Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

La Fédération fête aujourd'hui le septième anniversaire de sa réunification L'Allemagne, un pays aux richesses innombrables

LA FÉDÉRATION FÊTE AUJOURD’HUI LE SEPTIÈME ANNIVERSAIRE DE SA RÉUNIFICATION

Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin, symbole de la division allemande tombait. Moins d’un an plus tard, le 3 octobre 1990, l’Allemagne était officiellement réunifiée, un événement célébré chaque année par la République maintenant vraiment «fédérée» d’Allemagne et ses missions diplomatiques à l’étranger. Ce soir, une réception est donc prévue en la résidence de l’ambassadeur Peter Wittig.
Pour beaucoup de Libanais, le nom de l’Allemagne reste lié à la deuxième guerre mondiale ou à un remarquable développement économique, qui en a fait une puissance mondiale, co-leader de l’Europe avec la France et la Grande-Bretagne. Mais l’Allemagne c’est autre chose aussi. On le constate à la faveur d’un séjour. Visiter l’Allemagne, c’est d’abord plonger dans un monde de verdure, remonter le fil du temps, entreprendre un voyage à travers des siècles tantôt fantastiques tantôt tourmentés et voguer dans un monde peuplé de légendes, de contes féeriques.Embarquons donc pour cette tournée, organisée, à l’invitation du gouvernement allemand, par «Inter-Nationes» le bureau chargé de promouvoir les relations avec l’étranger. De Bonn à Berlin, en passant par Mayence, Munich, Hambourg et Hanovre, l’Allemagne offre à la vue, une kyrielle de trésors, naturels, architecturaux et culturels, témoins d’une Histoire millénaire marquée par des phases d’apocalypse. On le sait: la dernière guerre mondiale avait mis l’Allemagne à terre. Et ce n’est pas une figure de style. Plusieurs villes dont Berlin évidemment, avait été rasées par les avions et les canons des Alliés. Incroyable contraste: aujourd’hui, il est impossible de voir dans ce pays tranquille, riche, le passage d’un cyclone, il y a peu de temps. Car cinquante ans, au regard de l’Histoire, qu’est-ce?
Vos hôtes allemands s’empressent de vous expliquer que tous les édifices ne sont pas véritablement anciens: ils ont été reconstruits en fonction de leur style original, du moins en ce qui concerne les façades extérieures, car l’intérieur a été conçu de manière à répondre aux besoins de la vie moderne.
A moins d’avoir l’œil d’un expert, il est difficile de différencier un bâtiment vieux de plus de cent ans, d’un autre restauré il y a une quarantaine d’années, ou construit récemment. C’est que les Allemands tiennent pour la plupart au «look» pittoresque et traditionnel de leurs villes. «Les Allemands n’aiment pas les tours ou les gratte-ciel», fait remarquer Angelika Springer, déléguée d’«Inter-Nationes» à Hambourg. Seule exception, Francfort, le plus important centre de finances d’Allemagne, dont les gratte-ciel détonnent dans le pittoresque du paysage. Francfort est d’ailleurs la seule cité allemande à être comparée aux mégalopoles américaines.
C’est dans cette ville que l’avion de la MEA atterrit. Bien avant que l’appareil ne se pose au sol, on réalise qu’on est sur le point de visiter un endroit qui pourrait bien ressembler à un paradis terrestre: des forêts, des bois, des prés, des plaines à perte de vue, une cascade de rivières et de lacs. Des bourgades avec leurs pavillons aux toits de tuile rouge et des villes plus importantes aux toits d’ardoise parsèment sans le défigurer le décor.

Dans le train Francfort-Bonn, il est difficile de résister à la tentation d’abaisser la vitre et de respirer à pleins poumons l’air qui sent bon de la terre après l’averse. La pluie qui tombe ce jour-là confère à la vallée du Rhin un charme particulier presque magique qu’accentuent les châteaux forts médiévaux qui cloutent un paysage tout en courbes et dominant une succession de hameaux accoudés au fleuve. Du coup, on a l’impression d’être ramené des siècles en arrière, à l’époque des guerres entre «clans» ou duchés germaniques, entre Allemands et conquérants, à l’époque des fées et des sorcières qui enrichissent la littérature allemande. L’air sent bon la sérénité aussi.

Bonn: un ravissant
gros bourg

Si la promenade charme, Bonn surprend: on s’attend à découvrir une métropole et l’on tombe sur un ravissant gros bourg offrant un mélange étrangement homogène d’un petit village de campagne et d’une ville moderne. Bonn fut jusqu’en 1794 le siège des électeurs de Cologne, une autre ville du Land de Rhénanie-du-nord-Westphalie. Entre deux rendez-vous de travail, il est possible d’admirer le domaine du palais des princes électeurs — qui abrite aujourd’hui l’université de Bonn —, ses deux ailes reliées l’une à l’autre par une allée ombragée traversant la ville, mais qui est malheureusement coupée au niveau du centre. Dans le temps, un des princes électeurs avait tenté en vain d’en faire un canal qu’alimenterait les eaux du Rhin. Ce seigneur s’était à se rendre à pied ou à cheval d’une aile à l’autre du château.
Et le tour se poursuit non sans un premier avertissement: «Gare aux cyclistes». Ces derniers qui se comptent par millions dans la Fédération roulent à toute allure dans le couloir qui leur est réservé au niveau des trottoirs. «Ici, vous risquez davantage de vous faire renverser par un cycliste que de vous faire écraser par une voiture», avertit Florian Splett, délégué d’«Inter-Nationes» qui nous accompagne. L’avertissement se justifie par le fait qu’en marchant, on regarde davantage en l’air que devant soi. Et pour cause: il est difficile de ne pas tomber sous le charme des immeubles aux façades reflétant l’art baroque ou l’architecture de la Renaissance, aux fenêtres et aux balcons fleuris de géraniums rouges et de fuschias en pots. Il est difficile aussi de passer son chemin devant les merveilleuses cathédrales avec leurs nombreuses absides, dont l’architecture est un mélange d’art roman et de gothique. «La construction d’une cathédrale prenait plus d’un siècle, ce qui explique le mélange de style», fait remarquer M. Splett.
Bonn est aussi la ville qui transpire la joie de vivre caractérisant, dit-on, les riverains du Rhin. Les après-midi et les week-ends sont autant de moments d’évasion, rendue possible par la multitude d’espaces où il fait bon flâner. Ville natale de Beethoven — où curieusement vous pouvez aller dîner à l’Amadeus —, Bonn compte apparemment autant de musiciens que de mélomanes qui se retrouvent, nombreux en fin de semaine, pour écouter les concerts de musique classique ou rock donnés sur la place de l’Hôtel de Ville—un charmant bâtiment baroque, rose et blanc—tout en sifflant une bière dans l’un des cafés qui encadrent la place. Le soleil se couche déjà sur cet espace réservé aux piétons, lorsque comme sortie de nulle part retentit une voix entonnant le célèbre «O Sole Mio». Grand, les cheveux noirs laqués et rejetés en arrière, le ténor amateur, vêtu d’un smoking, enchaîne sur d’autres airs, ponctuant chaque mélodie de gestes théâtraux, et subjuguant ainsi un auditoire déjà envoûté par le crépuscule qui jette son voile sur le Rhin. La nuit tombe et l’on est conquis.
Cap sur Mayence, capitale de la Rhénanie-Palatinat et ville natale de Johannes Güttenberg, l’imprimeur qui a inventé la composition à caractères mobiles. Tout comme Bonn, Mayence semble respirer la joie de vivre que reflète l’animation des rues, et s’enorgueillit de son histoire. Cette ville fait partie d’un Land qui garde jusqu’aujourd’hui les traces d’envahisseurs antiques: roumains, carolingiens, celtes ou francs. Mayence garde aussi les traces de la période de l’Electorat. Au Moyen-Age, les évêques de cette ville étaient de puissants électeurs de l’Empereur.

Mayence, un
centre de médias

Quelques heures ne suffisent pas pour aller à la découverte des trésors que recèle cette ville, réputée aussi pour être un centre de médias (elle est le siège d’importants organes d’information dont la plus grande chaîne de télévision d’Europe, Zweites Deutsches Fernsehen) et l’un des principaux Lander exportateurs de vins. Entre un entretien avec le porte-parole adjoint du gouvernement du Land et un autre avec les responsables de l’Association internationale pour la technologie des médias (IFRA), il reste possible de visiter la magnifique cathédrale (Le Dôme, comme à Milan) aux six tours qui domine depuis mille ans la vieille place de la ville, de déambuler dans les rues adjacentes pour admirer les maisons du XVIe et du XVIIe siècles, ou de se rendre au musée Güttenberg, le seul du genre au monde. Là, on peut voir les copies originales des Bibles imprimées par Güttenberg, les premières machines d’imprimerie, de vieux manuscrits ramenés, des quatre coins du monde, prendre connaissance de l’histoire du papier ou des méthodes d’impression au Moyen-Age...
Si Mayence est attachante, Munich, la capitale de la Bavière, est particulièrement envoûtante. C’est le genre de ville que l’on quitte en regardant en arrière, où il fait bon rester. Elle a, comme on dit, un je ne sais quoi qui ensorcelle. A la beauté de son paysage et de ses vestiges, il faut ajouter le charme désarmant de ses habitants et l’ambiance conviviale qui y règne. «La Bavière n’a pas son pareil en Allemagne, vous verrez, et Munich est tout à fait exceptionnelle». Le sourire de notre accompagnateur, Mathias Schrön, également délégué d’«Inter Nationes» est désarmant et son enthousiasme est des plus communicatifs. Il ne nous faudra pas beaucoup pour lui donner raison. Est-ce la magie de la ville ou la passion avec laquelle notre hôte en parle? Toujours est-il qu’en moins d’une heure nous sommes sous le charme de Munich et de ses magnifiques châteaux, parcs, fontaines et rues piétonnes.

Tradition et avenir

Même le stade aux curieux toits en forme de tentes superposées où les Jeux olympiques de 1972 s’étaient déroulés n’ôte rien au charme coloré de la ville. Qu’on se balade dans les rues piétonnes du quartier, où la famille royale avait son propre marché comme sa propre brasserie et auquel on accède à travers une porte moyennâgeuse, ou qu’on aille du côté de Nymphenburg pour admirer les châteaux, ou les trésors des familles royales à la Résidence, on aura toujours l’impression de voyager à travers l’histoire. Et l’on se prend à éprouver une immense sympathie pour ce roi fantasque, Ludwig Il, surnommé le roi des contes de fée parce qu’il rêvait de peupler Munich de châteaux féeriques et qui avait passé sa vie à réaliser ce rêve avant de périr noyé, dans des circonstances mystérieuses dans l’Isar. «Je veux faire de Munich une ville qui fasse à l’Allemagne un tel honneur que plus personne ne pourra dire: Je connais l’Allemagne, à moins qu’il ne l’ait visité», se plaisait-il à répéter. Beaucoup diront qu’il aurait pu voir réaliser son vœu.
Munich est par excellence la ville qui garde un regard tourné sur le passé tout en se tournant résolument vers l’avenir. On dit que les habitants de la ville ont un tempérament différent de celui des autres Allemands, voire opposé. C’est peut-être dû à cette charmante contradiction exprimée par leur ville elle-même, vigoureusement ancrée dans ses traditions et fortement ouverte à la vie moderne. Jusqu’aujourd’hui, on peut s’adonner au plaisir du petit-déjeuner bavarois, composé de... bière à base de malt et de saucisses blanches qu’il faut absolument avaler avant que midi ne sonne. Sinon gare à la colère de Thor, le dieu des orages. C’est la légende qui le dit. On voudrait bien provoquer ce dieu en gardant sa saucisse pour midi, juste pour voir, et puis l’on se dit: après tout, pourquoi ne pas croire, ne serait-ce qu’une fois, au merveilleux?
En dépit de ses nombreux trésors historiques, Munich reste une des plus importantes villes industrielles d’Allemagne, avec ses entreprises automobiles et technologiques. C’est aussi un centre culturel important offrant à ses habitants et à ses visiteurs un vaste choix d’activités et de programmes culturels de tous genres. Elle figure parmi les cités allemandes considérées comme étant un centre de médias: Munich est la ville européenne qui abrite le plus grand nombre de maisons d’édition et où l’on compte cinq quotidiens et six chaînes de télévision . Après New York, elle est la deuxième ville mondiale pour l’impression de livres. Munich, lors de notre passage, se préparait pour sa célèbre «Oktoberfest», le festival de la bière qui trouve également son origine dans une tradition millénaire celle du mariage de Ludwig et de Gertrude. Une grande fête fut organisée pour l’occasion et les Munichois furent tellement ravis qu’ils voulurent perpétuer la tradition au même lieu, le Kurweitsehen.

Les constellations
de Hambourg

On quitte avec beaucoup de regrets Munich pour Hambourg qui ce soir-là est en fête: sa foire est sur le point de se clôturer et pour l’occasion, un magnifique feu d’artifice est tiré, d’autant plus beau que le site est une plate-bande installée au centre de l’Alster, le lac autour duquel Hambourg forme cette nuit une ceinture de lumière. Une heure durant, c’est une cascade de constellations qui illumine une place animée par une foule en délire.
Principal port d’Allemagne et centre de transit, Hambourg qui constitue la porte de l’Etat fédéral sur la mer du Nord, n’en est pas moins LE centre des médias d’Allemagne, abritant les sièges de plusieurs principaux journaux allemands, le siège de l’Agence de presse allemande (DPA) et plusieurs autres maisons d’édition dont la célèbre Grüne et Jahre, propriétaire du groupe Prisma Presse. Après la deuxième guerre mondiale, Hambourg avait été placée, en vertu du traité de Potsdam qui régla le sort de l’Allemagne, sous la tutelle de la Grande-Bretagne, réputée très libérale en matière de presse, ce qui a eu pour effet d’accélérer le développement du secteur des médias dans ce Land, explique le porte-parole de Grüne et Jahre, M. Christoph Groffy.
Autosuggestion ou réalité? L’Elbe sent bon l’odeur du large. La mer du Nord n’est qu’à quelques kilomètres. D’ailleurs, le lit du fleuve varie en fonction du mouvement de la marée. Un tour à bord d’un ferry aide à faire «plus ample connaissance» avec la capitale du Land et à réaliser à quel point ses installations portuaires sont impressionnantes. Lors de cette tournée fluviale, on peut prendre connaissance de l’histoire presque millénaire du port hanséatique, dessinée sur le flanc d’un gigantesque bateau mouillant dans l’un des confluents du fleuve, on peut aussi voir les cales sèches ou admirer, au passage, les dépôts vieux de plusieurs centaines d’années ou encore l’Hôtel de Ville.
Toujours sur l’Elbe, le musée des bateaux vous transporte à l’époque de Barberousse et du capitaine Hawk, que vous vous attendez à voir surgir de l’un des vieux voiliers mouillant dans la marina fluviale.
Avant de quitter Hambourg, une visite à l’église Saint-Michel, patron de la ville, et aux minuscules maisonnettes des veuves des marchands, transformées en musée, s’impose.

Exposition internationale
de Hanovre: une première

Cap sur Hanovre, engagée dans une course contre la montre pour achever la préparation du site où la 62e exposition internationale se tiendra du 1er juin au 31 octobre de l’an 2000. Ce sera la première fois que l’Allemagne accueillera ce genre de manifestations mondiales. Et si Hanovre a été choisie pour abriter «Expo 2000», à laquelle le Liban participera, c’est parce que l’infrastructure y existe à la base. Le thème de l’exposition? «L’Homme, la nature et la technologie», une première du genre parce que depuis 1851, date de la première exposition universelle à Londres, l’objectif de toutes les foires internationales était de mettre en relief le génie inventeur et créateur de l’Homme. Attachée de presse auprès du comité organisateur, Mme Brigitte Borchers explique que le principal défi que la planète sera appelée à relever au cours du troisième millénaire sera de concilier le développement, technologique notamment, et l’écologie. «L’avantage de cette exposition est de mettre en relief les moyens de résoudre les problèmes nés du choc entre ces deux impératifs», précise-t-elle. Il s’agit en quelque sorte d’une suite au sommet de la Terre de Riv. L’exposition de Hanovre doit donc montrer au monde comment il est possible d’utiliser la technologie pour créer une nouvelle harmonie avec la nature, poursuit Mme Borchers.
Des 185 Etats invités, 135 participeront à l’exposition aux côtés de neuf organisations internationales. Pour le thème «L’Homme, la nature et la technologie», un espace spécial est aménagé et, sur une surface de 100.000 mètres carrés, les 40 millions de visiteurs que les organisateurs s’attendent à accueillir, à raison de 300.000 par jour, pourront expérimenter sur place les idées proposées par 135 Etats, centrés toutes sur les moyens de soustraire l’environnement aux effets polluants du développement technologique.
Mais il n’y a pas que l’écologie à Hanovre. Cette ville du Land de Hambourg compte également sur cette exposition pour donner un élan nouveau à l’économie allemande, en difficulté depuis la réunification. Selon Mme Borchers, la foire doit drainer non moins de deux milliards huit cents millions de DM.
Berlin, la capitale, est la dernière étape de la tournée d’information. Si la visite des autres villes s’est présentée essentiellement comme un voyage à travers le temps, lorsque l’Allemagne n’était encore qu’une multitude de royaumes, le séjour à Berlin vous plonge dans l’Histoire contemporaine mouvementée de la Fédération. Ce survol de l’Histoire commence dans le train assurant la liaison Hanovre-Berlin, lorsque défilent au milieu d’un paysage rustique des bourgades aux maisons délabrées ou en voie de restauration. La différence entre les villes de l’ex-RFA et celles de l’ex-RDA est énorme, voire choquante. Et, du coup, on réalise qu’on est peut-être à bord du train qui faisait avant 1989 la navette entre l’ex-RFA et Berlin-Ouest: L’on se prend à imaginer les Allemands de l’Est à leurs fenêtres ou postés devant leurs maisons, observant ces wagons, synonymes d’un monde libre, si proche et pourtant si inaccessible à l’époque. Avant la réunification ce train qui traversait les villages de l’ex-RDA n’était autorisé à s’arrêter qu’à Berlin-Ouest où se dresse aujourd’hui encore, au niveau de l’entrée de Potsdam et plus exactement à l’orée de la forêt de Brandebourg, une sorte de jardin d’hiver qui a fini par gagner le nom de Curiosité parce que c’était là que les habitants de Potsdam se donnaient rendez-vous pour voir les arrivants de Berlin-Ouest.
Métropole par excellence, Berlin est aujourd’hui occupé à effacer les stigmates du passé et à se préparer pour accueillir en l’an 2000 le siège de la chancellerie, ainsi que ceux des divers ministères, administrations et missions diplomatiques étrangères. Aucune trace du mur qui divisait la ville en deux, sinon cette ligne rouge tracée à même le sol à l’endroit où il avait été érigé. Et la Porte de Brandebourg (du nom de l’ancien Etat allemand dont Berlin était la capitale) construite en 1888 et située dans le no man’s land du temps de la division de l’Allemagne, est redevenue aujourd’hui le point de passage entre les deux parties d’une ville qui a rapidement oublié l’époque de la division. Il n’en demeure pas moins que le régime communiste a laissé son empreinte sur la ville. Les gigantesques statues de bronze, comme ce soldat qui pointe un doigt (accusateur ou dominateur?) en direction d’un subalterne invisible ou encore les immeubles austères et froids, dans la tradition communiste.
Avec ses immeubles plutôt modernes au centre, Berlin — qui a été pratiquement détruit en 1945 — semble différent du reste des villes visitées et en même temps ressemblant. Un tour guidé, organisé par le centre de presse de la Foire de Berlin sur les multimédias, suivi d’une autre visite guidée au château de Sans-Souci, résidence de Frédérique II Le Grand, et d’un passage au Cecilienhof où le traité de Potsdam (qui a suivi la victoire des alliés sur l’Allemagne en 1945) fut signé par Churchill, Staline et Truman, et ce sont des pages entières d’Histoire qui s’ouvrent devant vous.
Le retour à la réalité est brutal: dans l’avion qui nous ramène à Beyrouth, il n’est question que du projet de nouvelles taxes, du plan d’emprunt d’un milliard de dollars, de la levée de boucliers contre ces deux projets.

Tilda ABOU RIZK
LA FÉDÉRATION FÊTE AUJOURD’HUI LE SEPTIÈME ANNIVERSAIRE DE SA RÉUNIFICATIONLe 9 novembre 1989, le mur de Berlin, symbole de la division allemande tombait. Moins d’un an plus tard, le 3 octobre 1990, l’Allemagne était officiellement réunifiée, un événement célébré chaque année par la République maintenant vraiment «fédérée» d’Allemagne et ses missions...