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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Au séminaire des gouverneurs des banques centrales et fonds monétaires arabes Siniora appelle à des réformes radicales touchant les secteurs économiques et financiers (photo)

AU SÉMINAIRE DES GOUVERNEURS DES BANQUES CENTRALES ET FONDS MONÉTAIRES ARABES

«Le Conseil des gouverneurs des Banques centrales et Fonds monétaires arabes» a clôturé sa 21e session ordinaire organisée au Liban dans la journée du samedi 13. Les travaux, qui se sont déroulés à l’hôtel «Al-Bustan» à Beit-Méry, ont été finalisés par une série de décisions. Celles-ci sont axées notamment sur la nécessité de poursuivre les contacts avec la Commission de Bâle ainsi que les autres rassemblements régionaux de contrôle bancaire et de renforcer la coopération avec eux. Le Conseil s’est également félicité des efforts déployés en vue de développer «le rapport économique arabe unifié». Le Conseil a également approuvé la recommandation de la Commission de contrôle des banques portant sur les supports fiduciaires et la liquidité bancaire.

L’ordre du jour des travaux de cette session, qui étaient placés sous le patronage du premier ministre libanais M. Rafic Hariri, comprenait justement et en tête des sujets à débattre: le rapport du secrétariat du Conseil, «le rapport économique arabe unifié» de 1997, le mémo du secrétariat du Conseil portant sur les travaux et recommandations de la sixième réunion de la Commission de contrôle des banques ainsi que son rapport sur les cinquième et sixième réunions de la Commission de Bâle avec les représentants des rassemblements régionaux de contrôle bancaire.
Egalement à l’ordre du jour, le rapport annuel présenté par le gouverneur de la Banque centrale qatariote sur la politique monétaire et les indicatifs économiques du Qatar ainsi que l’exposé proposé par le secrétariat du conseil sur les «évolutions financières et monétaires dans les pays arabes pour 1996».
Les travaux de cette session étaient présidés par le gouverneur de la Banque centrale du Maroc M. Mohamed El-Saquatt.
Les travaux de la session avaient été inaugurés par M. Fouad Siniora, ministre d’Etat pour les Affaires financières, qui était entouré à la tribune par MM. Riad Salameh, gouverneur de la Banque du Liban — organisatrice principale de cet événement — François Bassil, président de l’Association des banques du Liban, Abdel Rahman El-Souhaibani, secrétaire général adjoint pour les affaires économiques à la Ligue arabe et Jassem El-Manahi, directeur général et président du Conseil d’administration du Fonds monétaire arabe.
Seuls MM. Siniora et El-Souhaibani sont intervenus. Premier à prendre la parole, M. Siniora devait avertir des «grands défis» que les pays arabes sont appelés à surmonter. Ces défis, a-t-il dit, qui sont autant de mutations touchant à tous les aspects de la vie, entraînent des transformations radicales qui envahissent le monde entier et qui nous incitent à les intégrer.
M. Siniora a ainsi estimé qu’il incombe au monde arabe de lancer des «réformes radicales» d’envergure qui touchent à tous les secteurs économiques, financiers et notamment éducatifs y compris les programmes de formation professionnelle et recyclage des ressources humaines qui sont la base du processus de développement économique. Ces réformes économiques, a-t-il ajouté, sont d’autant plus nécessaires que la loi du marché — de l’offre et de la demande — est désormais consacrée comme règle d’or des systèmes économiques et qui institue un rôle primordial au secteur privé dans la croissance.
Le ministre d’Etat pour les Affaires financières a distingué à ce propos entre les réformes «urgentes» et celles qui le sont moins.
Relevant de grandes similitudes entre les «faiblesses et difficultés» des pays arabes, et notamment le déficit public, l’inflation et le chômage, M. Siniora a rappelé l’importance de solutions-remèdes tels que la rationalisation des dépenses, l’augmentation des recettes, la réforme du système de collecte des impôts, la réforme du régime de taxation, le développement des investissements, l’amélioration du niveau de l’administration, le renforcement du rôle du secteur privé.
M. Siniora a encore affirmé: «En définitive, il faut bien élaborer des politiques financières et monétaires basées sur une connaissance précise des difficultés et problèmes et sur une vision claire des objectifs à atteindre. Là intervient le rôle des Banques centrales arabes». Et le ministre libanais d’insister dans ce sens sur le fait de motiver les perspectives d’investissements arabes «à l’intérieur des économies arabes» et d’ouvrir la voie à ces flux de capitaux arabes éparpillés de par le monde pour être canalisés dans des projets productifs à l’intérieur de la nation arabe.
Invitant les secteurs bancaires des pays arabes à réaliser les modernisations requises de leurs législations à l’effet de leur permettre d’élargir leurs activités et de diversifier leurs services, M. Siniora en a appelé à des mesures renforçant la concurrence des banques arabes, d’une part, entre elles, et d’autre part, avec les banques étrangères.

Le choix de la paix et
le marché commun arabe

Prenant à son tour la parole, M. El-Souhaibani devait intervenir selon deux axes: l’un politique et l’autre économique.
Saluant ainsi la «résistance libanaise et l’armée» pour «avoir inculqué aux Israéliens une leçon inoubliable», le responsable arabe a exprimé son scepticisme quant à l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix régional. Stigmatisant les atteintes israéliennes continues aux fondements mêmes de ce processus de paix basé sur les résolutions onusiennes internationales, surtout les 242, 338 et 425, M. El-Souhaibani a rappelé que «la nation arabe a opté pour la paix comme choix stratégique».
Evoquant ensuite le volet économique, le responsable près la «Ligue arabe» devait rappeler les derniers efforts déployés dans ce cadre à l’effet d’activer la création de la zone arabe de libre-échange.
Ainsi, a-t-il indiqué, que le «Conseil économique et social de la Ligue arabe» a décidé au cours de sa 59e session en février dernier, et cela conformément aux directives énoncées dans ce sens par les chefs d’Etat arabes réunis au Caire en juin 1996, de créer une zone arabe élargie de libre-échange à partir de la fin de cette année. Cela se fera selon un calendrier chronologique bien établi et étalé sur 10 ans au terme desquels seront éliminées toutes les barrières douanières à effet réciproque sur tous les produits échangés entre les pays arabes. La baisse des tarifications douanières se fera progressivement et selon des tranches annuelles égales. A cet effet d’ailleurs, a encore expliqué M. El-Souhaibani, le «Conseil économique et social de la Ligue arabe» a mis sur pied une série de commissions exécutives ad hoc et notamment:
— la «commission chargée de l’exécution et du suivi» et qui réunit des responsables de haut niveau de tous les pays arabes;
- la «commission des négociations commerciales» qui a pour tâche d’œuvrer à éliminer les barrières autres que douanières sur les produits arabes;
— la «commission des règles d’origine» qui, comme son nom l’indique, est chargée d’élaborer les règles d’origine des produits arabes.
M. El-Souhaibani a conclu ses propos en insistant sur le rôle des Banques centrales arabes quant à l’encouragement de l’investissement lié au commerce interarabe et notamment les échanges bilatéraux.
D’ailleurs les financements de programmes de garantie des exportations interarabes ont figuré en tête des thèmes des séances de travail qui se sont étalées sur toute la journée de samedi et qui se sont déroulées à huit clos.
Il convient de rappeler que le matin le gouverneur de la BDL et la délégation des gouverneurs arabes avaient rendu visite au chef de l’Etat M. Elias Hraoui et que vendredi soir l’Association des banques du Liban avait offert un dîner à Broummana en l’honneur de la délégation.

Nayla ABI KARAM
AU SÉMINAIRE DES GOUVERNEURS DES BANQUES CENTRALES ET FONDS MONÉTAIRES ARABES«Le Conseil des gouverneurs des Banques centrales et Fonds monétaires arabes» a clôturé sa 21e session ordinaire organisée au Liban dans la journée du samedi 13. Les travaux, qui se sont déroulés à l’hôtel «Al-Bustan» à Beit-Méry, ont été finalisés par une série de décisions. Celles-ci...