New York passe à l'offensive contre les gangs

New York lance une offensive tous azimuts contre les gangs, dont le redouté Bloods de Los Angeles qui tenterait de s’implanter dans la métropole de la côte est.
Le maire républicain Rudoph Giuliani, un ancien procureur anti-mafia qui devrait être réélu sans difficulté le 4 novembre, essentiellement grâce à la chute de plus de 50% du taux d’homicide depuis son élection il y a quatre ans, a annoncé un programme de lutte énergique contre les gangs d’adolescents.
L’activité de ces gangs «augmente à New York, il est vraiment temps de les écraser», a déclaré M. Giuliani à Washington.
Selon des informations de presse concordantes, la ville va notamment créer des unités spéciales de la police chargées de patrouiller autour des écoles, dans lesquelles elles n’ont pas le droit d’entrer puisqu’au grand dam de M. Giuliani la sécurité des établissements scolaires est du ressort du rectorat.
Cette administration est, elle aussi, monté au créneau en présentant un rapport selon lequel une centaine d’incidents impliquant des membres de gangs ou des imitateurs ont été répertoriés en dix-huit mois dans les écoles.
«Il est clair que le niveau d’activité (des gangs) augmente singulièrement et a atteint un degré qui contraint à des mesures énergiques», a commenté Harry Spence, recteur adjoint.
Parmi les incidents cités en exemple par l’enquêteur spécial du rectorat, Edward Stancik, figure l’affaire d’un membre des Latin Kings, un gang hispanique new-yorkais, qui aurait utilisé son emploi d’agent de sécurité dans une école pour recruter.
Plusieurs personnes auraient été récemment attaquées au couteau ou au cutter, ce qui est un test d’initiation classique pour intégrer le gang des Bloods.

Fellations

Ce gang essentiellement noir, né il y a une vingtaine d’années dans le quartier pauvre de Watts, aurait fait des émules dans les prisons new-yorkaises, qui à leur tour recrutent lorsqu’elles retrouvent la liberté, selon les autorités.
Lundi, six collégiens, dont deux filles, ont été arrêtés pour avoir contraint une adolescente à pratiquer des fellations sur les garçons du groupe, en guise de mise à l’épreuve pour intégrer les Bloods.
«Certains administrateurs d’écoles ont abandonné une partie de leur contrôle sur leur école à des gangs violents», a expliqué M. Stancik. «Tout cela montre le besoin d’une politique de tolérance zéro vis-à-vis de l’activité des gangs dans les écoles», a-t-il ajouté.
Les signes distinctifs des gangs, foulard autour du front, salut particulier ou graffiti, sont déjà interdits dans les écoles new-yorkaises.
«Le but n’est pas de faire peur ou de créer l’hystérie mais de montrer comment fonctionnent les gangs, comment ils utilisent les écoles et comment éviter cela dans le futur», a ajouté M. Stancik.
Sur le plan juridique, le procureur de Brooklyn a promis lui aussi une offensive contre les gangs, en annonçant mardi après-midi l’arrestation et l’inculpation de deux membres des Bloods accusés d’avoir retenue captive durant plusieurs heures une jeune femme, la violant à maintes reprises.
Le procureur Charles Hynes a annoncé la constitution d’un grand jury qui sera chargé d’enquêter sur l’augmentation des crimes et délits liés à l’activité des gangs.
«Nous ne tolérerons pas ces actes de violence gratuite», a assuré M. Hynes, expliquant que les membres de gangs actuellement emprisonnés allaient devoir témoigner, sous peine de voir leur peine alourdie. (AFP)