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Actualités - CHRONOLOGIE

Contestant la représentativité de la mission décidée par l'UE Alger refuse de recevoir la troïka européenne

L’Algérie a refusé hier la visite annoncée d’une troïka de hauts fonctionnaires européens en affirmant que le but de cette visite n’était plus de discuter de lutte contre le «terrorisme», dans ce pays où plusieurs centaines de civils ont été massacrés. En attendant, deux civils ont été assassinés hier par les islamistes. Le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf a dénoncé la représentativité — au niveau des hauts fonctionnaires — de cette troïka (Grande-Bretagne, Luxembourg et Autriche). Il a surtout affirmé lors d’une conférence de presse que le mandat de cette mission «excluait» désormais la coopération contre le terrorisme, qui devait être au départ, selon l’Algérie, le seul but de cette visite. M. Attaf n’a toutefois pas fermé la porte à une nouvelle mission de l’UE. «Il faut revenir à un niveau politique de représentativité» de la troïka et à «l’insertion de la lutte antiterroriste pour ce qui concerne la substance de la mission elle-même», a-t-il déclaré. A Londres, le ministère des Affaires étrangères, dont le pays assure la présidence de l’UE, a saisi la balle au bond, et a indiqué ne pas «exclure» l’envoi d’une mission composée de ministres. Quelques heures auparavant, le ministère des Affaires étrangères autrichien avait annoncé que la troïka s’envolerait vendredi pour Alger, pour y rester jusqu’à dimanche. «Nous ne croyons pas que ce niveau (de hauts fonctionnaires) très modeste soit le plus approprié pour discuter de questions aussi sensibles, complexes et importantes», a déclaré M. Attaf. En outre cette mission a demandé à discuter avec des ministres algériens, ce qui crée un «déséquilibre difficilement acceptable». «L’initiative allemande parlait de la lutte contre le terrorisme comme objectif de ce dialogue politique. Ce qui nous est proposé aujourd’hui, c’est une exclusion de ce dossier au motif qu’un tel dossier n’a pas mûri au sein de l’UE et exige des consultations et des discussions plus approfondies», a expliqué M. Attaf. Impasse «Cela est très clair dans la lettre que m’a adressée mon homologue Robin Cook (chef de la diplomatie britannique) et dans le communiqué rendu public hier par la présidence de l’UE», a-t-il poursuivi. «Cette lettre fait clairement l’impasse s’agissant du mandat de la troïka sur la coopération en matière de lutte contre le terrorisme», a dit M. Attaf. «Au vue de cette situation la venue de la troïka comme instrument du dialogue algéro-européen ainsi que le dialogue lui-même perdent tout à fait leur sens, leur utilité et leur raison d’être». A Attaf a rappelé avoir jugé «très satisfaisante» l’initiative allemande, mais celle-ci a «vu ses données essentielles plus que dénaturées, transformées». Le chef de la diplomatie algérienne a de nouveau catégoriquement rejeté toute idée qu’une troïka puisse enquêter en Algérie. «Il n’a aucune recherche d’informations, aucune enquête qui soit acceptable pour nous», a-t-il martelé, car «la vérité est connue». Les autorités algériennes attribuent la responsabilité des massacres aux groupes islamistes armés et s’insurgent des mises en doute des auteurs des massacres. «Ce type d’initiative vise à jeter le doute ou la suspicion, c’est cela l’objectif», a dit M. Attaf. Le gouvernement algérien demande à ses partenaires européens de lutter plus efficacement contre les réseaux de soutien au «terrorisme» implantés sur son sol, et de ne plus accepter d’accueillir des militants islamistes. Alger est notamment particulièrement irrité par la présence en Grande-Bretagne de dizaines d’islamistes algériens, qui «lancent des appels au meurtre» et organisent notamment des collectes de fonds. A Paris, le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères Yves Doutriaux a indiqué ne pas avoir de commentaire à ce stade sur le refus algérien. (AFP)
L’Algérie a refusé hier la visite annoncée d’une troïka de hauts fonctionnaires européens en affirmant que le but de cette visite n’était plus de discuter de lutte contre le «terrorisme», dans ce pays où plusieurs centaines de civils ont été massacrés. En attendant, deux civils ont été assassinés hier par les islamistes. Le ministre algérien des Affaires...