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Actualités - DISCOURS

Dans un discours improvisé à l'ouverture de l'année académique à l'USEK Hraoui déplore la polémique autour des municipales

DANS UN DISCOURS IMPROVISÉ À L’OUVERTURE DE L’ANNÉE ACADÉMIQUE À L’USEK

HRAOUI DÉPLORE LA POLÉMIQUE AUTOUR DES MUNICIPALES

Le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, a déploré la polémique autour du projet de nominations au sein des conseils municipaux qu’il a défendu hier, durant la cérémonie d’ouverture de l’année académique 1997-1998, à l’Université de Kaslik (USEK). M. Hraoui a aussi estimé que la liberté doit être «un acte de foi et non pas une porte ouverte devant les surenchères».
Le président de la République dont le discours était improvisé, a indiqué qu’une certaine presse lui reproche d’être loquace, avant de préciser qu’il s’est trouvé parfois contraint de s’exprimer pour jeter la lumière sur ce qui «se trame dans les coulisses de certains endroits au Liban». Soulignant qu’il avait été relancé par un évêque au sujet d’une photo parue dans un hebdomadaire «maronite grâce à Dieu» (il s’agit probablement de la photo, parue récemment dans une revue francophone libanaise et montrant un mannequin portant une jupe sur laquelle était reproduite l’image de l’icône de la Vierge à l’Enfant), le chef de l’Etat a affirmé avoir répondu qu’il se trouvait devant un choix difficile: demander la suspension de la publication de cette revue ou écouter les homélies réclamant la liberté et la démocratie. «Partant, je me permets de dire: nous ne voulons pas que la liberté au Liban devienne une porte ouverte devant les surenchères et prétexte pour profiter de la publication d’une photo par-ci et d’une autre par-là. Elle doit être un acte de foi», a-t-il déclaré.
Concernant la crise économique dans le pays, le président Hraoui s’est interrogé sur le point de savoir si le Liban a suivi une politique d’austérité lorsque la guerre a pris fin, à l’instar des pays européens au terme de la Deuxième Guerre mondiale. «Ou bien avons nous oublié que nous venons de sortir d’une guerre dont les conséquences étaient pénibles pour chaque Libanais, pour notre balance commerciale et notre richesse nationale, puisque les capitaux libanais ont fui vers l’étranger, et que nous avons aujourd’hui le plus besoin de consolider non seulement la liberté, mais l’entente nationale aussi».
Il devait a ce sujet rappeler les craintes émises par le président Sélim Hoss (qu’il n’a pas nommé) lors de l’examen, Place de l’Etoile, du premier projet d’amendement de la loi sur les municipales. M. Hoss avait dit redouter que les élections ne portent un coup à l’entente nationale, au cas où le scrutin donnerait naissance à des conseils municipaux où les chrétiens ne seraient pas représentés. Il a expliqué que c’est sur son initiative que le gouvernement a voulu éviter de prendre ce risque en retenant le principe des nominations au sein de certains conseils municipaux. Il a critiqué les voix qui s’élèvent «criant à l’hérésie». «Est-ce que le peuple libanais ne veut pas effectivement que l’entente nationale soit maintenue dans plusieurs villes du pays? Obtiendrons-nous nos droits à Tripoli, à Beyrouth, à Saïda, Tyr, Nabatyeh et Baalbeck? Est-ce que je peux assurer l’entente nationale à Zahlé. Je le dis le cœur serré. Je dois dire que c’est la voie correcte (celle des nominations) et si l’on assure le contraire, je dois alors répéter les paroles du Christ: «Médecin, guéris-toi toi-même», a-t-il dit. Il a mis en garde contre les conséquences des tiraillements politiques sur l’avenir du pays avant d’affirmer qu’il aurait souhaité «du moment que la liberté est assurée et que la Constitution garantit la liberté d’enseignement, être comblé par une étude académique, concernant des solutions à la crise économique et sociale ou relative à la reconstruction du pays.

Le role de L'USEK

Intervenant à son tour, le recteur de l’USEK, le père Antoine Khalifé, s’est étendu sur le thème «l’université entre la politique et le politique» affirmant que «notre système universitaire, politique et écclésial a été soumis à des pressions et des défis intérieurs et extérieurs».
«Cependant, a-t-il dit, les systèmes qui n’affrontent pas les défis dorment et s’éteignent. Au cœur de nos incertitudes et de nos hésitations, le synode spécial pour le Liban, couronné par l’exhortation apostolique, est venu nous initier à rompre avec les règles figées de notre réflexion, avec nos systèmes, nos institutions, nos mentalités et à nous placer sur le chemin de l’action personnelle, spirituelle et nationale en vue d’édifier une nation de dialogue et de convivialité et d’affronter les défis de la réconciliation et de la fraternité, de la liberté et de la solidarité, qui est la condition essentielle de l’existence du Liban et le ciment de notre unité sur cette terre que nous aimons».
Il a estimé que «c’est à travers la participation de tous à l’amélioration des performances et des responsabilités de l’Etat que chacun pourra concrétiser ses droits».
Le père Khalifé a rappelé que «l’Exhortation apostolique a insisté sur la nécessité de relier nation, culture et identité considérant que l’Université est le lieu idéal pour nouer ces liens. Dès lors, s’est-il interrogé, que signifierait l’autonomie de l’université en dehors de la souveraineté et l’indépendance de la patrie? Que signifierait l’enseignement de la philosophie, de l’histoire, du droit, des sciences politiques, des lettres et de l’économie sans la garantie des droits de l’homme, de sa dignité, de sa liberté et de sa vie dans un climat de justice, d’égalité et d’égalité des chances?
Et d’ajouter: «L’université n’est pas seulement concernée par la défense des valeurs nationales et de leur protection. Elle est aussi appelée à les promouvoir et à les développer dans leurs dimensions spirituelles, scientifiques, éthiques, culturelles et nationales au service de la qualité de vie et de la civilisation».
Le recteur de l’USEK a par ailleurs rendu public trois mesures adoptées par l’université de Kaslik pour mettre en œuvre les recommandations de l’Exhortation apostolique concernant l’amour préférentiel pour les pauvres qui s’applique spécialement dans le choix des moyens propres à libérer les hommes de la forme grave de la misère qu’est le manque de formation culturelle et religieuse. Dans ce prolongement, il a affirmé que l’USEK a décidé de réduire les frais d’études universitaires jusqu’au un tiers de ce que perçoivent certaines universités privées au Liban et stabiliser les frais d’études pour l’année académique présente.
Il a souligné que l’USEK a accordé des bourses et des aides universitaires dont 20% des étudiants de l’université ont bénéficié. Il a également annoncé la création de la «Chaire de l’Exhortation apostolique» où se donnent des conférences, s’organisent des séminaires et s’approfondit la recherche en vue d’expliquer et de diffuser l’Exhortation.

DANS UN DISCOURS IMPROVISÉ À L’OUVERTURE DE L’ANNÉE ACADÉMIQUE À L’USEKHRAOUI DÉPLORE LA POLÉMIQUE AUTOUR DES MUNICIPALESLe chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, a déploré la polémique autour du projet de nominations au sein des conseils municipaux qu’il a défendu hier, durant la cérémonie d’ouverture de l’année académique 1997-1998, à l’Université de Kaslik...