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Actualités - CHRONOLOGIE

Deux cosmonautes vont décoller de Baïkonour les 5 août prochain Un équipage frais va remplacer les hommes de Mir

Mieux vaut une station spatiale manquant d’électricité qu’une nouvelle épreuve pour l’équipage actuel: les responsables russes ont préféré hier remplacer rapidement les deux Russes à bord par des hommes «frais» et repousser à la mi-août les réparations prévues sur Mir.

Le conseil des exploitants de Mir, réuni hier à la suite des graves déboires qu’a connus dernièrement la station, a décidé de repousser à «entre le 18 et le 20 août» les réparations qui doivent permettre de rétablir complètement l’alimentation électrique, réduite d’un tiers depuis qu’un module de la station a été endommagé par une collision le 25 juin, a indiqué le directeur des vols spatiaux russes Vladimir Solovev (VOIR AUSSI PAGE 9).

Au lieu d’être effectuées par l’équipage actuel comme initialement prévu, ces réparations incomberont à deux nouveaux cosmonautes, Anatoli Solovev et Pavel Vinogradov, qui doivent décoller du cosmodrome de Baïkonour le 5 août pour atteindre Mir le 7.
Solovev, 49 ans, un des cosmonautes les plus chevronnés de Russie avec quatre vols sur Mir à son actif et un total de neuf sorties — qui n’a jamais volé, sera l’ingénieur de bord. Il fêtera ses 44 ans sur la station le 31 août.
Le nouvel équipage cohabitera avec les deux Russes actuellement à bord — Vassili Tsibliev et Alexandre Lazoutkine — pendant une semaine seulement au lieu des trois semaines initialement prévues.
La direction des vols a en effet décidé de rapatrier sur Terre dès le 14 août Tsibliev et Lazoutkine — durement éprouvés par cinq mois à bord de Mir, où les incidents, parfois gravissimes comme un début d’incendie fin février ou la collision de juin, se sont succédé dans une étonnante illustration de la loi des séries.
L’astronaute de la NASA, Michael Foale, arrivé à bord en mai, devra pour sa part attendre la prochaine navette américaine et ne retourner sur Terre que fin septembre, comme initialement prévu.
Les dirigeants russes ont également décidé qu’en raison du manque d’électricité à bord — qui empêchent l’utilisation des deux modules d’expériences scientifiques Priroda et Kristall — le cosmonaute français Léopold Eyharts ne partirait pas avec Vinogradov et Solovev en août. Son vol a été reporté à janvier 1998.
Solovev et Vinogradov se sont spécialement entraînés en piscine, dans une reproduction aussi fidèle que possible du labyrinthe que forment les six modules de Mir, aux réparations qu’ils devront effectuer à la mi-août.
Les travaux impliquent une délicate «sortie» dans le module Spektr percé et dépressurisé par la collision, et condamné depuis, pour rebrancher les quatre batteries solaires du module au système électrique général de la station. Les cosmonautes devront également inspecter à cette occasion le trou de la taille d’un morceau de sucre causé par l’accident.
Une sortie dans l’espace est ensuite prévue pour la fin août-début septembre pour inspecter la brèche de l’extérieur. «On va se promener, taper des pieds pour voir où l’étanchéité a été rompue», a indiqué M. Solovev.
Selon un responsable de l’agence spatiale européenne, Alain Fournier-Sicre, les cosmonautes pourraient avoir à faire au total cinq sorties dans l’espace, s’étalant jusqu’à février 1998 avant de venir à bout de cette brèche.
Même si Solovev et Vinogradov apporteront avec eux de lourdes bonbonnes d’air pour pouvoir travailler dans Spektr, ce ne sera pas suffisant et la navette américaine devrait apporter du nouveau matériel en septembre. La navette pourrait par ailleurs être appelée à faire une inspection filmée de l’extérieur de la station avant de repartir.
Le directeur des vols spatiaux russes a encore une fois souligné que la série noire qu’a connue Mir ces dernières semaines ne «raccourcirait pas la durée de vie de la station».
«La station va continuer à travailler et pourra encore faire beaucoup de choses. La station est viable. Je me fonde sur une durée de vie jusqu’à l’an 2000, peut-être même jusqu’à l’an 2004». (AFP).


Mieux vaut une station spatiale manquant d’électricité qu’une nouvelle épreuve pour l’équipage actuel: les responsables russes ont préféré hier remplacer rapidement les deux Russes à bord par des hommes «frais» et repousser à la mi-août les réparations prévues sur Mir.Le conseil des exploitants de Mir, réuni hier à la suite des graves déboires qu’a connus...