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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Le rassemblement national qualifie de généralités les recommandations du séminaire économique

Le président Rafic Hariri, c’est un point en sa faveur, a élaboré un plan pour faire face à des besoins sociaux ou de développement déterminés et en assurer le financement. Ce programme il l’a soumis au Conseil des ministres qui en a reporté l’approbation et dans une phase ultérieure, la Chambre à son tour devra se prononcer.

Cependant, une personnalité politique expérimentée estime qu’il aurait fallu «à la source, convoquer des experts, des économistes, des hommes d’affaires aussi à une table ronde destinée à produire des idées pour sortir de la crise, tout en étudiant en détail les mesures envisagées par le gouvernement pour les améliorer. Parallèlement, ajoute ce vétéran, on aurait dû «imbiber» l’opinion, la mettre dans le bain par une longue campagne de propagande où sous couvert de bien l’informer on l’aurait habituée petit à petit aux piqûres, aux ponctions très lourdes qu’on veut lui infliger. En brusquant les choses comme on a voulu le faire, on ne pouvait que braquer la rue et si les ministres avaient été assez fous pour suivre M. Hariri dans ses projets, notamment sur l’augmentation démentielle de l’essence, dès lundi il y aurait eu des problèmes, une tension sociale pouvant mener en quelques jours à l’émeute, comme en 1992...».
Allant bien plus loin, un ancien ministre se demande «comment en pleine crise sociale on a l’outrecuidance de faire casquer le contribuable de base, le pauvre hère qui n’en peut plus. Cinq milles livres de plus sur les 20 litres d’essence c’est au bas mot, pour l’usager qui roule un minimum, 60.000 L.L. par mois, probablement le dixième de son revenu. S’ils n’y avait que cela, ce serait peut-être supportable; mais il est bien connu qu’une augmentation de l’essence entraîne automatiquement une inflation débridée, la flambée incontrôlée de tous les prix. Nous sommes déjà sur une pente d’appauvrissement et ce serait alors la misère, peut-être même la famine en quelques mois pour beaucoup de familles nécessiteuses».
«Pour en revenir à la conjoncture présente, poursuit cet opposant, comment peut-on demander à la population d’avoir confiance dans les brillants gestionnaires qui ont conduit le Trésor public à la ruine, comment peut-on être sûr que l’Administration dont les propres patrons dénoncent l’incompétence et la corruption, ne va pas tout dilapider encore une fois...».

Perception

«Avant de nous obliger de mettre de nouveau la main à la poche, poursuit cette personnalité, pourquoi le pouvoir ne commence-t-il pas par améliorer la perception de ce qui lui est dû, de cesser de faire payer des régions pour d’autres qui ne déboursent rien. Et sur le plan individuel, pourquoi ne pas rendre publique la liste des ministres et des députés qui ne s’acquittent pas de leurs factures d’électricité, d’eau et de téléphone, comme l’a confirmé le chef de l’Etat en personne. Comment peut-on avoir des prétentions fiscales quand on institue un système permettant à certains de se placer au-dessus de la loi, alors que les autres en sont doublement accablés.

Les dirigeants sont les premiers à dénoncer la corruption et le gaspillage, les premiers à reconnaître qu’avec la dette publique ce sont les principales causes du déficit budgétaire. Mais ils ne font strictement rien pour y mettre fin. Et c’est insulter le peuple libanais que de vouloir le punir pour ces fautes, lui demander de combler de son argent, gagné à la sueur de son front, les trous causés dans le Trésor par le pillage généralisé auquel il se trouve soumis».
Même vu de l’intérieur, le problème n’est pas simple. Un ministre déclare ainsi que «les membres du gouvernement sont d’accord sur le principe: il est nécessaire de trouver des fonds pour réduire le déficit budgétaire — ce qui est le principal — et pour engager les projets de développement, ou de normalisation comme le retour des déplacés, cités par M. Hariri. Par contre, les ministres ne sont pas d’accord sur deux points essentiels:

— Auprès de qui se procurer les fonds et à ce propos beaucoup d’entre nous, rappelant que pour les voitures on a dû revoir la mesure édictée à la hâte, pensent qu’on ne pourra pas surtaxer l’essence car cela ne serait tout simplement pas accepté pas les Libanais. Il faut donc trouver autre chose...

— Si l’on y parvient, et qu’on engrange le milliard de dollars dont rêve M. Hariri, il faudra savoir comment ils vont être distribués, qui va se charger de les dépenser et qui va contrôler tout cela, car là aussi les Libanais n’accepteront pas le maintien du bon vieux système qui permet rapines et gaspillage...».
Une remarque qui se rapproche de l’intervention en Conseil des ministres du ministre de l’Industrie M. Nadim Salem, qui a demandé ce qu’il est advenu des 500 millions de dollars alloués pour le retour des déplacés et quelle proportion effective de retours ces crédits ont permis...

E.K.
Le président Rafic Hariri, c’est un point en sa faveur, a élaboré un plan pour faire face à des besoins sociaux ou de développement déterminés et en assurer le financement. Ce programme il l’a soumis au Conseil des ministres qui en a reporté l’approbation et dans une phase ultérieure, la Chambre à son tour devra se prononcer.Cependant, une personnalité politique...