Arslan et Ghaith mettent l'accent sur l'ouverture d'une nouvelle page dans les rapports interdruzes

Le ministre des Emigrés, M. Talal Arslan, a rendu visite hier au cheikh Akl druze par intérim, cheikh Bahjat Ghaïth. Une délégation de cheikhs druzes accompagnait le ministre qui s’est entretenu avec cheikh Ghaïth en présence de plusieurs notables de la communauté, dont cheikhs Moursel Nasr, président de la Cour d’appel druze, et Sleiman Ghanem, le brigadier Fouad Hassan et M. Nagi Abdel Samad.
Dans leurs discours respectifs, M. Arslan et cheikh Ghaïth ont tous deux mis l’accent sur la nécessité d’ouvrir une nouvelle page dans les rapports interdruzes. Le cheikh Akl a en outre appelé l’Etat à reconsidérer la politique qu’il suit dans les domaines social et administratif notamment. Après avoir mis l’accent sur la nécessité de préserver l’unité nationale, cheikh Ghaïth a souligné que les droits de la communauté druze sont spoliés. «Nous constatons une exploitation du désaccord politique dans nos rangs», a-t-il déclaré.
Il a réprouvé la consécration du confessionnalisme avant d’appeler les responsables à «corriger les erreurs commises», dénonçant dans ce cadre «l’offensive lancée (par le gouvernement) pour museler et monopoliser les médias et noyer le pays sous le poids de nouvelles dettes et taxes».
En réponse à une question, cheikh Ghaïth s’est félicité de la visite que le ministre des Déplacés, M. Walid Joumblatt, lui avait rendue il y a quelques temps; estimant qu’elle «représente une initiative visant à tourner une page, qui n’a fait du bien à personne, pour en ouvrir une autre» et n’excluant pas la possibilité de visiter à son tour le ministre.
De son côté, M. Arslan a exprimé son opposition aux «divisions au sein des rangs druzes» et a critiqué ceux qui croient à une vacance au niveau du poste du cheikh Akl. Dans ce cadre, il a vivement réprouvé le fait que cheikh Ghaïth ne soit pas convié à certaines cérémonies officielles au même titre que les chefs des autres communautés religieuses. «Nous avons tenté par les moyens diplomatiques et politiques d’empêcher cette indifférence et nous ne pouvons pas accepter que cela continue. Aussi, nous réclamons à partir de la Maison druze, que la décision du Conseil d’Etat à ce sujet soit rendue le plus vite possible», a déclaré le ministre avant de reprendre à son compte les propos de cheikh Ghaïth au sujet du règlement des différends au sein de la communauté.