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Actualités - CHRONOLOGIE

Mordehai, après Lévy, critique le projet de loi sur le Golan Le premier ministre promet d'adoucir le texte

Le premier ministre israélien a quelque peu rectifié le tir hier, au lendemain du vote de la Knesset sur un projet de loi empêchant tout retrait israélien du Golan syrien. Il a annoncé qu’il entendait maintenant adoucir le texte, en faveur duquel pourtant il avait voté mercredi. Ce geste est interprété par les observateurs comme devant ressouder les rangs de son équipe, profondément divisée par cette affaire. Et tandis qu’à Damas, la presse se déchaînait contre l’Etat hébreu, à Paris, l’émissaire européen Miguel Angel Moratinos estimait que «la paix sera seulement possible s’il y a un retour du Golan à la Syrie».

M. Moratinos a fait cette déclaration à l’issue d’une rencontre de près d’une heure, jeudi après-midi, avec le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine au Quai d’Orsay. Commentant la décision de la Knesset, l’émissaire européen a dit: «Cette décision ne m’aide pas dans ma mission visant à relancer les négociations (israélo-arabes). Cette décision tombe très mal».
M. Moratinos a relevé que le chef de la diplomatie israélienne David Lévy était opposé à la décision du Parlement israélien.
«C’est un projet de loi et j’espère qu’il ne deviendra pas une loi», a-t-il ajouté, en rappelant que la position de l’Union européenne «était très claire sur le retour du Golan à la Syrie».
Il a conclu en soulignant que «le peuple israélien veut la paix et je pense qu’Israël veut la paix et je pense qu’Israël veut la paix et cette paix sera seulement possible s’il y a un retour du Golan à la Syrie».
La presse syrienne pour sa part s’est déchaînée contre Israël, estimant que «Benjamin Netanyahu a commis un acte de provocation extrêmement dangereux en intervenant directement à la Knesset pour faire adopter une loi renforçant celle de 1981 sur l’annexion du plateau du Golan», ainsi que l’écrit «al-Baas».
«Cet acte provocateur sabote totalement le processus de paix et crée un climat extrêmement tendu et explosif» dans la région, poursuit le quotidien, qui compare Netanyahu à Adolf Hitler «en raison de ses idées belliqueuses et expansionnistes».
De son côté, le quotidien «as-Saoura» estime que «la paix est irréalisable» tant que se poursuivront «tous ces actes agressifs commis par le gouvernement Netanyahu».
En Israël, le premier ministre a pris ses distances avec le projet, déclarant: «Ce texte peut être modifié. Nous entendons ramener à 61 voix sur 120 la majorité parlementaire nécessaire à la modification du statut du Golan», avant de souhaiter «un référendum populaire» en cas d’accord avec Damas sur le plateau.
Le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï, après le chef de la diplomatie David Lévy la veille, a critiqué le vote, estimant qu’Israël devrait inciter le président syrien Hafez el-Assad à négocier plutôt que de le braquer.
«Je regrette ce qui s’est passé hier (...). Le vote de cette loi en ce moment n’était pas nécessaire. Il faut envoyer des signes clairs au président Assad pour le convaincre de venir négocier», a déclaré à des journalistes M. Mordehaï qui n’avait pas pris part au vote.
La veille, M. Lévy avait affirmé depuis Bruxelles que le projet adopté en son absence «est superflu et risque fort d’être contre-productif».
L’opposition travailliste a estimé que cette loi enterrerait définitivement les chances d’une reprise des négociations de paix avec Damas, stoppées depuis un an et demi. MM. Lévy et Mordehaï, d’après leurs déclarations, ne sont pas loin de penser la même chose.
M. Netanyahu a dû rappeler à l’ordre ses ministres. «Le ministre des Affaires étrangères ne fait pas sa petite politique étrangère personnelle», a souligné le premier ministre à la radio. Quant au ministre de la Défense, il lui a rappelé que «le gouvernement devait être uni».
Selon M. Netanyahu, «le texte adopté mercredi par la Knesset n’est pas une déclaration de guerre. Si nous parvenons à des accords de paix avec la Syrie, qui nous assurent la sécurité, nous ferons en sorte que la Knesset les approuve».
La France a réaffirmé que le Golan devrait revenir sous «souveraineté syrienne».
«Depuis l’annexion, en décembre 1981, du plateau du Golan, notre position demeure que les négociations entre Israël et la Syrie doivent reprendre le plus tôt possible, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité et du principe de l’échange des territoires contre la paix», a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jacques Rummelhardt.
«Une fois résolues toutes les questions de sécurité, ces négociations devraient donc aboutir à un retour du plateau du Golan sous souveraineté syrienne et à l’établissement de relations normales entre ces deux pays voisins», a-t-il ajouté.
Enfin, la Ligue arabe a dénoncé le projet de loi américain visant à imposer des sanctions économiques à la Syrie et celui sur le Golan.
«Le Congrès américain adopte un projet de loi imposant des sanctions contre la Syrie car il est victime d’une infiltration sioniste mettant en danger les intérêts vitaux des Etats-Unis», a déclaré à la presse le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe Mohamed Zakariya Ismaïl.
M. Ismaïl a par ailleurs estimé que le projet de loi sur le Golan était «sans valeur juridique sur la plan international». «Ce texte vise à exercer davantage de pressions sur la Syrie», a dit M. Ismaïl en soulignant toutefois que ce projet avait «un côté positif car il démontre que le gouvernement Netanyahu ment en affirmant qu’il veut la paix».
Le premier ministre israélien a quelque peu rectifié le tir hier, au lendemain du vote de la Knesset sur un projet de loi empêchant tout retrait israélien du Golan syrien. Il a annoncé qu’il entendait maintenant adoucir le texte, en faveur duquel pourtant il avait voté mercredi. Ce geste est interprété par les observateurs comme devant ressouder les rangs de son équipe,...