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Actualités - CHRONOLOGIE

Quel que soit le chemin qu'il choisira, la France l'accompagnera Jospin appuie les propos de Chirac sur le Québec

«QUEL QUE SOIT LE CHEMIN Q’IL CHOISIRA,
LA FRANCE L’ACCOMPAGNERA»


Les déclarations faites lundi dernier par le président français Jacques Chirac sur l’avenir du Québec ont suscité de vives réactions au Canada, où les souverainistes québécois ont manifesté une évidente satisfaction tandis que le Parti réformiste, ultra-conservateur et majoritaire dans l’ouest, demandait au gouvernement de protester auprès de la France.
Lundi à Paris, M. Chirac, recevant le premier ministre québécois Lucien Bouchard, avait indiqué que «quel que soit le chemin que le Québec choisira, la France l’accompagnera».

M. Bouchard avait aussitôt interprété cette déclaration — similaire à celles de Jacques Chirac candidat à la présidence ou d’Alain Juppé premier ministre — comme une acceptation a priori du choix du Québec à l’occasion d’un éventuel référendum. «C’est important, c’est considérable», a déclaré M. Bouchard.
Les propos de M. Chirac ont été réitérés hier à peu près dans les mêmes termes, par le premier ministre français Lionel Jospin.
Le premier ministre fédéral Jean Chrétien n’a pas voulu commenter les propos des responsables français, mais un de ses ministres, Stéphane Dion (Affaires intergouvernementales), en a minimisé la portée, affirmant que le Canada pourrait dire la même chose. «Tout le monde dit ça, qui ne veut pas accompagner le québec dans son destin?» a-t-il déclaré.
M. Dion a souligné aussi que le seul problème du Canada était de s’assurer que les Québécois voulaient vraiment quitter la fédération, et rappelé que la France, comme dans le cas de la Tchétchénie ou d’Anjouan, île des Comores, a toujours été et est toujours «très réticente à reconnaître les déclarations unilatérales d’indépendance».
Gilles Duceppe, leader du Bloc québécois, le parti souverainiste à la Chambre des communes, a estimé au contraire que «jamais un président français n’était allé aussi loin dans ses commentaires», et qu’une telle déclaration incluant selon lui l’appui à toute déclaration unilatérale «aide la cause». Il s’est aussi félicité en riant de la réaction de M. Dion: «Il est en train de nous dire qu’il reconnaît le droit des Québécois et des Québécoises à décider de leur avenir il y a un certain progrès».
Le chef du Parti réformiste (deuxième parti au Canada), Preston Manning, est allé dans le même sens en estimant que la France «légitime les aspirations québécoises à la sécession». Il a demandé au gouvernement fédéral de transmettre des protestations à la France et de prévenir le gouvernement français que s’il poursuit dans cette voie, il en paiera le prix dans ses relations politiques, commerciales et diplomatiques avec le Canada.
D’un bout à l’autre du pays, «l’affaire» a fait la «Une» hier de nombreux journaux, tels le «Globe and Mail», le «Vancouver Sun», le «Toronto Star» ou la plupart des journaux québécois. Si plusieurs de ces derniers soulignaient seulement le «coup de pouce» donné à la cause souverainiste, «The Gazette», journal anglophone et fédéraliste de Montréal, a reproché à M. Bouchard son attitude «humiliante et coloniale», pour être allé chercher le soutien de la France.
«Le Journal de Montréal», quotidien populaire, publiait quant à lui une caricature où Jacques Chirac, la main posée amicalement sur l’épaule de Lucien Bouchard, remarque en aparté: «J’espère que mon ami Chrétien ne regarde pas...».




«QUEL QUE SOIT LE CHEMIN Q’IL CHOISIRA, LA FRANCE L’ACCOMPAGNERA»Les déclarations faites lundi dernier par le président français Jacques Chirac sur l’avenir du Québec ont suscité de vives réactions au Canada, où les souverainistes québécois ont manifesté une évidente satisfaction tandis que le Parti réformiste, ultra-conservateur et majoritaire dans l’ouest,...