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Actualités - ANALYSE

Efforts pour remettre sur pied le plan-essence

Le «plan de développement social», que l’opinion publique a tout de suite baptisé «plan-essence» car il se fonde sur une augmentation substantielle de ce carburant vital, n’est pas aussi mort qu’on pourrait le croire après son rejet en Conseil des ministres. En effet le président Hariri y tient tellement qu’il multiplie actuellement les contacts, indiquent des sources informées, pour le remettre en selle et le faire adopter dans les meilleurs délais par le Conseil puis par la Chambre… Mais ce n’est pas du tout facile car le chef de l’Etat, qui avait commencé par approuver les propositions, s’est ravisé et n’a plus rien dit en leur faveur en Conseils des ministres. Et il a laissé les ministres qu’on dit proches de lui (son gendre Farès Boueiz naturellement mais aussi Chahé Barsoumian et Chawki Fakhoury) faire feu de tout bois contre les vues de M. Hariri. M. Michel Murr s’est emmuré pour sa part dans un mutisme total, sans intervenir et l’on pense généralement que cette attitude très remarquée de neutralité n’aurait pas eu cours si le chef de l’Etat était en faveur du plan… Le député «amaliste» Mohammed Abdel Hamid Beydoun, qui a rencontré M. Hariri samedi dernier, affirme que ce dernier est résolu à se procurer (pour le Trésor bien entendu) le milliard de dollars dont il est question dans le plan même si l’Etat doit emprunter ce montant. Le parlementaire ajoute que le chef du gouvernement est cependant bien conscient des entraves comme des objections et qu’il ne tenterait rien avant d’avoir aplani les principales difficultés qui s’opposent à son projet.
Un haririen accuse pour sa part «les envieux et les jaloux de vouloir encore une fois torpiller nos efforts en nous mettant dans l’impossibilité de faire face aux pressions socio-économiques de la phase présente. Il s’agit de nous affaiblir pour que nous soyions moins libres de nos mouvements et pour que les hraouistes, encore plus que les opposants, marquent des points à nos dépens».

Harmonie

Comme on voit la confiance règne et c’est toujours la plus idyllique des harmonies entre les membres de la troïka…
Ainsi, pour ne pas être en reste d’amabilités, un proche du président Berry soutient que «le président Hariri a une peur bleue de se voir mettre hors jeu dans la bataille d’influence qui va se jouer autour des prochaines présidentielles. Il pense dès lors qu’on multiplie les machinations de tous côtés pour le paralyser, l’empêtrer dans d’inextricables problèmes et c’est bien pourquoi il rêve de changer le gouvernement ou du moins de le remanier largement à sa guise. Il sait de plus que les Trente ne gênent ni le président Hraoui ni le président Berry, alors que certains d’entre eux l’indisposent de plus en plus… Il se doute donc que ni Baabda ni Ayn el-Tiné ne sont très chauds pour un remaniement qui serait taillé à sa mesure. Ce qui signifie que les décideurs ne seraient pas très d’accord non plus. Par conséquent il doit en principe, s’il veut être réaliste, laisser de côté pour le moment le projet de changement du Cabinet et travailler plutôt sur le plan de développement, tout en menant discrètement campagne en coulisse contre l’éventualité d’une nouvelle prorogation du mandat du chef de l’Etat…»
Car ainsi tourne la roue: M. Hariri qui avait été à l’origine de la rallonge de trois ans consentie en 95 à l’hôte de Baabda, ne souhaite pas une réédition de ce rare exploit constitutionnel. Autre ironie de l’histoire: les partisans du président Berry, qui avait été violemment contre la prorogation, sont maintenant très proches des positions des hraouistes, sinon sur un renouvellement potentiel du moins sur l’attitude critique à l’encontre du chef du gouvernement…
C’est que de tous côtés on s’étonne que le président Hariri cherche à ponctionner 250 millions de dollars pour le retour des déplacés, alors qu’il ne dit pas clairement ce qu’il est advenu des 500 millions de $ déjà dévolus à cet objectif. On s’étonne aussi qu’il veuille amasser en tout un milliard de dollars, alors que l’Administration est toujours aussi pourrie, autrement dit qu’on ne sait pas s’ils ne vont pas être dilapidés comme les fonds engloutis jusqu’à présent…
Il reste que des sources neutres pensent que M. Hariri attend le retour du président Hraoui et qu’on pourrait alors aboutir à une formule d’entente à travers laquelle le plan, probablement remanié, pourrait passer.

Ph.A-A.
Le «plan de développement social», que l’opinion publique a tout de suite baptisé «plan-essence» car il se fonde sur une augmentation substantielle de ce carburant vital, n’est pas aussi mort qu’on pourrait le croire après son rejet en Conseil des ministres. En effet le président Hariri y tient tellement qu’il multiplie actuellement les contacts, indiquent des sources...