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Actualités - REPORTAGE

"Quatre femmes d'Egypte" un long métrage qui redéfinit la tolérance (photo)

La documentariste d’origine égyptienne Tahani Rached a présenté au cours du festival du film de Beyrouth «Quatre femmes d’Egypte», un film de 90 minutes produit par l’Office national du Canada dont elle fait partie depuis 1981.
«Mon rêve était de devenir peintre» déclare la cinéaste née au Caire en 1947. «Mais la vie en a décidé autrement. Me retrouver enfermée dans mon atelier de peintre alors que dehors ça bougeait, c’était insupportable. J’ai jeté mes pinceaux pour me consacrer au travail social. Mais je ne me sentais pas heureuse».
Elle amorce donc sa carrière en 1973 avec un documentaire au titre significatif «Pour faire un changement». De bobine en bobine, elle apprend le métier. Aujourd’hui elle a, à son actif, une vingtaine de films ou vidéos.
«Avec ce métier, je me suis enfin retrouvée parce que je relie mes préoccupations sociales à mon désir de création».
«Comment faire pour s’entendre alors qu’on a toutes les raisons pour s’entre-déchirer?» question moderne aussi vitale qu’universelle. «Quatre femmes d’Egypte» tente d’y répondre. Et ces femmes donnent, par la même occasion, l’exemple. Leur confrontation redéfinit la tolérance.
«Elles ont des opinions totalement divergentes. Leur identité respective a évolué au rythme de l’histoire et chacune, aujourd’hui, adopte des moyens singulièrement différents. Musulmane, chrétienne ou indépendante de toute pratique religieuse, leurs choix sont aux antipodes, allant d’un Etat laïc ou socialiste à un Etat islamiste». souligne Rached.
Or ces femmes poursuivent un même objectif: la justice sociale. Elles refusent de «diaboliser» l’autre et de coexister dans le mépris. Elles s’écoutent l’une l’autre à travers les désaccords. Elles osent juger l’autre et le lui dire, elles osent lui donner la chance de s’expliquer et de rendre la pareille. Elles se lancent des flèches, ironisent. Et elles en rient. «Par là elles montrent que le fanatisme n’est pas le fait d’avoir des idées et d’y tenir farouchement, mais de s’enfermer dans la forteresse de ses convictions», renchérit Rached.
«Profondément engagées, Amina Rachid, Safynaz Kazem, Shahenda Maklad et Wedad Metri incarnent le contraire du politiquement correct». Pourquoi elle a fait ce film? «Parce que je suis comme ces femmes. A la recherche d’une certaine justice, pour la liberté d’expression. Je partage leur passé, l’histoire de ce pays. Pour moi, comme pour elles, la tolérance c’est quand on accepte de confronter ses idées avec quelqu’un qu’on est en désaccord. C’est avoir une identité solide. C’est quand on a des opinions, que j’en suis convaincue et que même si vous venez me dire le contraire, je ne me sentirais pas remise en question».
Est-ce que Tahani Rached se sent investie d’une mission? «Non, c’est moi. Mes films parlent de tout ce qui me touche».

M.G.
La documentariste d’origine égyptienne Tahani Rached a présenté au cours du festival du film de Beyrouth «Quatre femmes d’Egypte», un film de 90 minutes produit par l’Office national du Canada dont elle fait partie depuis 1981.«Mon rêve était de devenir peintre» déclare la cinéaste née au Caire en 1947. «Mais la vie en a décidé autrement. Me retrouver enfermée...