Le piéton est exclu du système, et au lieu de s’y forcer une place, il a décidé de le contourner en faisant une embardée au volant de sa voiture. Le piéton, c’est toi, c’est moi tous les jours de notre vie: même quand nous nous croyons investis d’un pouvoir à quatre roues, nous restons la cinquième roue du carrosse. Certes l’Etat vient de rénover les trottoirs. A nous de nous y tenir à carreau? Etre né quelque part n’implique pas la fatalité d’y rester et, dans un Etat non providentiel, l’obligation où nous nous trouvons de faire notre trou tous seuls ne nous force pas à plonger la tête dans le sable. L’Etat n’a pas créé le citoyen mais seulement l’allégeance à un pouvoir central. L’inertie de ce dernier nuit gravement à notre bien-être et notre inhibition à faire valoir notre revendication légitime à la dignité ne peut que conforter l’Etat dans son iniquité. Votons, serait-ce avec les pieds: descendons dans la rue pour imposer notre droit de passage et ne craignons plus de nous arrêter, au risque de gripper les rouages de la machine infernale, pour réfléchir à notre devenir. Sans quoi nous allons droit dans le mur.
Marie-Najla ONEISSI
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