relance de l’économie nationale. Place de l’Etoile, mais aussi à Baabda et à Koreytem, on exclut la possibilité que le débat autour de l’annexe 9 débouche sur une impasse. Dans les milieux proches du chef de l’Etat, on assurait hier que cette annexe relative aux taxes sera votée. Même son de cloche à Koreytem, où M. Hariri a indiqué qu’il n’a pas d’inconvénient à ce que la taxe sur la mécanique soit révisée à la baisse à condition de respecter le taux du déficit budgétaire prévu pour cette année, à savoir 37, 5%. Le président de la commission parlementaire des Finances et du Budget, M. Khalil Hraoui, a poursuivi hier ses concertations avec le chef du Législatif, M. Nabih Berry, hostile à un relèvement «aveugle» des taxes et s’est abstenu de donner des précisions au sujet de la nouvelle formule de taxation. Rappelons que le Parlement souhaite amender la taxe sur la mécanique de manière à la relever sur les voitures neuves et à la réduire sur les véhicules anciens. Au cas où ce projet ne passerait pas, le Parlement projette de présenter un nouveau projet de taxation qui aurait aussi l’avantage de ne pas affecter les classes les moins favorisées de la population, selon les mêmes sources. Place de l’Etoile, on se gardait bien hier de donner des détails au sujet de ce projet. Celui-ci pourrait également faire l’objet de concertations aujourd’hui entre M. Hraoui et le ministre des Finances. Le but de ces délibérations est de parvenir à une formule de compromis susceptible d’assurer des rentrées au Trésor et de neutraliser en même temps l’opposition parlementaire et populaire aux nouvelles taxes. Pour protester contre les nouvelles décisions fiscales, la CGTL entend organiser un sit-in devant le siège du Parlement. Demain mercredi, c’est la centrale syndicale opposante de M. Elias Abou-Rizk, qui organise un mouvement de protestation, Place de l’Etoile, en même temps que les étudiants de l’Université libanaise. La commission des Finances, rappelle-t-on, avait refusé jeudi de relever les frais d’inscription à l’UL, proposé par le gouvernement. Jeudi, ce sera au tour de la CGTL loyaliste de M. Ghanim Zoghbi d’organiser un sit-in devant le Parlement. Un déficit budgétaire de 40% Si les syndicats considèrent les nouvelles taxes comme étant injustes, le gouvernement voit mal pour sa part les coupes budgétaires opérées par la commission des Finances et trouve qu’elles sont loin de favoriser un assainissement des finances publiques. M. Fouad Siniora a de nouveau critiqué hier la réduction de recettes, estimant qu’une telle mesure constitue un obstacle devant la réduction du déficit budgétaire. «Les recettes escomptées ont été réduites de 365 milliards de livres et sont devenues de l’ordre de 4.600 milliards de livres alors qu’on s’attendait à drainer 4956 milliards au Trésor», a-t-il dit, estimant que, de la sorte, le taux du déficit budgétaire sera de 40% cette année et non pas de 37,5%. Le ministre a jugé nécessaire que certaines coupes décidées par la commission soient révisées et a plaidé en faveur du maintien des 100 milliards de livres qui étaient prévus à titre de subvention à l’EDL. La commission des Finances avait décidé jeudi de supprimer ces fonds, «pour sanctionner l’EDL». Les députés avaient estimé que c’est une mauvaise gestion de l’EDL qui est à l’origine de l’insuffisance des recettes provenant des abonnements. Pour M. Siniora, toutefois, «il faut maintenir cette subvention dans l’intérêt de l’Electricité du Liban». De sources parlementaires, on précisait hier que ce montant pourrait être maintenu mais réduit au minimum pour pousser l’EDL à améliorer son rendement. Le Parlement doit aussi s’étendre longuement sur deux autres articles controversés du projet de budget. Le premier concerne la location des biens maritimes et le deuxième est relatif aux fonds alloués pour le financement du processus de retour des déplacés, considérablement réduits cette année. Les deux soulèvent une vague d’opposition parlementaire. M. Walid Joumblatt avait annoncé dimanche que le bloc parlementaire qu’il préside ne votera pas le budget, en signe de protestation contre l’absence de fonds pour le dossier des déplacés. Deux membres de son bloc, MM. Antoine Andraos et Ayman Schoucair, se sont rendus hier auprès du chef du gouvernement pour débattre avec lui de ce dossier. Mais l’entretien n’a rien donné apparemment. Le ministre des Déplacés était attendu en soirée à Koraytem. Il ne s’y est pas rendu, selon des sources proches de M. Hariri, qui reprochent en outre à «M. Joumblatt de réclamer la part des déplacés (dans le budget) d’une manière incorrecte». Le débat qui s’ouvre aujourd’hui promet donc d’être houleux, mais aussi technique du moment que plusieurs points restent en suspens. M. Khalil Hraoui a dit s’attendre à ce que ce débat se prolonge au-delà du délai fixé par la présidence de la Chambre pour le vote du budget, à savoir trois jours.
Le débat budgétaire s’ouvrira aujourd’hui à la Chambre sans que le Législatif et l’Exécutif n’aient pu s’entendre au sujet des taxes prévues pour le financement du budget . Etant donné les divergences de vues qui persistent au sujet de l’annexe numéro 9 du budget, et plus particulièrement de la taxe mécanique, le débat promet donc d’être houleux... mais pas...