C’est ainsi qu’il découvre dans la région de Ghosta une «forteresse médiévale, greco-romaine ou peut-être même d’origine phénicienne», dit-il, en expliquant ses incertitudes par le fait qu’il n’est pas archéologue. De ce bastion non classé, ignoré jusque-là par le département des Antiquités, il ne subsiste qu’un mur — intact — de pierres cyclopéennes. Mais il n’en restera bientôt plus rien si on n’arrête pas le «massacre»: en effet, les vestiges risquent de disparaître à cause d’un projet de route.
Alertées par Richard Chahine, les autorités concernées ont promis de se rendre sur les lieux pour une inspection…
«J’étais à la recherche de cet endroit, signalé dans un ouvrage, depuis plus d’un an», explique M. Chahine. «Il se trouve sur le site de «Mer’aab» qui est probablement une déformation du mot «Merqab» qui signifie «haut lieu d’observation»». Selon l’amateur, les ruines étaient jusqu’à une date récente cachées par une forêt que l’on a finalement rasée pour effectuer des travaux.
Pour accéder à la forteresse, on emprunte la route de Harissa, vers Bzommar. Juste après l’«Hôtel Bzommar» se trouve une station d’essence. Là, une bifurcation à gauche mène vers un couvent de religieuses. De là, une route descend à pic vers le site, à cinq minutes de voiture. «L’accès n’est pas difficile», précise Chahine. «Selon les coordonnées de la carte du ministère du Tourisme (édition 1996), la forteresse se situe au point D5a. L’importance de ce lieu réside dans sa situation et sa vue périphérique sur d’autres sites avec lesquels on pouvait communiquer par sémaphore, de nuit», souligne-t-il encore. «En effet, on peut apercevoir la forteresse de Sahel Alma (couvent Mar Youssef el-Hosn), la tour (borj) médiévale de Tabarja et «Saydet el-Borj» à Ghazir». Et de conclure: «C’était certainement un relais de la chaîne de forteresses et de temples de Fakra, Mnaytra, etc., sur la voie romaine menant à la Békaa».
N.S.
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