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Actualités - REPORTAGE

Festival de Beiteddine Bridgewater et Fernandez : Union heureuse du classique et du Jazz (photos)

Deux divas d’ébène rayonnantes et charmeuses (chacune à sa manière) ont enveloppé deux nuits de Beiteddine par ce charme irrésistible, secret, indéfinissable de la musique. Le classique à l’honneur avec Wilhelmenia Fernandez à la grâce ailée, puis du jazz authentique avec Dee Dee Bridgewater vibrante et sensuelle. Pour déployer leur force intérieure, l’une et l’autre possèdent un atout majeur: une paire de cordes vocales qui va droit au cœur...
Quel beau décor que le sanctuaire de l’Emir Béchir! Avec Wilhelmenia Fernandez sur scène, la magie opère. Apparition nimbée de lumière. Fourreau couleur pêche. Elégance, voix pure et harmonieuse. Une grâce distinguée et fière se dégage de la cantatrice. Elle interprète des morceaux de Puccini, de Ravel, de Du Parc... Dévoilant à travers ces titres intemporels une myriade de sentiments nobles, elle tient la scène durant 45 minutes...
Dans la deuxième partie du programme, le jazz est roi.
Une voix chaude, très chaude, intimiste, presque indécente et quasi hypnotique s’élève. La Bridgewater, tout de noir vêtue, dédie ce concert à la grande dame du jazz: Ella Fitzgerald. «Je voudrais évoquer son image, continuer sa mission... à ma façon». Accompagnée de trois musiciens français, Thierry Eliez (piano et orgue), Thomas Romey (contrebasse) et André Ceccarelli (batterie), elle attaque le répertoire d’Ella avec «Beginning to see the light». Tour à tour insolente, charmeuse, coquine et endiablée, Dee Dee reprend des airs connus de jazz, de blues: «Undecided», «You’ll have to swing it Mr Paganini»; «Shiny stockings»; «Stairway to the stars» «Lady be good»... Avec un sens pareil du «timing» on croirait qu’elle a un métronome dans le sang...
Puis elle s’élance avec impétuosité dans des titres à la «oo-ya-kool» façon Dizzy Gillespie. Autre influence puisée en ligne directe d’Ella: le «scat», cette technique sonore qui lui fit dire un jour qu’elle avait envie de «faire sonner ma voix comme la trompette de Dizzy»...
Finale en beauté avec les deux divas interprétant «Summertime». Timbre soyeux, clair comme l’eau de roche de l’une et rauque, chaloupé de l’autre. Union heureuse du classique et du jazz.
Et c’est bien ainsi qu’est passé le courant entre Bridgewater, Fernandez et le public: entre deux voix modulables à souhait et un public sous influence...

Maya GHANDOUR
Deux divas d’ébène rayonnantes et charmeuses (chacune à sa manière) ont enveloppé deux nuits de Beiteddine par ce charme irrésistible, secret, indéfinissable de la musique. Le classique à l’honneur avec Wilhelmenia Fernandez à la grâce ailée, puis du jazz authentique avec Dee Dee Bridgewater vibrante et sensuelle. Pour déployer leur force intérieure, l’une et...