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Actualités - CHRONOLOGIE

Toufayli ne change pas de ton Le moment de vérité se situera à l'heure du lancement des mandats judiciaires (photo)

L’armée a entamé, hier matin, le renforcement de son dispositif dans la région de Baalbeck, en prévision d’une répression du mouvement de désobéissance civile lancé le 4 juillet dernier par cheikh Sobhi Toufayli. Ce mouvement s’est traduit, jusqu’à présent, par l’arrêt du paiement des taxes et impôts et la construction de logements sans permis. Avec un cheikh Sobhi Toufayli qui continue à appeler à la désobéissance civile, et même à menacer tout ce qui pourrait compromettre ou affaiblir ce mouvement, avec une radio relevant de sa mouvance, la «Voix de la Résistance», qui continue d’émettre sans permis, le renforcement du dispositif de l’armée revêt, pour le moment, un caractère préparatoire. La phase exécutoire commencera quand le Parquet de la Békaa délivrera des mandats d’amener à l’encontre des meneurs du mouvement et, en l’occurrence, de cheikh Sobhi Toufayli lui-même. Ce dernier a déclaré hier ne pas être «visé» par les mesures prises.
L’Etat est également mis au défi de rétablir son autorité en matière de constructions illicites. Plus de 300 constructions sans permis sont dénombrées, au titre de la désobéissance civile, et les auteurs de ces contraventions ont un mois pour régulariser leur situation. Faute de quoi, leurs édifices risquent d’être détruits. Ira-t-on jusque-là? de quelles protections occultes ou ouvertes bénéficie cheikh Sobhi Toufayli pour continuer à défier l’Etat? Voilà des questions auxquelles les jours qui viennent apporteront des réponses plus claires.
Le nouveau dispositif de l’armée est entré en vigueur à partir de 6h30 du matin, hier. Il est exécuté par un millier de soldats de la police militaire et de la 3e brigade d’intervention, encadrés par une trentaine d’officiers et équipés d’une quarantaine de blindés. Environ 650 éléments des Forces de sécurité intérieure attendent les ordres du commandement de l’armée pour intervenir ponctuellement.

Pas de provocation

Selon les observateurs, tout ce qui pourrait revêtir un aspect «provocateur» a été évité par le commandement de l’armée. Aussi, pour le moment, il faut parler moins d’un «déploiement» de l’armée que d’une intensification de ses patrouilles sur les grands axes routiers de la région de Baalbeck. Les effectifs, quant à eux, demeurent basés dans les casernes de Rayack et Ablah. Les blindés sont quand même parvenus à une cinquantaine de mètres du domicile de cheikh Toufayli, à Douris, non loin du siège de la «Voix de la Résistance», selon les correspondants.
Aucune mesure similaire n’a été prise dans la banlieue-sud de Beyrouth. «L’armée et les forces de sécurité sont présentes dans la banlieue-sud, et il n’y a pas lieu d’y effectuer des patrouilles», a-t-on indiqué de source officielle.
Le chef de la «révolte des affamés», cheikh Sobhi Toufayli, pour sa part, n’a changé ni de ton, ni de langage. Dans une conférence de presse tenue hier, cheikh Sobhi Toufayli a déclaré: «Nous saluons l’armée libanaise, en particulier dans la situation tendue provoquée par l’ennemi sioniste. L’armée appuie notre peuple, et l’aide à faire face à des débarquements dans la région».
Le chef de la «révolte des affamés» a toutefois mis en garde contre toute présence armée, hors des grands axes, et a appelé la population à agir en conséquence, dans le cas où elle constaterait, «dans les vallons et les collines, ou aux abords des villages», des éléments armés, «même s’ils portent l’uniforme de l’armée libanaise, ce ne sont pas des Libanais», a-t-il déclaré.
Après avoir démenti toute rencontre avec le brigadier Ghazi Kanaan, cheikh Toufayli a déclaré: «Je ne suis pas visé par ces mesures. Nous avons tenu des réunions de coordination avec certains de nos amis, et sommes tout à fait tranquilles au sujet des mesures prises». «Je défends à quiconque de toucher aux acquis de la désobéissance civile», a-t-il encore déclaré.
Au sujet de la radio «Voix de la Résistance», cheikh Toufayli a affirmé: «Le dossier des médias est très important. Il faut l’aborder en détail. Les questions qu’il soulève sont nombreuses, et l’Etat doit y répondre avant de décider d’une mesure quelconque».

Le vol des voitures

Cheikh Toufayli a par ailleurs qualifié de «mensongers» les propos lui attribuant des liens suspects avec des personnes recherchées par la Justice. «Je dispose d’informations sûres, selon lesquelles ce sont les autorités qui protègent les voleurs de voitures, et qu’il existe des hommes de main chargés par elles de voler les voitures à Beyrouth, et des courtiers qui se partagent les bénéfices». «Nous avons livré des voleurs de voitures aux autorités, et nous avons été surpris de les voir libérés en quelques jours», a-t-il ajouté.
«Mensonges habituels», a encore dit cheikh Toufayli, au sujet de la réunion présidée par le chef du gouvernement, et consacrée à la répartition des crédits de 150 millions de dollars sur divers projets de développement. «Ils parlent beaucoup et ne font rien», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, cheikh Toufayli a annoncé qu’il nommerait bientôt le «directoire» de la «révolte des affamés», et rappelé que le 13 septembre expire le délai que s’est fixé le mouvement «avant de procéder à une escalade»...
La Justice, entre-temps, n’a pas chômé. Ainsi, le procureur général près la Cour d’appel de la Békaa, M. Joseph Khalil, a adressé aux services de sécurité compétents des commissions rogatoires leur demandant de lui fournir les noms de ceux qui, au cours de la dernière période, ont organisé des manifestations dans la région de la Békaa et appelé à la désobéissance civile, à l’insubordination et ont incité les citoyens à enfreindre les lois. Il leur a également demandé «des copies des discours de ceux qui ont organisé ou participé à ces manifestations, avec tous les détails concernant leur identité».
L’armée a entamé, hier matin, le renforcement de son dispositif dans la région de Baalbeck, en prévision d’une répression du mouvement de désobéissance civile lancé le 4 juillet dernier par cheikh Sobhi Toufayli. Ce mouvement s’est traduit, jusqu’à présent, par l’arrêt du paiement des taxes et impôts et la construction de logements sans permis. Avec un cheikh...