31.257 personnes bénéficient de l'amnistie des crimes liés à la drogue Elargissement de Yehya Chamas (photo)

Le premier bénéficiaire de la loi amnistiant les crimes liés à la drogue, antérieurs au 31 décembre 1995, a été M. Yéhya Chamas, ancien député de Baalbeck. M. Chamas avait été condamné à sept ans de prison pour trafic de drogue. Il en a passé seulement trois avant d’être libéré mercredi peu avant minuit, rapporte notre chroniqueur judiciaire Bahjat Jaber. La loi amnistiant les crimes liés à la drogue — élaborée comme on le sait par dix députés de la Békaa et votée en décembre dernier par le Parlement — avait été publiée mercredi au Journal officiel. M. Chamas a toutefois risqué de passer la soirée du Nouvel An en prison. L’ANI rapporte que lorsque les membres de sa famille ont voulu entreprendre les formalités nécessaires à sa remise en liberté, ils ont eu la mauvaise surprise de constater que les administrations avaient fermé tôt. Les autorités concernées devaient leur suggérer de payer la taxe de levée d’écrou via la poste et c’est ainsi que l’ancien député a pu célébrer la Saint-Sylvestre avec sa famille. Ses partisans ont exprimé leur joie en tirant en l’air à Baalbeck, selon l’AFP. M. Chamas a reçu hier dans sa villa, à Ksara, dans la Békaa, des centaines de personnes venues le féliciter. Ses douze complices ainsi que d’autres personnes condamnées également pour trafic de drogue ont été relâchés hier. Il s’agit notamment de MM. Ghassan Matraji, Youssef Maalouf, Jean Féghali et Mohamed Sadek. L’élargissement des personnes bénéficiant de l’amnistie se poursuivra la semaine prochaine. Actuellement, 1587 personnes dont 19 femmes et 43 Egyptiens sont emprisonnés pour trafic de drogue. Ceux qui bénéficient de manière générale de l’amnistie sont au nombre de 31.257. Selon notre chroniqueur judiciaire, les parquets et les tribunaux compétents ont entrepris dès la publication de la loi d’amnistie, de préparer les dossiers dont ils sont saisis qu’ils ont répartis sur deux listes: une liste des détenus pour trafic de drogue et une autre des accusés dont le cas est toujours sous examen par les tribunaux concernés. Les détenus pour cause de trafic de drogue auprès du tribunal militaire n’ont toujours pas été relâchés, selon notre chroniqueur judiciaire, qui, citant le commissaire du gouvernement auprès de ce tribunal, M. Nasri Lahoud, relève que le Parquet militaire n’a pas reçu une copie de la loi publiée au JO pour pouvoir déclencher le processus de remise en liberté des détenus bénécifiant de l’amnistie. M. Lahoud a déclaré s’attendre à recevoir aujourd’hui le texte.