L’identité des faussaires n’a pas été révélée par les autorités judiciaires qui ont poursuivi hier l’interrogatoire de Mohamed Mahayini, arrêté au Casino, il y a une dizaine de jours. C’est d’ailleurs grâce aux indications fournies par l’accusé que les enquêteurs ont pu élucider le mystère des jetons falsifiés. Ils doivent probablement en savoir davantage grâce à l’arrestation, il y a quelques jours, au Casino, d’un autre ressortissant syrien qui était en possession de jetons contrefaits.
Pertes initiales
Devant M. Omar Natour, juge d’instruction du Mont-Liban, Mahayini a indiqué qu’avec ses complices il a pris l’habitude, dans un premier temps, de visiter régulièrement le Casino. Les cinq subtilisaient des jetons représentant différentes valeurs de la monnaie nationale et les envoyaient en Syrie. Le rapport de police ne précise pas dans quelle région de la Syrie, les jetons étaient contrefaits. Il note, en s’appuyant sur les révélations de Mahayini, que les cinq faussaires ont eu recours à des «techniciens professionnels» pour fabriquer des jetons identiques à ceux du Casino.
Les poches remplies de ces pièces, ils sont revenus au Liban. La première fois qu’ils se sont rendus au Casino, ils ont perdu l’équivalent de 600.000 dollars, soit tous les jetons contrefaits avec lesquels ils misaient. Par la suite, ils ont eu plus de chance puisqu’ils ont gagné, de l’aveu de Mahayini, l’équivalent de plusieurs millions de dollars en livres libanaises. L’argent ainsi gagné a été subrepticement transféré en Syrie où les cinq se partageaient leurs gains. Ils devaient revenir plusieurs fois au Casino jusqu’au jour où leur jeu a été découvert, il y a une dizaine de jours. Seul Mahayini a pu être arrêté par les agents en charge de la sécurité au Casino. Les quatre autres ont réussi à prendre la fuite et se sont rendus directement en Syrie, selon le rapport judiciaire.
Le juge Natour a délivré des mandats d’arrêt par contumace à l’encontre des quatre faussaires. Il a communiqué les résultats de l’enquête au procureur de la République, M. Adnane Addoum, à qui il a proposé de présenter à Damas une demande d’extradition des quatre accusés, d’autant qu’un accord sur l’échange de prisonniers a été conclu entre le Liban et la Syrie.
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