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Actualités - CHRONOLOGIE

Avec son code de conduite pour la sécurité au P.O. Moscou se place ouvertement aux côtés des arabes Primakov se déclare opposé à la dissociation des volets libanais et syrien

Primakov se déclare opposé à la dissociation des volets libanais et syrien


La Russie a manifesté ouvertement sa volonté de se placer aux côtés des Arabes et de recouvrer son rôle au Proche-Orient où elle était quasiment absente depuis plus de six ans. A l’issue d’une tournée d’une semaine dans la région, le ministre russe des Affaires étrangères Evgueni Primakov a proposé hier au Caire un «code de conduite» en 12 points pour la sécurité au Proche-Orient, qui répond essentiellement aux exigences des pays arabes.

La veille, pour marquer la volonté de son pays de faire un retour en force dans la région, il avait déjà annoncé la nomination d’un envoyé spécial permanent pour le processus de paix au Proche-Orient, le vice-ministre des Affaires étrangères Victor Possouvaliouk, un diplomate parfaitement arabisant et expert de la région.
Onze des douze points du code de conduite proposé par M. Primakov sont de nature à satisfaire plus ou moins les pays arabes (LIRE PAR AILLEURS).
A l’exception d’un appel à «une action décisive contre toutes les formes de terrorisme quelles que soient leurs motivations, y compris les motivations religieuses», les bases de la sécurité proposées par le chef de la diplomatie russe reflètent une vision similaire à celle des pays arabes.
Le projet russe critique en fait la conception israélienne de la sécurité en affirmant que «la sécurité nationale d’un quelconque pays dans la région ne peut être assurée par les seuls moyens militaires» et «sans un règlement pacifique dans le cadre du processus de paix».
En outre, le projet russe appelle «au respect des accords conclus dans le cadre du processus de paix», à «la création d’une zone sans armes de destruction massive dans la région», à une réintégration régionale de l’Irak, autant de revendications que les dirigeants arabes ne cessent de formuler.
M. Primakov n’a pas non plus oublié les inquiétudes des Arabes vis-à-vis de la coopération militaire israélo-turque. Le «code de conduite» qu’il propose rejette «la confrontation entre des alliances stratégiques ou des regroupements s’appuyant sur des forces et des structures en dehors de la région». La Turquie est le seul pays de la région membre de l’OTAN.

Soutien ferme à la Syrie

Faisant lui-même le bilan de sa tournée lors d’une conférence de presse vendredi au Caire, M. Primakov n’a pas ménagé ses critiques adressées à l’Etat hébreu et a fermement soutenu la Syrie. «Le blocage actuel du processus de paix est dû au fait que le gouvernement israélien a dévié des accords et des ententes conclus», a-t-il souligné.
En évoquant les «ententes», le ministre russe se référait à l’engagement verbal du précédent gouvernement israélien travailliste à un retrait du Golan syrien occupé par Israël depuis 1967.
«Le processus de paix ne pourra progresser que si les choses bougent sur tous les volets. Nous comprenons l’importance du volet palestinien, mais des efforts doivent être déployés parallèlement sur les volets syrien et libanais», a-t-il insisté, soulignant que son pays était «contre la dissociation de ces deux volets».
«Il est indispensable de tout faire pour réduire la tension au Liban. Des gens parlent d’une action militaire de grande envergure dans ce pays et nous sommes complètement contre», a ajouté M. Primakov.
Depuis les années 50, les Arabes voient en Moscou un allié, même si son influence a nettement diminué après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991.
«La Russie est déterminée à poursuivre une démarche active au Proche-Orient», a affirmé M. Primakov en notant que «la monopolisation du processus de paix» par une seule puissance n’a pas apporté les résultats escomptés.

Primakov se déclare opposé à la dissociation des volets libanais et syrienLa Russie a manifesté ouvertement sa volonté de se placer aux côtés des Arabes et de recouvrer son rôle au Proche-Orient où elle était quasiment absente depuis plus de six ans. A l’issue d’une tournée d’une semaine dans la région, le ministre russe des Affaires étrangères Evgueni Primakov a...