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Actualités - CHRONOLOGIE

Réedition de Beirut Through the ages de Nina Jidejian

En livrant des vestiges jusqu’à là enfouis dans la nuit des temps, les fouilles du centre-ville de Beyrouth ont permis de reconstituer la trame historique de la capitale libanaise. Aussi une réédition de «Beirut through the ages», de Nina Jidéjian, semblait indispensable. L’ouvrage, ponctué de quelques trois cents illustrations, vient de paraître aux Editions Orientales.
Des images de beauté et d’abondance déroulent les légendes du peuple, ses prêtres, ses rois et ses dieux. L’auteur raconte aussi le Beyrouth commercial de l’Antiquité: «Dans les moments de conflits, les commerçants n’hésitaient pas à plier bagages et s’en aller trouver des nouveaux marchés sous des cieux plus cléments. C’était le cas au IIe siècle avant J.C, lors du conflit opposant Thyphon et le roi séleucide Anthiocos VII Sidetès. Beyrouth ayant été détruite par Thyphon, les commerçants ont pris la fuite et se sont installés sur l’île de Delos. Là, ils prirent le nom de «poseidoniastes de Beryte», Poseidon étant le dieu patron de Beryte. Les fouilles de Delos ont mis au jour une inscription donnant les noms de 80 commerçants... mais aussi la nature d’un trafic lucratif, celui de la vente de 10.000 esclaves; un chiffre qu’on pouvait atteindre en une seule journée. Plus tard, en 69 avant J.C, Mithridate VI Eupator, roi du Pont, en conflit avec Rome, encouragea les pirates qui voguaient librement en Méditerranée à attaquer le port de Delos. Les établissements commerciaux détruits, les marchands venus de Beryte désertent l’île…»
«A partir du IIIe siècle, et avec la renommée de son école de Droit, l’ancienne Beryte deviendra le centre commercial et intellectuel du monde romain. L’histoire ne cesse de se répéter. La guerre de 1975-1991 a rasé le centre-ville et a fait fuir toute la population», dit Nina Jidéjian. «Actuellement avec la reconstruction de Beyrouth, la ville se pare de tous ses atouts pour redevenir le pôle d’attraction de la finance, du commerce, de l’industrie et de la culture».
A travers les 253 pages de l’ouvrage s’étalent des illustrations d’objets de fouilles appartenant au Musée national mais aussi, à des collections privées (les verres irisés de Lady Yvonne Cochrane datant du 2e siècle après J.C; les masques de théâtre de l’époque romaine, en terre cuite rassemblés jadis par Michel Chiha; les mosaïques de la cathédrale des grecs-orthodoxes de Beyrouth)... Par ailleurs, une dizaine de lithographies appartenant à la collection Samir Moubarak sont reproduites parmi lesquelles: «Les trois mosquées» vues par Gustave Toudouze en 1849 (Amir Moundhir, al-Omari et Emir Mansour Assaf). «Le bombardement de Beyrouth», en 1840, par la flotte anglaise; sur ce tableau, Toudouze a peint les drapeaux des pays représentés par leur consulat au Liban: USA, Portugal, Hollande, Espagne, Prusse, France, Autriche et Russie.
De l’Age de la pierre à l’Empire ottoman, Nina Jidéjian retrace avec passion les différentes phases du peuplement de Beyrouth.
En livrant des vestiges jusqu’à là enfouis dans la nuit des temps, les fouilles du centre-ville de Beyrouth ont permis de reconstituer la trame historique de la capitale libanaise. Aussi une réédition de «Beirut through the ages», de Nina Jidéjian, semblait indispensable. L’ouvrage, ponctué de quelques trois cents illustrations, vient de paraître aux Editions Orientales....