La rencontre a eu lieu à l'aube au point de passage d'Erez Premier sommet Arafat-Netanyahu depuis huit mois (photo)

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Yasser Arafat se sont rencontrés aujourd’hui à l’aube, pour la première fois depuis huit mois. La réunion, qui fait suite à la reprise, lundi, des négociations sur l’application de l’autonomie, a été arrangée par le médiateur américain Dennis Ross, qui se trouve depuis 24 heures au Proche-Orient.
Les Etats-Unis tentent de sortir le processus de paix au Proche-Orient de sa plus grave crise depuis son lancement en 1991 et M. Ross a averti hier que les efforts dans ce but n’en étaient «qu’à leurs débuts».
Un responsable palestinien, qui a requis l’anonymat, a confirmé que la rencontre «a été décidée à la suite de contacts engagés par M. Ross avec MM. Netanyahu et Arafat».
Le sommet a commencé à 02h21 locales (00h21 GMT) au point de passage d’Erez, entre Israël et la bande de Gaza.
MM. Netanyahu et Arafat s’étaient rencontrés pour la dernière fois le 9 février, et depuis ils n’avaient eu que quelques conversations téléphoniques.
M. Ross avait rencontré hier soir le premier ministre israélien à Jérusalem, et s’est rendu ensuite à Gaza pour une entrevue nocturne avec le président Arafat. M. Ross avait déjà vu les deux dirigeants séparément plus tôt dans la journée.

La cause principale

Des rencontres envisagées entre MM. Netanyahu et Arafat au cours des huit derniers mois avaient été annulées à plusieurs reprises, en raison de la dégradation des rapports entre Israël et les Palestiniens.
L’Autorité palestinienne réclame un gel de la colonisation juive des territoires, cause principale de la crise qui frappe le processus, ainsi qu’un engagement israélien à appliquer les retraits militaires de Cisjordanie prévus par les accords d’autonomie.
Selon des responsables israéliens, M. Netanyahu a rejeté tout engagement à ce sujet en préalable au sommet de ce matin.
«Nous sommes en faveur d’une telle rencontre, pourvu qu’elle se fasse sans condition préalable du côté palestinien», avait déclaré à la télévision le secrétaire général du gouvernement, Danny Naveh.
Les Palestiniens dénoncent l’intensification de la politique de colonisation d’Israël, qui accuse à son tour l’Autorité palestinienne de laxisme dans la lutte contre les groupes intégristes.
L’Autorité palestinienne fait cependant valoir qu’elle peut difficilement poursuivre la répression contre le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) qu’elle a engagée depuis 10 jours, étant donné qu’Israël a libéré entre-temps le guide spirituel du mouvement, cheikh Ah-med Yassine.
Cette libération, réclamée par la Jordanie à la suite d’un attentat manqué perpétré par des agents israéliens contre un responsable du Hamas à Amman, a affaibli M. Netanyahu, qui a fait de la «lutte antiterroriste» l’un des axes principaux de sa politique.
Les négociations de paix, qui étaient suspendues depuis la mise en chantier par Israël d’une nouvelle colonie à Jérusalem, en mars dernier, ont repris lundi.
Mardi, deux commissions mixtes se sont réunies pour débattre de questions économiques et de la possibilité pour les Palestiniens de se déplacer entre la Cisjordanie et la bande de Gaza. (AFP, Reuter, Radio Israël)