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Actualités - CHRONOLOGIE

L'Islam rejette les propositions Hraoui sur le mariage civil

Dans son bilan de fin d’année, le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, a souhaité apporter des modifications à la Constitution et proposé l’instauration d’un état civil non religieux. Les réponses à ces propositions, faites en toute bonne foi par le président Hraoui, ne se sont pas fait attendre. Dans les milieux religieux et mêmes politiques musulmans, on oppose un «non» catégorique — et espère-t-on «définitif» — à toute idée d’un état civil laïc, ou de ce qui s’ensuit: le mariage civil. Après le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, c’était hier au tour du président du Conseil supérieur chiite, l’imam Mohammed Mehdi Chamseddine, de réclamer poliment que l’on n’évoque plus cette éventualité, l’Islam y étant hostile. En ce qui concerne les amendements constitutionnels proposés par le chef de l’Etat, les choses sont plus nuancées. Ainsi, le président de l’Assemblée nationale, M. Nabih Berry, qui a rendu visite au président de la République pour lui présenter ses vœux, est ressorti de Baabda affirmant que, sur le fond, il était d’accord avec lui sur la nécessité de modifier certaines dispositions constitutionnelles. M. Berry a toutefois affirmé que, sur la «méthodologie» à suivre, il n’était pas d’accord avec le chef de l’Etat. Selon lui, en effet, il est possible de modifier les règles de fonctionnement du Conseil des ministres soit en établissant un règlement interne rigoureux, soit à l’aide de projets de loi, sans recourir à des amendements constitutionnels. Un amendement, c’est la porte ouverte à toutes sortes de demandes, estime-t-il. Le chef de l’Etat souhaite, en particulier, que les ministres et le président du Conseil soient soumis aux mêmes délais que lui, quand il s’agit de contresigner un projet de loi ou un décret ministériel. Selon l’article 56 de la Constitution, le chef de l’Etat dispose, en effet, de 30 jours pour contresigner un projet de loi et de 15 jours pour un décret. Mais la Constitution ne dit rien au sujet des délais en ce qui concerne le président du Conseil ou les ministres. Budget et élections municipales Le grand sujet de l’heure reste, toutefois, sur le plan immédiat, l’approbation du budget de 1998, que les commissions parlementaires examinent, et l’organisation des municipales, en mai. Ces questions seront probablement évoquées au cours du premier Conseil des ministres de l’année, qui doit se tenir mercredi. En ce qui concerne les municipales, des voix continuent à s’élever pour mettre en doute l’intention des responsables de les organiser. C’était au tour, hier, de l’ancien chef du gouvernement, M. Omar Karamé, de faire part de ses craintes à ce sujet, affirmant que l’expérience passée lui a appris à craindre «les duperies» du gouvernement, et que, «malgré toutes les assurances», il continue à «douter de cette question». Il y a de bonnes raisons de croire que le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, répondra à de pareilles accusations, au cours du prochain iftar qu’il aura l’occasion d’offrir, en sa résidence de Koraytem. En effet, le chef du gouvernement a exprimé sa volonté d’adopter une nouvelle politique, vis-à-vis de ses détracteurs, et le mois de Ramadan lui offre la possibilité de prendre la parole quotidiennement devant ses invités (VOIR PAGE 3). Après un temps de pause, enfin, il faut s’attendre à voir resurgir les questions sociales, à Beyrouth comme dans les régions. Pour surprenante qu’elle soit, la loi d’amnistie des crimes et délits en rapport avec le trafic de la drogue s’explique, selon les responsables, par la situation qui prévalait dans la Békaa, avant la campagne d’éradication de la culture des plantes narcotiques. Pour ceux qui cultivaient le haschisch et le pavot, comme on cultive les carottes et les tomates, simplement pour vivre, la loi vient à propos. Elle résoud, en un sens, un problème social, tout en soulageant des prisons surpeuplées. Il faut craindre, toutefois, que cette entorse au droit ne soit perçue comme une faiblesse de plus à l’égard de cheikh Sobhi Toufayli (le projet de loi a été présenté par les députés de la Békaa), et une nouvelle façon de fuir les difficultés, au lieu de les affronter.
Dans son bilan de fin d’année, le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, a souhaité apporter des modifications à la Constitution et proposé l’instauration d’un état civil non religieux. Les réponses à ces propositions, faites en toute bonne foi par le président Hraoui, ne se sont pas fait attendre. Dans les milieux religieux et mêmes politiques musulmans, on oppose un...