Carnages en Algérie Quarante deux personnes, en majorité des femmes et des enfants, égorgées, éventrées ou déchiquetées

Trois massacres ont été perpétrés en Algérie depuis dimanche, dont le bilan s’établit à quarante-deux morts, en majorité des femmes et des enfants, égorgés, éventrés ou déchiquetés. En outre, un attentat aveugle a été commis contre un marché de la capitale. Au total, non moins de 190 civils ont été tués en une dizaine de jours. .

Le plus terrible massacre, à l’arme blanche, s’est déroulé dimanche soir dans un village de montagne près de Médéa (80 kilomètres au sud d’Alger).
Vingt-neuf personnes — pour la plupart des femmes et des enfants — ont été massacrées à Omri, selon un parent des victimes.
«C’est une boucherie. Les plus grands ont été égorgés, les plus jeunes éventrés. Les corps ont été recousus grossièrement», a rapporté cet homme, qui a assisté lundi à l’enterrement.
Le groupe armé a aussi enlevé trois jeunes filles et emporté deux mulets. «Personne ne sait pourquoi ce massacre a été commis. L’attaque a eu lieu dans la nuit, alors qu’il y avait du brouillard et de la pluie. Aucun coup de feu n’a été tiré», a-t-il ajouté.
La presse privée d’Alger a aussi rapporté lundi que neuf personnes avaient été égorgées et brûlées et huit autres enlevées, dimanche, à Houaoura et Baraki (banlieue sud-est d’Alger) par des islamistes présumés.
A Alger, les poseurs de bombe ont visé lundi en milieu de journée un marché très fréquenté, dans le quartier résidentiel d’El Biar, sur les hauteurs.
L’explosion, à une heure de forte affluence, a semé la panique dans une rue commerçante à proximité de la mairie et d’une mosquée. Des centaines de personnes ont fui en tous sens, au milieu des hurlements.
Les lieux ont été rapidement bouclés, comme à l’accoutumée, et les blessés rapidement évacués vers plusieurs hôpitaux.

Femmes en pleurs, se frappant le visage, hommes affolés, des dizaines de proches se pressaient à l’entrée des établissements où étaient affichées les listes des victimes.
Les quatre morts sont trois femmes, dont l’une, non identifiée, n’était mentionnée que par l’inscription «X, sexe féminin», et un garçon de dix ans.
Un bilan des services de sécurité a fait état de quatre morts et 49 blessés, mais le nombre de blessés affiché dépassait les soixante.
Cet attentat est le second à frapper en moins d’un mois El Biar, considéré comme un lieu «sûr», abritant de nombreuses résidences de personnalités. Le 30 juillet, une voiture piégée avait explosé devant un bar de ce quartier, faisant trois morts, selon les autorités, huit morts selon la presse.
Cet attentat avait été revendiqué par le Groupe islamique armé (GIA) auprès de la station de radio marocaine Médi-I. Le GIA avait annoncé d’autres «actions spectaculaires» dans la capitale.
Les autorités ont multiplié les appels à la population au cours des dernières semaines pour tenter de faire face aux attentats à la bombe, imposant des fouilles systématiques dans les lieux publics et les transports.
Des affiches placardées sur les murs donnent les précautions et les consignes à suivre en cas d’explosion. La télévision d’Etat diffuse actuellement un spot appelant la population à la vigilance, sur fond d’images d’attentats.