«Tant que ce centre n’est pas installé, on ne peut rien faire pour les détritus qui s’amoncellent dans la banlieue», a répété une fois de plus le ministre de l’Environnement, M. Akram Chehayeb, au terme d’un entretien, Place de l’Etoile, avec le chef du Législatif. Le ministre a mis M. Berry au courant des obstacles qui se dressent devant le règlement du problème des déchets, notamment dans la banlieue dont les habitants sont farouchement hostiles à l’installation d’un incinérateur ou d’un centre de tri dans leur région. Rappelons que c’est un groupe d’habitants du quartier de Hay el-Soullom qui avait mis le feu aux installations de l’incinérateur de Amroussieh, le mettant ainsi hors d’état de fonctionnement.
Selon des sources parlementaires, M. Chehayeb aurait sollicité l’intervention du président de la Chambre pour qu’un terrain devant abriter les installations du centre de tri soit trouvé dans les délais les plus brefs quelque part dans la banlieue. M. Chehayeb a de nouveau répété qu’il s’agit là de la seule solution possible, insistant sur le fait qu’il n’est pas question, «quelles que soient les circonstances», de rouvrir le dépotoir de Bourj Hammoud. Dans le centre de tri qui doit accueillir les 600 tonnes d’ordures ménagères que produit la banlieue-sud, une partie des déchets sera compostée et transformée en engrais organiques, une autre sera recyclée et une troisième sera compressée, emballée et déposée dans un hangar en attendant que le département de l’Environnement trouve une méthode écologique pour s’en débarrasser.
M. Chehayeb a rappelé qu’il avait attiré depuis un mois l’attention du Conseil de développement et de reconstruction sur la gravité du problème posé après l’incendie de l’usine d’incinération de Amroussieh. Il a rejeté l’idée selon laquelle le centre de tri peut être établi dans d’autres régions, estimant que les habitants de ces secteurs peuvent aussi refuser un pareil projet.
Tout en affirmant qu’il privilégie le dialogue, M. Chehayeb a laissé entendre qu’en définitive l’Etat pourra mettre en œuvre le projet qu’il juge le plus opportun sur le plan écologique: «Nous recueillons l’avis de la population mais nous ne pouvons pas toujours en tenir compte». Il a souligné que le chef du Parlement compatit avec la population, «mais c’est aussi un des dirigeants du pays: il n’est pas opposé à l’établissement d’un centre de tri puisqu’il s’agit d’une méthode scientifique» de traitement des déchets.
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