Netanyahu presse Arafat de prendre des mesures antiterroristes (photo)

Benjamin Netanyahu s’est à nouveau fait pressant, peu après avoir annoncé le déblocage de 57 millions de dollars d’avoirs palestiniens gelés à la suite de deux attentats dans le courant de l’été. Le premier ministre israélien a exigé du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat une lutte plus efficace «contre le terrorisme» dans les zones qu’il contrôle. Mais dans le même temps, il a ordonné que soit entamée dès hier la livraison d’équipements destinés à l’aéroport palestinien de Gaza, qui étaient retenus depuis des mois au port israélien d’Ashdod.

Le directeur de l’aviation palestinienne Fayez Zaïdan a déclaré qu’un camion-citerne de ravitaillement et deux autres véhicules de secours étaient arrivés à l’aéroport de Gaza.
D’autres matériels, une tour de contrôle mobile, deux autobus pour le transport des voyageurs, un deuxième camion-citerne et deux véhicules de pompiers ne seront acheminés vers Gaza que vendredi en raison de fêtes juives, a ajouté M. Zaïdan.
Selon lui, «le reste de l’équipement destiné à la tour de contrôle fixe, celui de la météo et d’autres matériels seront livrés au cours des deux prochaines semaines».
Des négociateurs israéliens et palestiniens avaient fait état dimanche de progrès dans leurs pourparlers sur l’aéroport de Gaza, indiquant qu’ils étaient proches d’un accord sur la question de la sécurité.
M. Zaïdan a affirmé que les deux parties n’étaient pas encore convenues de l’utilisation par Yasser Arafat de l’aéroport, situé à Rafah dans le sud de la bande de Gaza.
Les responsables israéliens veulent conserver le contrôle de la sécurité à l’aéroport afin d’empêcher qu’il soit utilisé pour importer des armes ou pour faire entrer en territoire autonome des Palestiniens de la diaspora.



l Sur un autre plan, le guide spirituel du Hamas, cheikh Ahmad Yassine, a affirmé que son organisation ne ferait jamais partie de l’Autorité palestinienne, dans une déclaration publiée mercredi par le quotidien émirati «al-Ittihad».
«L’Autorité palestinienne est le résultat de l’accord d’Oslo (1993) que nous rejetons car il ne peut pas réaliser les droits du peuple palestinien. Comment pourrions-nous alors participer au pouvoir palestinien qui est issu de cet accord?», a dit cheikh Yassine.
Le dirigeant islamiste a appelé Yasser Arafat «à ne pas succomber aux pressions d’Israël et de l’Amérique et à ne pas détenir nos fils dans les prisons palestiniennes».
«Il est inacceptable que l’Autorité palestinienne ferme les institutions (islamiques) uniquement parce que les Américains et les Israéliens l’ont demandé», a-t-il estimé, ajoutant qu’il évoquerait avec M. Arafat la question des détenus et de la fermeture d’institutions islamistes palestiniennes.
Cheikh Yassine a réitéré son offre d’une trêve avec Israël à condition que l’Etat hébreu «se retire entièrement de la Cisjordanie, de Gaza et de Jérusalem-Est, démantèle les implantations juives, libère les détenus, ouvre un passage entre la Cisjordanie et Gaza, que l’Etat que nous allons fonder soit entièrement souverain sur ses frontières».
«Si Israël applique cela, nous arrêterons nos opérations militaires pour un certain temps», a dit le dirigeant intégriste, expliquant que «l’islam permet de conclure une trêve momentanée avec l’ennemi juif».
l Au Caire enfin, le président Hosni Moubarak qui était interrogé par des journalistes sur «le niveau de confiance» de l’Egypte dans le premier ministre israélien a répondu: «Demandez à M. Netanyahu combien de projets, de propositions et d’accords applique-t-il? Il vous répondra mieux que moi».
M. Moubarak a en outre estimé que la proposition de «geler la colonisation israélienne en échange d’un report du redéploiement israélien en Cisjordanie» était «suspecte».
«L’accord de redéploiement a été signé en janvier et doit être appliqué. Dire qu’il va être gelé maintenant signifie qu’il y a là un jeu incompréhensible», a affirmé M. Moubarak.