Accueil chaleureux aux députés arabes israéliens au camp de Yarmouk

Une délégation de 50 arabes israéliens en visite à Damas depuis deux jours, pour la première fois depuis 1948, a reçu hier un accueil chaleureux des habitants du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, au sud de la capitale syrienne.
La délégation qui compte six parlementaires arabes israéliens, a été accueillie par une foule nombreuse, au cours d’un manifestation populaire organisée au camp de Yarmouk par la section palestinienne du parti Baas, au pouvoir à Damas.
Des milliers de Palestiniens s’étaient massés le long du chemin menant de la mosquée du camp au «cimetière des martyrs», où reposent de nombreux dirigeants palestiniens, parmi lequels Abou Jihad, numéro trois de l’OLP tué par un commando israélien à Tunis en 1988.
Les personnalités arabes israéliennes se sont avancées sous une pluie de riz, au milieu des you-you des femmes, jusqu’à un podium dressé à l’intérieur du cimetière, où les attendait le secrétaire de l’organisation palestinienne pro-syrienne al-Saïka, M. Issam al-Qadi.
Plusieurs membres de la délégation ont pris la parole, dont le député du Parti arabe démocratique Abdel Wahab Daraouché, l’imam du village de Kfar Kina, en Galilée, M. Kamal el-Khatib, un responsable islamiste de Nazareth, M. Salmane Abou Ahmad, et le poète arabe israélien Samih al-Khassem.
Les orateurs ont salué la Syrie et son président Hafez el-Assad et exprimé leur appui à la position syrienne dans le processus de paix avec Israël.
La délégation qui était arrivée dans la nuit de jeudi à vendredi pour une visite d’une semaine, la première du genre depuis la création de l’Etat d’Israël, s’est rendue samedi à Lattaquié, sur le littoral méditerranéen, où elle a déposé une gerbe sur la tombe du fils du président Assad, Bassel, tué dans un accident de la route en 1994.
Elle doit visiter lundi les vestiges de la ville historique de Palmyre (centre) et rencontrer mardi des dirigeants des organisations palestiniennes hostiles aux accords sur l’autonomie palestinienne de 1993, basées à Damas. Elle doit en outre être reçue par M. Assad.
En 1994, une délégation arabe israélienne conduite par M. Daraouché s’était rendue en Syrie pour présenter ses condoléances au président Assad à la suite du décès de son fils.
Les pourparlers de paix entre Israël et la Syrie sont interrompus depuis février 1996. L’Etat hébreu rejette la demande de Damas d’une restitution totale du plateau stratégique du Golan qu’il occupe depuis 1967. (AFP)