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Actualités - CHRONOLOGIE

Montserrat Caballe à l'AIB : je n'aime pas qu'on m'appelle Diva (photo)


Spectacle phare du festival de Beiteddine celui du soprano Montserrat Caballé qui se produira demain samedi au palais de l’émir Bachir. La coloratur est arrivée hier soir à l’AIB où elle a été reçue par la présidente du festival Nora Joumblatt, les dames du comité et le premier conseiller de l’ambassade d’Espagne. Une allure de majesté empreinte de force, de sensibilité, évoquant une peinture de Goya, Montserrat Caball annonce les couleurs en refusant d’être appelée «diva»: «C’est un mot que je n’aime pas. C’est du nominalisme qu’affectionne le public mais qui pour moi ne veut rien dire...» Concernant le travail quotidien d’un soprano, Caballe avoue que «c’est un exercice rigoureux car il ne s’agit pas seulement de peaufiner l’interprétation d’une œuvre, mais surtout de découvrir et de posséder un large répertoire. Il est très important pour moi de trouver toujours des techniques nouvelles...»
A l’ouverture des Jeux olympiques en 1992, à Barcelone, Montserrat Caballe se produit avec Eddy Mercury. Grâce à la télé, deux milliards de personnes, de par le monde, assistent au spectacle; tout récemment, pour les championnats d’athlétisme à Athènes, elle chante avec un groupe pop: «C’est une manière de prouver au grand public que l’opéra n’est pas une mammouth mais une œuvre mise en musique et chantée pour tout le monde. C’est une manière, si vous voulez, de jeter un pont d’union avec les différentes notations écrites. Finalement, il n’y a que sept notes dans la gamme; qu’elles soient jouées en
rock ou en classique, elles restent les mêmes... La musique est un langage universel...». Et de raconter qu’ayant découvert en Eddy Mercury une voix de ténor, elle lui propose d’enregistrer un disque en duo. «Vous savez ce qu’il m’a répondu? «J’ai peur de fâcher mes fans», dit-elle en éclatant de rire.
L’année 1965 un concert au Carnegie Hall marque les débuts de Caballe sur la scène internationale. Aucune publicité préalable n’aurait pu prévoir l’effet extraordinaire que cette femme allait avoir sur un auditoire déjà gâté par La Callas et Sutherland. «Lorsque Caballe a commencé sa première aria, il y a eu un changement d’atmosphère sensible; il semblait que pendant un instant tout le monde s’était arrêté de respirer... Le public abasourdi lui fit une ovation qui dura 20 minutes», écrit le critique de New York Herald Tribune. Dès lors, elle est invitée dans les plus prestigieuses salles d’opéra du monde et devient l’un des sopranos les plus enregistrés par les studios. Elle a chanté successivement avec les trois ténors. En vrac elle livre ses impressions: «Sur la scène, sur le disque, dans sa musicalité, Placido Domingo est le chanteur idéal». Pavarotti, «la voix». Et, «bien sûr j’aime beaucoup José». Aussi, à la question de savoir si, comme on le raconte, c’est elle qui a lancé Carreras, la coloratur espagnole répond: «Non, c’est mon frère Carlos Caballe qui a été pendant 28 ans son manager; il avait auparavant financé ses études...». «La grande dame de l’opéra» reste Maria Callas.
Demain soir, Montserrat Caballe sera accompagnée par sa fille, le soprano Montserrat Marti. Au programme, citons «Vorrei veder io sposo» (Cyrus à Babylone, Rossini); «Il est doux, il est bon» (Hérodiade, Massenet); «Chanson de Paloma» (El Barberillo de lavapies, Barbieri); «La Gondoliera» (Donizetti), «Il mio scettro» (Themistocle, Pacini); «Viens Malika... Dôme épais le jasmin» (Lakme, Délibes); «Boléro» (Los diamantes de la corona, Barbieri).
Au pupitre, le chef d’orchestre Jose Collado qui dirigera l’orchestre du Caire. Signalons que cette formation a déjà accompagné Montserrat Caballe lors de son concert à l’opéra du Caire en janvier 1996.
May MAKAREM
Spectacle phare du festival de Beiteddine celui du soprano Montserrat Caballé qui se produira demain samedi au palais de l’émir Bachir. La coloratur est arrivée hier soir à l’AIB où elle a été reçue par la présidente du festival Nora Joumblatt, les dames du comité et le premier conseiller de l’ambassade d’Espagne. Une allure de majesté empreinte de force, de...