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Actualités - CHRONOLOGIE

De refus en valse-hésitation Médias : le gouvernement en plein cafouillage

Une fois de plus, une décision maladroite du gouvernement donne une publicité inespérée à une personnalité de l’opposition. Après l’interdiction de l’entretien du général Michel Aoun sur la MTV, qui avait servi la cause du général Aoun mieux que toutes les déclarations, c’était au tour hier de M. Najah Wakim de bénéficier d’une seconde maladresse du même type: une décision d’interdiction de la diffusion d’un entretien avec le député par voie satellitaire suivie d’une valse-hésitation du gouvernement en la matière. La levée de la censure préalable, notifiée samedi à la LBCI, est arrivée trop tard: la publicité était faite, transformant l’entretien en un événement Résultat de la valse-hésitation du week-end, après un an de refus obstiné, justifié par le souci de préserver ses amitiés arabes et en dépit d’une décision du Conseil d’Etat hostile à un arrêté ministériel en ce sens, le gouvernement va réviser sa politique à l’égard des émissions politiques retransmises par les satellites et reçues dans le monde arabe. Ce point figurera à l’ordre du jour du Conseil des ministres, mercredi. Le gouvernement se réservera le droit de demander des comptes aux stations de télévision, a posteriori, ce qui est du reste de son devoir. Une décision du Conseil d’Etat portant le numéro 86, datant d’avril 97, avait jugé la censure préalable irrecevable et cassé un arrêté ministériel pris en ce sens par le ministre de l’Information. La décision du Conseil d’Etat avait été prise sur un recours de la LBCI. Le revirement des responsables est intervenu à la suite d’une décision de la LBCI de consacrer une émission au député Najah Wakim, bête noire du chef du gouvernement. Dans un premier temps, le chef du comité de censure des programmes politiques destinés aux canaux par satellites, M. Hikmat Abouzeid, avait informé la LBCI que le principe de la censure préalable atteindra cette émission, et qu’elle ne sera donc pas diffusée en direct sur satellite. En conséquence, le relais de Jouret el-Ballout serait coupé, dimanche soir, afin d’empêcher l’émission d’être retransmise dans le monde arabe. Informé de la décision de censure, le PDG de la LBCI Pierre Daher demande alors à ses collègues des autres télévisions et radios politiques de se réunir. Ont assisté à la réunion, outre M. Daher, MM. Ali Jaber (Future), Gaby Mur (MTV), Nayef Krayem (Manar), Mouaffak Harb (NBN), Chaouki Abousleiman (RLL), Georges Yammine (Saout el-Ghad), Tanios Deaybess (Voix du Peuple) et Simon el-Khazen (VDL). A l’exception du directeur exécutif de la Future, étroitement contrôlée par le chef du gouvernement, les personnalités présentes ont exprimé leur attachement à la liberté inconditionnelle d’information, et leur hostilité à la censure préalable, qui contredit les dispositions de la Constitution, de la loi sur l’audiovisuel et de la loi sur les émissions par satellite. Les présents ont également «exprimé leur étonnement de la persistance du gouvernement à ne pas appliquer la loi sur l’audiovisuel et les décisions de justice, notamment le jugement du Conseil d’Etat numéro 86 daté du 16 avril 1996 ordonnant la suspension de l’exécution des dispositions de l’arrêté 20/97 du ministre de l’Information imposant une censure préalable sur les nouvelles et programmes politiques destinés à la diffusion par satellite. «Le caractère discrétionnaire de la censure préalable illustre le désir des autorités d’exercer des pressions sur les médias, afin d’imposer un langage politique uniforme», ont également affirmé les personnalités réunies. Le revirement des autorités, et leur décision de se plier à la décision du Conseil d’Etat, et de ne plus donner la préséance à la décision du gouvernement en la matière, est intervenu à la suite d’une série de contacts, dont un entre M. Wakim et le président de l’Assemblée, M. Nabih Berry, qui s’est déclaré en faveur de la suppression de la censure préalable. Un entretien téléphonique entre le chef de l’Etat et le président du Conseil devait finaliser ce revirement. Plus qu’une victoire de la liberté d’expression, cette décision doit être considérée comme une victoire de la loi sur son application discrétionnaire.
Une fois de plus, une décision maladroite du gouvernement donne une publicité inespérée à une personnalité de l’opposition. Après l’interdiction de l’entretien du général Michel Aoun sur la MTV, qui avait servi la cause du général Aoun mieux que toutes les déclarations, c’était au tour hier de M. Najah Wakim de bénéficier d’une seconde maladresse du même type:...