Mère Teresa s'est éteinte

Mère Teresa, religieuse devenue prix Nobel de la paix pour son œuvre au service des pauvres, est morte hier à Calcutta (est de l’Inde) d’un arrêt cardiaque à l’âge de 87 ans, a annoncé son ordre, les Missionnaires de la Charité.
Des médecins ont été appelés à son chevet mais n’ont rien pu faire et Mère Teresa est décédée à 21h30 locales (16h00 GMT), a indiqué Sœur Priscilla, qui était l’une de ses collaboratrices.
Avec sa frêle silhouette drapée dans un sari de coton blanc bordé de bleu et son visage marqué de rides profondes, elle était devenue une figure de légende, respectée dans le monde entier pour son travail infatigable en faveur des déshérités et des mourants.
Après avoir à plusieurs reprises envisagé la retraite puis accepté de repousser l’échéance, elle avait finalement cédé sa place, en mars dernier, à la tête des Missionnaires de la Charité, l’ordre qu’elle avait fondé près d’un demi-siècle plus tôt.
Son nom restera attaché à la ville qui a inspiré sa vocation et où elle s’est éteinte: Calcutta, la grande métropole indienne, submergée par ses millions d’habitants, ses bidonvilles, ses malades et ses pauvres, mais toujours ressuscitée par l’ardeur à vivre et à créer propre au peuple du Bengale.
Mère Teresa avait coutume de dire que l’œuvre de sa vie n’était qu’«une goutte de délivrance dans un océan de souffrance». Mais, ajoutait-elle, «si cette goutte n’existait pas, elle manquerait à la mer».
Son dévouement aux déshérités de Calcutta puis du monde entier devait lui valoir une série de distinctions internationales et, en 1979, le prix Nobel de la paix, qu’elle avait été la sixième femme à recevoir, ce qui avait achevé de faire de cette voyageuse infatigable une figure à l’autorité mondiale.
Attachée aux valeurs les plus traditionnelles de l’Eglise, ce pour quoi il lui est arrivé d’être la cible de critiques ces dernières années, Mère Teresa assura un jour à un journaliste que si elle avait vécu à l’époque de Galilée, elle aurait donné raison à l’Eglise contre lui.
Elle s’opposa toujours à toutes formes de contraception et, longtemps, elle ne crut pas à la possibilité d’obtenir le prix Nobel car, pour elle, le jury était dominé par les protestants.
Mais elle était aussi une femme décidée, tenace, qui a toujours fait preuve de pragmatisme, voire même d’un bon sens des affaires.
Un jour, de passage à Rome, elle n’hésita pas à demander au pape Jean XXIII une partie des richesses du Vatican pour ses pauvres. Le pape lui fit don de sa Rolls Royce, qu’elle vendit aux enchères, obtenant plusieurs fois son prix.