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Actualités - CHRONOLOGIE

Train de nominations inachevé hier en conseil des ministres Une décision surprise : élimination du vocabulaire officiel des titres honorifiqiues accordés aux responsables (photo)


Une décision surprise: Elimination du vocabulaire officiel des titres honorifiques accordés aux responsables


Alors qu’on s’attendait à un train de nominations important, notamment à la désignation d’un magistrat du Conseil d’Etat, M. Claude Karam, à la présidence de l’Inspection centrale, vacante depuis les élections législatives de l’été 96, la réunion du Conseil des ministres, qui s’est tenue hier à Baabda, s’est soldée par des décisions relativement secondaires et à l’expédition de quelques affaires courantes...

Seule «surprise» de cette séance, la décision prise par le Conseil des ministres, «à l’unanimité», d’éliminer du vocabulaire officiel les titres honorifiques accordés aux députés, ministres et présidents, et de se suffire du titre «monsieur» pour le désigner. «Beaucoup de pays nous ont devancé et ont éliminé ces expressions, qui sont un leg de l’époque ottomane», a déclaré à ce sujet M. Bassem el-Sabeh, rendant compte des travaux du Conseil des ministres.
En ce qui concerne la présidence de l’Inspection centrale, le report de la nomination de M. Karam serait dû à une objection de principe du président du Conseil d’Etat. Ce dernier aurait demandé que cette nomination soit précédée de la démission de l’intéressé du cadre de la magistrature. M. Bassem el-Sabeh a assuré que la question n’a pas figuré à l’ordre du jour.
La nomination de M. Khalil Bou Mansour au poste de directeur général des douanes était également attendue. Elle n’a pas eu lieu. Dans certains cercles politiques, on affirme que le rejet par M. Hariri de la nomination de M. Karam a entraîné un refus parallèle de la nomination de M. Bou Mansour par M. Hraoui.
Les seules nominations effectuées par le Conseil des ministres sont celles de MM. Moustapha Noureddine et Yassine Kaari, respectivement aux postes d’inspecteur judiciaire général et d’inspecteur judiciaire, et de M. Ghaleb Ghanem au poste de président du service législation et consultations du ministère de la Justice.
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, a rapidement introduit le projet de loi municipale préparé par ses services, et dont il avait donné les grandes lignes dans un point de presse (VOIR PAGE 4). Ce projet, qui prévoit notamment le non-cumul des titres de député et de président de municipalité, sera approuvé au cours d’un Conseil des ministres extraordinaire qui lui sera consacré mardi prochain. On sait qu’en vertu d’un récent accord entre les trois présidents, les élections municipales seront organisées au Liban au printemps prochain.
Autre décision en rapport avec l’accord mentionné: sur proposition du président du Conseil, une loi autorisant le Conseil des ministres à se faire assister par des sociétés de contrôle de comptes privées dans sa supervision des établissements publics, sera remaniée, de manière à soumettre ces sociétés à la supervision finale de la Cour des comptes. Ce faisant, M. Hariri affirme vouloir contribuer au renforcement des organismes de contrôle administratifs, conformément à l’accord passé il y a quelques jours avec MM. Hraoui et Berry.
Par ailleurs, le Conseil des ministres a reporté à une date ultérieure l’approbation d’un programme de protection d’une gamme de produits agricoles préparé par le ministre de l’Agriculture.
Par contre, le gouvernement a prorogé les affectations administratives des enseignants et instituteurs en surnombre, en attendant que leur situation soit réexaminée par l’Assemblée nationale. Il a également approuvé une demande du ministère des Travaux publics autorisant ce dernier à entériner un accord d’exécution des travaux de l’autoroute Sofar-Mdeirej, avant l’achèvement des expropriations du raccord d’Aley. Enfin, il a approuvé la construction de logements sociaux proposée par le ministère des Affaires rurales et municipales, pour les habitants déplacés de la banlieue-sud (Mreijé, Leylaki, Ghadir).
Le chef de l’Etat s’est étendu sur certaines des réactions qui ont suivi les réunions de la «troïka» à Baabda, et l’accord passé entre les trois présidents. Selon M. Sabeh, M. Hraoui a estimé qu’une certaine manière d’en parler, dans les journaux, était «inconvenante». Somme toute, a fait valoir le président Hraoui, il n’a été question que de «grands titres» tels que les élections municipales, les postes de la première catégorie et le principe de la rotation de l’affectation de ces postes à des musulmans et à des chrétiens, ou le renforcement du contrôle financier, et en particulier sur toutes les caisses sans exception. Ces dossiers, a insité le chef de l’Etat, seront dûment examinés par le Conseil des ministres et l’Assemblée, les hauts responsables n’ayant aucune intention de doubler les institutions.
La presse avait critiqué la réunion des «trois présidents» et y avait vu la réapparition de la «troïka», une sorte de «conseil présidentiel» anticonstitutionnel qui viderait de leurs prérogatives et le Conseil des ministres et l’Assemblée nationale.
Un magistrat de la Cour des comptes, M. Kamal Saba, a assisté à la réunion du Conseil des ministres. M. Sabeh devait préciser que sa présence était en rapport avec un projet du ministre des Travaux publics qui n’a plus été examiné, en raison de l’absence du ministre concerné. Le ministre a ajouté que la présence d’un magistrat de la Cour des comptes en Conseil des ministres était devenue une mesure presque régulière.



Une décision surprise: Elimination du vocabulaire officiel des titres honorifiques accordés aux responsablesAlors qu’on s’attendait à un train de nominations important, notamment à la désignation d’un magistrat du Conseil d’Etat, M. Claude Karam, à la présidence de l’Inspection centrale, vacante depuis les élections législatives de l’été 96, la réunion du...