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Actualités - ANALYSE

Municipales : une promesse qui se précise...

Les élections municipales et de «makhatir» auront-elles vraiment lieu en avril, comme les trois présidents en sont convenus, après la déconvenue de l’arrêté du Conseil constitutionnel annulant le report à 99? Les «circonstances», cette excuse commode qu’on invoque en toute... circonstance, ont-elles changé au point que les ministres et les députés qui étaient farouchement opposés à un scrutin rapproché s’en montrent aujourd’hui les partisans les plus convaincus?
Des sources fort bien informées soulignent que deux probabilités seulement pourraient s’opposer à ce que le rendez-vous ait lieu à la date fixée:
— L’organisation de présidentielles anticipées, les deux opérations ne pouvant se chevaucher ni se côtoyer.
— Des perturbations majeures à la frontière avec Israël.
A part cela, poursuivent ces personnalités, «les municipales en avril sont une quasi-certitude, pour les bonnes raisons suivantes:
A) — Le président de la République souhaite fortement que le scrutin se déroule avant son départ fin 98. Il montrerait ainsi que son régime a réussi là où tous les précédents avaient échoué depuis 1963, date des dernières élections. Et cela dans un domaine évidemment capital pour le développement démocratique des agglomérations et la bonne marche de leurs affaires, comme pour les formalités des gens.
B) — Accessoirement, le chef de l’Etat verrait son camp remporter la victoire dans un certain nombre de localités de sa région, ce qui serait sans doute plus difficile s’il n’était plus au pouvoir. Il semble à ce propos que l’entente entre les trois présidents sur l’organisation des municipales ait inclus un accord sur le partage des points entre eux, si l’on peut dire, notamment dans des cités importantes comme Beyrouth, Saïda, Tyr, Nabatyeh et Zahlé.
C) — Du reste, le projet de loi sur les conseils municipaux et de «makhatir» tel que convenu entre les gens du pouvoir abolit en pratique l’élection dans un nombre élevé de bourgs et de villages, à la satisfaction évidente de ceux qui craignaient l’arbitrage des urnes qui aurait favorisé leurs rivaux locaux. C’est ce que le président Hussein Husseini n’a pas manqué de relever dans ses remarques sur le projet de loi en question qu’il juge comme étant anticonstitutionnel. Le fait est que le texte prévoit de ne pas procéder à des élections mais à des désignations dans les villages (classe A) tombant sous l’occupation israélienne ou même en bordure de l’enclave frontalière, ainsi que dans les localité désertées par tout ou partie de leur population (classe B) et dont la liste serait établie par décret ultérieur du Conseil des ministres qui en même temps indiquerait les municipalités de la classe C dont un tiers des membres seulement serait désigné. Dans le même sens restrictif, au niveau de la démocratie électorale, on trouve qu’on va dans les grandes cités respecter un certain dosage, un certain quota proportionnel à caractère confessionnel, comme pour les législatives. Mais la notion d’équilibrage prévaut surtout, les arrangements législatifs le prouvent, au niveau du partage du gâteau entre pôles d’influence, dirigeants en tête. A dire vrai, cependant, le chef de l’Etat avait suggéré qu’on ne fasse pas de désignations dans les villages occupés ou en bordure, pour que les édiles ainsi nommés ne soient pas chassés ou persécutés par Israël et ses agents. Il lui a cependant été répondu que dans un tel cas, Antoine Lahd aurait à assumer face aux populations locales l’absence de conseils municipaux...».
«Toujours est-il, rappellent ces mêmes sources, que finalement c’est dans plus de 33% des agglomérations libanaises qu’il n’y aurait pas d’élections municipales mais des désignations pures et simples; et dans plus de la moitié des deux autres tiers restants, la nomination d’un tiers des édiles! On comprend dès lors que le test n’effraie plus tellement le pouvoir. Les opposants, qui se rendent compte qu’on n’y peut pas grand-chose, suggèrent timidement un compromis: que même dans les villages occupés, on ne désigne qu’un tiers des édiles, en laissant le peuple élire les deux autres tiers, les urnes étant placées en dehors de l’enclave occupée...».
E.K.
Les élections municipales et de «makhatir» auront-elles vraiment lieu en avril, comme les trois présidents en sont convenus, après la déconvenue de l’arrêté du Conseil constitutionnel annulant le report à 99? Les «circonstances», cette excuse commode qu’on invoque en toute... circonstance, ont-elles changé au point que les ministres et les députés qui étaient...