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Actualités - CHRONOLOGIE

Jospin s'engage à résoudre le conflit des chômeurs

Le premier ministre français Lionel Jospin a tenté jeudi de résoudre le conflit des chômeurs par un changement de ton du gouvernement à l’égard de ce mouvement mais surtout par la préparation de mesures à la hauteur des revendications. Relativement discret depuis le début du mouvement, il y a près d’un mois, Lionel Jospin est monté en première ligne pour dénouer une crise qui présentait un double danger. En perdurant, elle menaçait la crédibilité de son gouvernement, qui a fait de la lutte contre le chômage et l’exclusion sa priorité, et mettait à mal la cohésion de sa majorité plurielle jusque dans les rangs de son équipe gouvernementale. Deux de ses ministres, Dominique Voynet (Verts) et Marie-George Buffet (PCF), s’étaient démarquées de leur collègue de l’Emploi Martine Aubry en soutenant le mouvement et en défendant les occupations d’ASSEDIC. Jeudi, lors de la réunion mensuelle de son équipe, Lionel Jospin a lancé un rappel à l’ordre général sur la nécessité d’un «fonctionnement collégial et solidaire du gouvernement». Trois mois après le sommet social du 10 octobre, qui avait mis sur les rails les 35 heures — un des éléments de son dispositif de lutte contre le chômage — le premier ministre français a choisi une nouvelle grande rencontre sociale pour trouver une issue à ce conflit. Mais cette fois, outre les partenaires sociaux, les associations de chômeurs ont été conviées. Ceci constitue une première et une sorte de reconnaissance pour les associations de chômeurs qui s’étaient plaintes en octobre dernier d’être tenues à l’écart. Elles demandaient d’ailleurs mercredi un «Grenelle du chômage». Nicole Notat «convoquée» Après les propos un peu cassants de son ministre de l’Emploi Martine Aubry qui avait jugé illégales les occupations d’ASSEDIC, Lionel Jospin a voulu rétablir le dialogue et la concertation, une méthode qui lui a plutôt réussi depuis son arrivée au pouvoir. Le changement de ton avait commencé dès mercredi, d’abord à l’Assemblée nationale par la voix de Martine Aubry, puis dans le communiqué de Matignon diffusé dans la soirée de mercredi. Les actions des chômeurs «témoignent de leur inquiétude et de leur désarroi», a reconnu Lionel Jospin. Au-delà des mots, les chômeurs réclament des mesures significatives. Aussi, après les 15 millions de francs débloqués mercredi par l’UNEDIC et jugés «dérisoires» par les associations, le premier ministre a décidé de prendre «des mesures concrètes et immédiates», mais également de rechercher «les voies de réformes durables» pour répondre aux demandes des chômeurs de longue durée. Fidèle à sa méthode — consultation médiatisée, temps de réflexion, puis annonce de la décision — Lionel Jospin attend vendredi pour faire connaître ses choix. L’exercice est délicat tant les marges de manœuvre du gouvernement sont faibles. Financièrement, il ne peut se permettre des écarts s’il veut que la France remplisse les conditions pour l’euro. En outre, même s’il voulait solliciter l’UNEDIC, sa présidente et secrétaire générale de la CFDT Nicole Notat lui a déjà opposé une fin de non recevoir, en lui rappelant ses responsabilités sur les mécanismes de solidarité nationale au travers des minima sociaux. «Convoquée», «auditionnée»: Nicole Notat, première à être reçue à Matignon, n’a manifestement pas apprécié la démarche du premier ministre et s’est montrée dubitative sur les possibilités du gouvernement de répondre réellement aux revendications des chômeurs.
Le premier ministre français Lionel Jospin a tenté jeudi de résoudre le conflit des chômeurs par un changement de ton du gouvernement à l’égard de ce mouvement mais surtout par la préparation de mesures à la hauteur des revendications. Relativement discret depuis le début du mouvement, il y a près d’un mois, Lionel Jospin est monté en première ligne pour dénouer une...