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Actualités - CHRONOLOGIE

Le sommet à la recherche d'un consensus sur le processus de paix au P.O. (photo)


Un consensus sur l’attitude à adopter face au sujet du processus de paix au Proche-Orient a été au centre des travaux de la deuxième journée du sommet islamique de Téhéran appelé à être clôturé aujourd’hui jeudi. Le président syrien Hafez el-Assad a demandé aux délégations de «cesser de traiter avec Israël», tandis que Yasser Arafat lançait un vibrant appel à «sauver Jérusalem». .
Des désaccords sont apparus dans la journée: la Turquie s’est sentie visée par la prise de position du chef de l’Etat syrien. De leur côté, les parties engagées dans le processus de paix avec l’Etat hébreu, notamment les Palestiniens, voient d’un mauvais œil le projet de résolution sur la question élaboré par l’hôte iranien, dont l’hostilité au dialogue avec Israël ne fait aucun doute. Enfin, troisième point de dissension: la sécurité dans le Golfe. L’Iran en effet reproche aux pays arabes de la région de compter sur le parapluie militaire américain. Des divergences sont aussi apparues lorsque la Jordanie a proposé un projet de résolution qui, selon certaines sources, reviendrait à accorder au roi Hussein la garde de la mosquée al-Aqsa à Jérusalem-Est, troisième lieu-saint de l’islam.
Le président Assad a demandé aux pays islamiques de «cesser de traiter» avec Israël, qu’il a accusé de «refuser la paix en poursuivant la colonisation des terres arabes et la judaïsation de Jérusalem».
La Turquie a conclu l’an dernier deux accords de coopération militaire avec Israël, suscitant l’inquiétude des pays arabes, notamment de la Syrie qui s’estime visée par cette alliance.
Israël poursuit sa politique de «colonisation, de judaïsation de Jérusalem, de violence contre les civils dans les territoires occupés et d’agression contre le Liban», a ajouté le chef de l’Etat syrien.
«Ceux qui pensent que le fait de traiter avec Israël encourage (l’Etat hébreu) à suivre le chemin de la paix se trompent, car les événements montrent que l’extrémisme israélien augmente face à la modération arabe», a poursuivi M. Assad.

Amertume

Le président syrien a critiqué l’actuel gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu qui veut «reprendre au point zéro» les négociations de paix avec la Syrie suspendues depuis février 1996.
Il a accusé le gouvernement israélien de vouloir «une paix qui ignore les causes du conflit, qui lui accorde à la fois la terre et la paix et qui ouvre la voie à de nouvelles expansions».
«Nous sommes déterminés à poursuivre l’action et la lutte pour récupérer toute notre terre, car une paix qui brade la terre n’en est pas une», a-t-il affirmé, soulignant que «la force militaire d’Israël et l’appui extérieur dont il bénéficie ne pourront pas vaincre notre volonté de libérer notre terre».
«Nous avons plus d’une fois affirmé notre volonté de reprendre les négociations au point où elles s’étaient arrêtées, y compris les engagements pris par les deux anciens premiers ministres israéliens», les travaillistes Yitzhak Rabin et Shimon Pérès.
Evoquant la tension actuelle entre l’Irak et l’ONU, M. Assad a souligné que Bagdad devait «appliquer les résolutions du Conseil de Sécurité».
«Nous éprouvons un surcroît d’amertume du fait qu’on impose des sanctions aux Etats arabes et islamiques, comme l’embargo imposé à la Libye et les sanctions contre le Soudan, alors que les agressions d’Israël ne cessent de se multiplier et que (l’Etat hébreu) refuse encore davantage les résolutions de l’ONU, défiant la légalité internationale».
Le président Assad devait rencontrer Yasser Arafat. L’entretien, qui s’est déroulé en présence du chef de la diplomatie syrienne Farouk el-Chareh, a porté sur le processus de paix régional. Le dernier séjour à Damas du président de l’Autorité palestinienne, dont les rapports avec la Syrie évoluent en dents de scie, remonte à juillet 1996.
Plus tôt dans la journée, M. Arafat s’était livré à un violent réquisitoire contre Israël, accusant l’Etat hébreu de «judaïser et de consacrer Jérusalem comme sa capitale éternelle».
«Le gouvernement d’Israël, par sa politique de judaïsation de Jérusalem, agresse de manière flagrante les sentiments de notre nation arabe et musulmane et bafoue ses droits historiques et religieux inaliénables», a déclaré le dirigeant palestinien.

Khatami s’explique

Le président palestinien a ensuite rencontré le chef de l’Etat iranien Mohammad Khatami qui a justifié l’opposition de son pays au processus de paix au Proche-Orient. «Aucune personne raisonnable ne peut être contre la paix et la sécurité, et l’Iran n’a rien contre les juifs», a déclaré M. Khatami, dont le pays ne reconnaît pas l’Etat hébreu.
«L’Iran est sérieusement à la recherche de la paix et de la stabilité. S’il y a des divergences, elles portent sur la manière d’y arriver», a-t-il poursuivi, cité par l’agence officielle IRNA.
«Mais le régime raciste d’Israël ne se sent tenu par aucune règle. Le problème ne concerne pas seulement la Palestine, il s’agit du racisme d’Israël et les Palestiniens en sont les premières victimes», a dit M. Khatami.
«Conscient de cet état des choses, l’Iran a été dès le début pessimiste au sujet des négociations» israélo-arabes menées sous l’égide de Washington, car les Etats-Unis cherchent à asseoir Israël et leurs propres intérêts dans la région» du Proche-Orient, a-t-il expliqué.
Le président iranien a appelé par ailleurs à la normalisation et à la reprise des relations avec l’Egypte, au cours d’un entretien avec le ministre égyptien des Affaires étrangères Amr Moussa.
«La reprise et l’élargissement des relations amicales entre Téhéran et Le Caire peuvent conduire à davantage de progrès au Moyen-Orient», a déclaré M. Khatami, cité par l’agence officielle iranienne IRNA.
«Téhéran a un profond respect pour Le Caire. Les désaccords politiques sont normaux et ne doivent pas affecter les liens culturels et historiques entre deux anciennes nations», a-t-il poursuivi. «Il faut se mettre d’accord sur les désaccords et résoudre nos divergences de manière nationale», a ajouté le chef de l’Etat iranien.
Les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques lors de la révolution iranienne de 1979, en raison de l’accueil réservé par l’Egypte au Chah puis à la normalisation de ses relations avec Israël.
Le Caire reproche de son côté à l’Iran de soutenir le fondamentalisme islamiste en Egypte, ce que l’Iran dément.

Demirel regagne Ankara

Sur un autre plan, le président turc Suleyman Demirel devait quitter dans la soirée Téhéran pour regagner Ankara. «Mon programme de travail est terminé, c’est pourquoi je rentre en Turquie», a-t-il déclaré. Et aux journalistes qui lui demandaient si la raison de son départ précipité — le sommet ne devant se terminer qu’aujourd’hui jeudi avec l’adoption par acclamations de quelque 140 résolutions — était l’élaboration d’un texte condamnant toute coopération avec Israël, M. Demirel a répondu: «Cela n’a rien à voir. Que personne ne cherche de crise».
Un responsable du ministère des Affaires étrangères turc à Ankara a par ailleurs affirmé à l’AFP que la Turquie et l’Iran avaient décidé d’échanger à nouveau des ambassadeurs, mettant fin à une querelle diplomatique qui durait depuis février.




Un consensus sur l’attitude à adopter face au sujet du processus de paix au Proche-Orient a été au centre des travaux de la deuxième journée du sommet islamique de Téhéran appelé à être clôturé aujourd’hui jeudi. Le président syrien Hafez el-Assad a demandé aux délégations de «cesser de traiter avec Israël», tandis que Yasser Arafat lançait un vibrant appel à...