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Actualités - CHRONOLOGIE

Tous les manifestants arrêtés dimanche soir ont été reliachés Mais les protestations se poursuivent, malgré une apparente volonté d'apaisement officielle (photo)


Malgré une apparente volonté d’apaisement du chef du gouvernement, qui a demandé hier au ministère de la Justice la libération des personnes interpellées dimanche, les manifestations se sont poursuivies, pour protester contre l’annulation de l’interview que le général Michel Aoun devait donner en direct, dimanche dernier, sur la station de télévision MTV.

Limitées la veille à l’Université Saint Joseph et aux secondes sections de l’ Université libanaise, les manifestations estudiantines se sont étendues hier à de nouveaux établissements universitaires, l’Université du Saint-Esprit, l’Université Notre-Dame, l’Université américaine de Beyrouth, la faculté de Droit de l’U.L. à Sanayeh, l’Université de Balamand et la Lebanese-American University (LAU, ex-BUC). Elles ont toutes revêtu un caractère pacifique, sous l’œil vigilant des forces de l’ordre. (VOIR PAGE 2)
Ces réactions très vives à l’interdiction de l’émission, et aux heurts et arrestations de manifestants qui lui ont succédé, ont porté leurs fruits. Dans une volonté évidente d’apaisement, 33 jeunes manifestants interpellés dimanche soir au cours de heurts avec les forces de l’ordre, dans le périmètre de la MTV, à Achrafieh, et qui se trouvaient toujours aux arrêts, ont été relâchés, tout en continuant de faire l’objet de poursuites judiciaires.
Parmi ces manifestants, dix sont accusés de résistance à agent dans l’exercice de sa fonction, et déférés de ce fait devant le tribunal militaire, et 23 autres de violation de l’interdiction de manifester et d’infraction aux dispositions de l’article 346 du Code pénal (attroupement séditieux).
Trente des 63 partisans du général Aoun interpellés dimanche avaient été élargis lundi.
Les jeunes libérés sont Georges Sauma, Alexandre Youssef Hawat, Gilbert Georges Chahine, Chafic Sassine, Michel Keyrouz, Georges Choukeir, Ramy Serhan, Wajdi Tayah, Georges Haddad, Bernard Loutfi, Georges Daccache, Pascale Mrad, Aline Germani, Ghassan Atallah, Farjallah Mahous, Rabih Traboulsi, Wassim Saab, Alfred Khairallah, Pierre Hayek, Ramez Semaan, Jameh Issa, Michel Metni.
Les dix autres poursuivis pour résistance à agent sont Hikmat Dib, secrétaire général de l’Ordre des ingénieurs, Georges Haddad et Georges Atallah, avocats, Tony Moukheiber, Paul Bassil, Georges Rabahiyé, Dany Aoun, Bassam Lteif, Antoine Harb et Ziad Issa.
Sitôt relâchés, les manifestants interpellés se sont rendus au siège de l’ Ordre des avocats, où le nouveau bâtonnier, M. Antoine Klimos, son prédécesseur, M. Antoine Cortbawi et de nombreux autres avocats qui s’étaient solidarisés avec eux, les ont accueillis et encouragés. Un collectif d’avocats qui s’est formé spontanément pour les défendre, se réunira aujourd’hui au siège de l’Ordre.
Parallèlement à ces démonstrations, un mouvement de protestation des membres du barreau de Beyrouth a commencé hier, et se poursuivra encore aujourd’hui et demain. De ce fait, la salle des pas perdus du Palais de Justice est restée déserte hier. Les avocats sont en grève pour protester «contre les violations répétées des libertés publiques et individuelles», rappelle-t-on. De leur côté, l’Ordre des ingénieurs et celui des médecins ont pris fait et cause pour les manifestants.
Par ailleurs, de nombreuses personnalités de tous bords ainsi que des organisations étrangères de défense des libertés et des droits de l’homme, dont Amnesty International, ont dénoncé l’atteinte à la liberté d’expression .
Aujourd’hui, des sit-in estudiantins sont prévus dans plusieurs universités, car les parties concernées considèrent que même si, avec la libération des personnes interpellées, les esprits sont moins échauffés, le problème de fond reste posé. On fait valoir, dans ces milieux, que contrairement à ce que les responsables affirment, des «menaces très claires»  ont été formulées à l’encontre des responsables de la MTV, et qu’il ne faut donc pas se hâter de donner un blanc-seing à M. Hariri, d’autant que ce dernier a déjà donné à maintes reprises la preuve de sa capacité de manœuvrer, sans rien céder sur le fond.
A ce sujet, dans deux mises au point différentes effectuées, la première au Parlement, et la seconde au cours d’un forum radiodiffusé, le président du Conseil, M. Rafic Hariri, a affirmé que l’entretien en direct avec le général Aoun «n’a pas été interdit» et que le ministre de l’information s’est contenté de «souhaiter que sa diffusion soit différée», en attendant qu’un second interlocuteur, capable de répondre aux accusations que ne manquerait pas de lancer l’ancien chef du Cabinet de militaires, soit trouvé. «Les Syriens n’ont rien à voir dans cette affaire», a également affirmé M. Hariri. (VOIR PAR AILLEURS). M. Sabeh, rappelle-t-on, avait justifié l’interdiction de l’émission en affirmant, notamment, que les propos du général Aoun auraient pu «porter atteinte» aux relations libano-syriennes.
Les responsables de la MTV ont vu dans les propos du chef du gouvernement, un «mensonge officiel», et affirmé qu’ils avaient proposé, pour faire équilibre au général Michel Aoun, dans le cadre de l’entretien interdit, de faire figurer dans l’émission non pas un seul, mais quatre contradicteurs. La réponse du gouvernement, par le biais du ministre de l’Information, avait été elliptique et menaçante. Placés devant «leurs responsabilités», au cas où ils persisteraient à programmer l’émission interdite, les dirigeants de la MTV, avaient opté pour son annulation.






Malgré une apparente volonté d’apaisement du chef du gouvernement, qui a demandé hier au ministère de la Justice la libération des personnes interpellées dimanche, les manifestations se sont poursuivies, pour protester contre l’annulation de l’interview que le général Michel Aoun devait donner en direct, dimanche dernier, sur la station de télévision MTV.Limitées...