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Actualités - CHRONOLOGIE

Psychodrame à l'égyptienne : un complot raciste doublé d'un attentat

Emboîtant le pas au petit peuple du Caire, convaincu que le couple Diana-Dodi a été victime d’un attentat, l’agence officielle égyptienne MENA a évoqué hier l’hypothèse d’un «complot raciste» en relatant l’accident du tunnel de l’Alma. «Le scénario des événements et l’attaque raciste barbare qui ont précédé l’accident suggèrent qu’il puisse s’agir d’un complot», a rapporté MENA, donnant du coup au drame de Paris des relents de feuilleton égyptien de série.
«La presse britannique a tiré à boulets rouges sur les al-Fayed après l’annonce de la relation entre Emad (Dodi) et Diana et les journaux ont fait preuve d’un racisme éhonté», a ajouté l’agence.
«Une question s’impose: la vie de Diana et d’Emad al-Fayed a-t-elle pris fin à cause d’un simple accident de la route ou y a-t-il eu un complot pour liquider les plus célèbres amoureux de la fin du vingtième siècle», poursuit l’agence.
«Le racisme est flagrant», selon l’agence, faisant allusion au fait que le père de Dodi, le richissime homme d’affaires Mohamed al-Fayed, notamment propriétaire du grand magasin de Londres Harrod’s, s’est vu deux fois refuser la nationalité britannique. Il est «égyptien et musulman, et ce sont là deux qualificatifs suffisants pour allumer la mèche du racisme dans la société britannique qui se targue pourtant d’être démocratique», estime MENA.
«Les Britanniques ont dit que Diana avait choisi une mauvaise alternative à la royauté car son futur mari était arabe», ajoute l’agence, selon laquelle la campagne de dénigrement a aussi visé Mohamed al-Fayed, accusé de tenter de rapprocher son fils de la princesse, car s’ils s’étaient mariés, il aurait été considéré «comme grand-père du roi d’Angleterre».
«En Grande-Bretagne ils n’ont pas oublié ce qu’al-Fayed a fait en divulguant les noms des responsables du parti conservateur auxquels il offrait des pots-de-vin en échange de leurs services», poursuit MENA.

Tués par les
SR britanniques

Pour le petit peuple du Caire, rassemblé dans les cafés de la capitale, l’affaire est entendue: Dodi et Diana ont été tués par les services secrets britanniques qui ne pouvaient admettre qu’un musulman égyptien rejoigne la famille royale.
Approuvé par les consommateurs qui l’entourent, Ahmed Fath al-Bab, 40 ans, lâche spontanément: «C’est un complot».
«L’accident a été monté par les services de renseignements britanniques. Ils ne pouvaient tolérer la relation entre Diana et Emad. Nous, les Arabes, c’est notre destin. Ces gens-là (en Occident) ne nous aiment pas», affirme sans hésiter ce fonctionnaire du ministère de l’Agriculture.
Ahmed Fath al-Bab, boulanger dans le quartier de Dokki, abandonne quelques minutes son narguilé pour renchérir: «Ils considéraient en définitive Emad comme appartenant à un pays sous-développé».
«Les services secrets avaient tout préparé dans le tunnel. Le père de Emad essaye en vain depuis 15 ans d’avoir la nationalité britannique, ils ne veulent pas de lui car il est Egyptien et musulman», ajoute cet homme de 40 ans.«Pour les Britanniques, il était inconcevable que le futur roi (le fils de Charles et Diana) puisse avoir un frère égyptien et musulman», déclare le propriétaire d’un bistrot, Mohamed Fathi.
«Un accident? C’est impossible. Le chauffeur était professionnel puisqu’il travaille dans un hôtel. Je m’attendais à une fin tragique car la famille royale jugeait scandaleuse cette relation», ajoute-t-il.
Dans tous les cafés, c’est la même réponse qui fuse, car les consommateurs ont été blessés par les critiques de la presse britannique vis-à-vis de cette relation.
«Elle était enceinte de Dodi, et les services secrets anglais ont monté à la hâte l’attentat pour empêcher que le frère du futur roi soit musulman et arabe», lance Hicham Abdel Méguid, un lycéen de 17 ans.
Mais pour Mohammed Badr Eddine, un commerçant de 53 ans, «Dodi a mérité sa fin car il avait oublié ses racines et ne faisait rien pour son pays».
La famille Fayed, originaire d’Alexandrie, riche cité portuaire du nord du pays, n’avait plus investi en Egypte depuis la nationalisation en septembre 1962 de leur compagnie maritime «Adriatica».
Elle posséderait encore une villa à Montazah, un quartier chic de la ville, ouverte une fois l’an, mais les témoignages et les souvenirs sont vagues.
Emboîtant le pas au petit peuple du Caire, convaincu que le couple Diana-Dodi a été victime d’un attentat, l’agence officielle égyptienne MENA a évoqué hier l’hypothèse d’un «complot raciste» en relatant l’accident du tunnel de l’Alma. «Le scénario des événements et l’attaque raciste barbare qui ont précédé l’accident suggèrent qu’il puisse s’agir...