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Actualités - ANALYSE

Cacophonie dans les allées du pouvoir

Dans les allées du pouvoir, de plus en plus vaseuses, tout le monde pousse les hauts cris contre tout le monde, au point qu’on ne s’entend plus, à tous les sens du terme...

Les hraouistes pour leur part se plaignent que «le chef de l’Etat ait dû riposter en personne à ses détracteurs, démentir les versions tronquées données au sujet des propos qu’il a tenus en Conseil des ministres, alors que c’est le chef du gouvernement et le ministre de l’Information qui auraient dû se charger de cette nécessaire mise au point... Surtout que certains ont cru devoir lui demander des excuses. Il est très étonnant, poursuivent ces sources, que le gouvernement et son chef n’aient eu aucune réaction face à la campagne orchestrée contre le chef de l’Etat et qu’ils n’aient pas songé à réfuter par leur témoignage les accusations lancées contre lui après les déclarations qui lui ont été attribuées en Conseil des ministres». On sait à ce propos que les chiites se sont dit visés par les propos du président de la République, qui a dû rappeler par la suite qu’il ne s’en était pris en réalité qu’à Toufayli... Ces sources hraouistes enchaînent: «On peut dès lors se demander s’il n’y a pas un plan visant à affaiblir cette instance qu’est la présidence de la République et plus généralement la fraction chrétienne qui participe au pouvoir, les attaques n’épargnant ces derniers temps aucun des ministres-symboles de cette partie qui se retrouvent acculés à faire de l’opposition au sein même du Cabinet... Il est quand même extraordinaire que les pôles auxquels l’on a rapporté les propos calomnieusement prêtés au chef de l’Etat n’aient songé à aucune vérification et aient tout de suite foncé la tête la première pour exiger des excuses! A croire qu’à leurs yeux la présidence de la République c’est moins que rien et que cela ne mérite aucune attention, aucun respect ni même le bénéfice du doute...»
Et de rappeler ensuite avec amertume que, «dans plusieurs affaires, alors qu’il était d’un avis contraire, le chef de l’Etat a pour sa part défendu le gouvernement contre ses contempteurs par éthique car c’est ce que veut le sens de l’Etat et de la solidarité au sein de l’Exécutif».
Pour ces sources, «si M. Hraoui entreprend de répondre aux attaques dont il fait l’objet et de démentir les fausses assertions, ce n’est pas pour défendre ses positions mais pour désamorcer une dangereuse bombe à retardement à caractère confessionnel. Car les calomnies étaient axées sur ce thème, vu qu’elles visaient à imputer au président de la République des propos sectaires dirigées contre les chiites».
Selon un ministre, le président Hraoui a entamé son intervention lors du dernier Conseil des ministres en dénoncant l’anarchie, la corruption, le laisser-aller sécuritaire, les appels subversifs à la désobéissance civile au nom de la «révolte des affamés», mais aussi les vols de plus en plus fréquents de voitures et la régression de l’autorité étatique dans les régions. En fait, M. Hraoui a répété encore une fois les mises en garde qu’il détaille depuis deux mois et dont le gouvernement n’a tenu jusque-là aucun compte.
«A notre surprise, indique ce témoin, notre collègue de l’Economie Yassine Jaber est ensuite intervenu pour s’élever contre les propos de M. Hraoui et affirmer qu’ils sont sciemment dirigés contre une communauté déterminée... Il est donc possible à notre avis que ce soit le même qui ait transmis à des pôles chiites une version bien à lui des déclarations de M. Hraoui. Ce n’est peut-être pas exact et, quel que soit le coupable, il est en tout cas inadmissible qu’un ministre qui n’est pas porte-parole du gouvernement rapporte au dehors ce qui s’est passé en Conseil des ministres... Et puis, concluent ces sources, pourquoi n’avait-on pas pris la mouche quand le président Hraoui avait adressé des observations, très sévères du reste, au camp chrétien dans son ensemble, Est compris? Gardien de la Constitution comme des institutions, son rôle même de régulateur lui impose de faire des remarques là où elles s’imposent. Préfère-t-on qu’il se taise face aux appels à la révolte, à la corruption et à l’anarchie?»
Pour une fois, les hraouistes se retrouvent, signalons-le pour terminer, presque sur la même longueur d’onde que l’opposition de l’Est dont l’un des membres souligne qu’«au moment même où Toufayli défiait encore une fois l’autorité de l’Etat et délivrait «ses» permis de construire à ses partisans, les FSI démolissaient dans le caza de Jbeil, secteur de Barbara, deux habitations en infraction avec la loi sur le bâtiment, sans rencontrer ni résistance ni manif de protestation... L’Etat est donc tout à la fois partial et incapable, jusqu’à preuve du contraire».

PH.A.-A.
Dans les allées du pouvoir, de plus en plus vaseuses, tout le monde pousse les hauts cris contre tout le monde, au point qu’on ne s’entend plus, à tous les sens du terme...Les hraouistes pour leur part se plaignent que «le chef de l’Etat ait dû riposter en personne à ses détracteurs, démentir les versions tronquées données au sujet des propos qu’il a tenus en Conseil...