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Actualités - ANALYSE

La réforme administrative, un voeu pieux dont la réalisation n'est pas pour demain

Le secret de la réussite de toute institution administrative étatique réside dans son maintien à l’abri de la politique et des politiciens.
C’est ce que soulignent les observateurs de tous bords qui mettent l’accent dans ce domaine sur la réussite enregistrée au cours de ces dernières années tant par le commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud, que par le gouverneur de la Banque du Liban, M. Riad Salamé.
De l’avis de toutes les parties, ces deux hommes ont en effet réussi à redorer le blason des institutions qui leur ont été confiées. Et si toutes les institutions étatiques et les administrations avaient suivi l’exemple de la Grande Muette et de la BDL, il aurait alors été possible de croire à la résurrection de l’état des institutions.
Placé à la tête d’une armée politisée et morcelée par de longues années de guerre, le général Lahoud a réussi à la réunifier et à en faire une institution nationale au vrai sens du mot sans jamais se départir d’une totale transparence.
Parallèlement, le gouverneur de la Banque centrale a su, avec le concours de ses vice-gouverneurs et d’une équipe de travail jeune et expérimentée, opérer un changement radical et scientifique au niveau de la gestion des affaires de cette importante institution qu’il a réussie à moderniser. Reconnu au départ comme l’un des meilleurs collaborateurs de la Merryll Lynch, il s’est vu décerner en 1994 le titre de meilleur gouverneur de Banque centrale arabe.
En fait, le général Lahoud et M. Riad Salamé n’ont jamais permis à la politique de s’ingérer dans leurs affaires.
Adopter une telle attitude radicale et s’opposer à toute ingérence politique n’est certes pas chose facile. mais, si toutes les administrations agissaient ainsi, aucune d’entre elles ne se plaindrait aujourd’hui de surplus d’effectifs n’ayant pas les capacités requises et ayant été imposés par des politiciens en quête de popularité.

Le déficit

Le Trésor ploie aujourd’hui sous les charges de près de 10.000 fonctionnaires dont les autorités refusent de se débarrasser d’abord pour ne pas créer une crise sociale d’un nouveau genre et, ensuite, pour ne pas provoquer la colère de certaines personnalités politiques elles-mêmes à l’origine de cette embauche excessive et inutile.
Evoquant lui-même cette affaire lors du séminaire du Coral Beach, le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, a défié quiconque serait en mesure d’assumer la responsabilité du licenciement de centaines de fonctionnaires.
Défi cependant mal placé. Car il est en définitive de la responsabilité du gouvernement de régler ce problème surtout s’il constitue comme c’est d’ailleurs le cas l’une des causes majeures du déficit budgétaire.
La solution n’est d’ailleurs pas impossible et il existe trois lignes d’action possibles et pouvant être adoptées séparément ou simultanément.
Il s’agit ainsi:
a) de mettre un terme définitif à l’embauche comme l’a d’ailleurs réclamé au gouvernement, à plusieurs reprises mais toujours en vain, le Conseil de la Fonction publique;
b) de soumettre les fonctionnaires à un test d’aptitude qui permettrait de déterminer les capacités de chacun en vue de leur redistribution entre les ministères, les administrations, les offices autonomes et les municipalités;
c) de créer de nouvelles possibilités d’emploi qui permettraient le transfert des fonctionnaires en surplus vers le secteur privé par le biais de l’encouragement des investissements étrangers au Liban et la création de nouvelles sociétés et de nouvelles usines.
Il reste que l’Etat est pour le moment incapable de décider même du transfert d’un clerc d’une administration à l’autre ou du licenciement d’un fonctionnaire malhonnête. Comment pourra-t-il donc réformer l’administration?
La question reste posée et la réponse ne semble pas pour demain...

E.K.
Le secret de la réussite de toute institution administrative étatique réside dans son maintien à l’abri de la politique et des politiciens.C’est ce que soulignent les observateurs de tous bords qui mettent l’accent dans ce domaine sur la réussite enregistrée au cours de ces dernières années tant par le commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud, que par...