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Actualités - CHRONOLOGIE

Vient de paraître "Mémoires d'ailleurs" d'Edouard Azouri Blessures d'amour ...

Un petit roman, presque un récit où le monologue se déploie tel un chant intérieur, nous vient d’un pays où l’on n’arrive jamais... Cet «ailleurs» bien entendu ici c’est le bonheur. «Impair et passe» disait un titre de Françoise Sagan, le bonheur est bien cette «jouissance» insaisissable que nul n’élude ni n’enferme... Edouard Azouri, médecin spécialisé en psychopathologie, est l’auteur de cet ouvrage fin comme une poudre d’ailes de papillons... Dans «Mémoires d’ailleurs» (114 pages — Dar An-Nahar) tout est poésie, frémissements, de la vie et des sens, goût d’absolu et culture éthérée. Mais aussi tourmentes de l’esprit et de la chair car les intermittences du cœur y sont turbulentes, âpres et se voudraient exclusives. D’où romantisme absolu d’une liaison orageuse qui voudrait virer à l’éclaircie permanente. Utopie et folie de la précarité et des contingences sociales qui demeurent malgré tout des barrières infranchissables. Histoire simple d’un homme et d’une femme. Elle mariée par convenance mais quêtant sans se l’avouer, l’âme sœur... D’aventures en mésaventures, deux êtres se retrouvent, se démasquent et s’aiment. Eperdument. Le jeu se transforme insensiblement en réalité grave. Avec ces petites choses dont est tissée la vie, l’auteur et sa compagne vivent dans la douleur et l’exaltation les élans du corps et du cœur. Traquer l’«impulsion» du désir et l’ivresse du «frisson», établir la chronique d’une éducation sentimentale, tenter d’éviter les mortelles blessures de l’amour, tout y est répertorié avec la finesse et la précision d’un rapport «clinique» si ce n’était l’aspect d’une langue française élégante et les phosphorescences multiples d’un texte à la richesse culturelle évidente mais discrètement incorporée à une narration pudique, tout en nuance. Dans ce texte à la fois dense, plein de rêverie, de notations, de descriptions lyriques de la nature et de méticuleuses analyses sentimentales, surgissent parfois des phrases terribles, comme celle-ci: «J’ai compris enfin, compris que nos rêves ne sont qu’une excroissance de mon destin, et qu’ils finiront peut-être un jour, à la manière d’un monstrueux cancer par le dévorer entièrement». Ou bien cette autre réflexion d’un aveu troublant tant la passion est dissolvante: «J’ai rencontré son absence dans chaque objet...».
Préfacé par F.N. Boustany, ce roman fluide, rédigé sur un tempo épistolier, au ton constamment élégant, ne craignant même pas certaines préciosités, savamment pudique quoique l’on ne s’entretient que de ce qui est très «intimé», nous donne parfois l’impression de surgir d’un autre temps (ailleurs?) que le nôtre où dominent fax, télex et Internet. Mais la littérature a tous les pouvoirs et Edouard Azouri, en médecin averti doublé d’une âme de poète à l’éclat romantique, en connaît toutes les ressources...

Edgar DAVIDIAN
Un petit roman, presque un récit où le monologue se déploie tel un chant intérieur, nous vient d’un pays où l’on n’arrive jamais... Cet «ailleurs» bien entendu ici c’est le bonheur. «Impair et passe» disait un titre de Françoise Sagan, le bonheur est bien cette «jouissance» insaisissable que nul n’élude ni n’enferme... Edouard Azouri, médecin spécialisé en...