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Actualités - DISCOURS

Affirmant qu'il est honteux d'évoquer cette éventualité Hraoui : je ne veux plus entendre parler de la prorogation de mon mandat Le chef de l'état accuse implicitement Aoun et Gemayel d'avoir rencontré des responsables israéliens (photo)

Le président de la République, M. Elias Hraoui, a catégoriquement rejeté l’idée d’une nouvelle prorogation de son mandat qui s’achève en novembre 1998, affirmant qu’il est «honteux» d’évoquer cette éventualité alors qu’il y a «tant de personnes compétentes qui doivent avoir leur chance de remplir leur devoir envers leur patrie». M. Hraoui a d’autre part implicitement accusé le général Michel Aoun et le président Amine Gemayel d’avoir rencontré des responsables israéliens estimant que ces réunions prouvent que l’Etat hébreu «veut élargir ses activités» au Liban.
Des élections municipales, au scandale des athlètes irakiens, à la question des déplacés, en passant par l’affaire de la réouverture de la route de Kfarfalous que l’ennemi israélien veut empêcher en bombardant les unités de l’armée chargées du déminage du passage, le chef de l’Etat a évoqué hier les principaux dossiers d’actualité devant une délégation du syndicat des rédacteurs conduite par son président, M. Melhem Karam.
A la suite de la réunion, M. Karam a rapporté devant la presse les propos du chef de l’Etat: «Il est honteux d’évoquer l’éventualité de la prorogation du mandat présidentiel, a déclaré M. Hraoui. Désormais, je ne veux plus entendre parler de cela et d’ailleurs personne n’en parle. Nul n’a dit que je n’ai pas mon pareil. Il y a d’autres personnes compétentes et toutes doivent avoir leur chance pour remplir leur devoir envers leur patrie».
M. Hraoui a assuré que le gouvernement libanais est déterminé à ouvrir la route de Kfarfalous reliant Jezzine à l’est de Saïda, précisant toutefois que cette entreprise n’est pas sans danger. «Mon sentiment est qu’Israël veut porter atteinte à l’armée en bombardant les unités chargées du déminage. Mais nous sommes déterminés à aller de l’avant, a-t-il dit. Israël veut élargir le champ de ses activités (au Liban). Preuve en est la rencontre entre un général israélien qui s’est rendu à Paris avec un secrétaire à l’ambassade (d’Israël) et un opposant (libanais). Ainsi que la rencontre entre un autre opposant et un ancien premier ministre israélien. Cet opposant avait d’ailleurs présenté ses condoléances après l’assassinat de l’ancien chef de gouvernement (Yitzhak) Rabin (allusion au président Amine Gemayel)». «Le président Hraoui a ajouté que le Amid Raymond Eddé demeure le plus pur. Tous ses agissements et prises de position opposantes sont constructives et patriotiques», a encore dit M. Karam.
Selon le chef de l’Etat, le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est «entêté et aucun dialogue avec lui n’aboutira. Il continue à affirmer que Jérusalem lui appartient et qu’il n’évacuera pas la ville. J’exhorte les 127 pays qui ont voté aux côtés du Liban pour la résolution condamnant Israël aux Nations Unies à boycotter l’Etat hébreu et à suspendre les relations diplomatiques avec lui».

Le changement
de gouvernement

M. Hraoui a déclaré que le Liban éprouve des difficultés lorsqu’il doit entreprendre des démarches auprès de l’ONU, car il craint toujours de faire face à un veto américain. «Pourtant, les Etats-Unis semblent vouloir réviser leur position à l’égard du Liban et de la levée des interdits imposés à notre pays puisqu’il est apparu que la situation sécuritaire n’est pas aussi désespérée qu’ils le croyaient», a indiqué le chef de l’Etat.
M. Hraoui a indirectement exclu un changement ministériel en appelant les opposants à lui proposer des solutions de rechange aux réalisations du gouvernement. «J’exhorte l’opinion publique et les opposants que je rencontre tous les jours à me fournir des solutions de rechange aux réalisations entreprises par le pouvoir. Je leur demande de ne pas se limiter aux critiques sans proposer des programmes de substitution», a déclaré le président de la République.

Fleurs et fruits
exotiques...

Concernant l’état de l’administration et la corruption, M. Hraoui a dit: «Je ne suis pas attaché aux 5500 enseignants, aux 800 professeurs et aux 1600 fonctionnaires au ministère de l’Information en surnombre (...). Mais j’estime qu’on ne peut pas jeter les gens à la rue. Il y a un fardeau que nous devons supporter et c’est ce que nous sommes en train de faire. Par ailleurs, la guerre a provoqué beaucoup de séquelles auxquelles nous devons remédier. Et nous nous sommes attelés à cette tâche. Mais je demande à une certaine catégorie de Libanais de réduire un peu le luxe dans lequel elle vit. Le Liban peut-il importer pour 300 millions de dollars de fleurs par an? Il y a aussi des dames qui vivent dans un grand luxe et qui affirment qu’elles ne peuvent pas vivre sans fruits exotiques. Nous devons régler nos problèmes dans le calme et avec objectivité (...). Le Libanais doit être un grand travailleur et tous les Libanais doivent être mobilisés pour servir leur pays. C’est une responsabilité collective».

Les déplacés
et les municipales

Affirmant que l’affaire des déplacés est un «beau slogan», M. Hraoui a déclaré: «(le règlement) de ce dossier nécessite des sommes exorbitantes qui ne sont pas à notre disposition. Avant de verser des larmes, nous devons approfondir l’examen de la question (...). Nous avons un besoin urgent d’argent, mais je n’accepterais pas une hausse des impôts et je refuserais de faire assumer aux citoyens des charges supplémentaires». Il a par ailleurs démenti les informations faisant état d’importantes transactions immobilières dans la région de Damour. «J’ai réclamé une enquête à ce sujet et les informations qui circulent sont infondées», a-t-il assuré.
Sur les municipales, M. Hraoui s’est prononcé en faveur d’un amendement du décret-loi de 1977 dans un sens allant avec la loi de 1963. Il s’est d’autre part déclaré hostile au renvoi de la loi adoptée par le Parlement et prorogeant jusqu’au 30 avril 1999 le mandat des conseils municipaux. «On me demande de ne pas signer la loi sur les municipales. Quel intérêt y a-t-il à faire cela. Si ce décret est utile, il faut qu’il passe, sinon que chacun assume ses responsabilités», a précisé le président.
M. Hraoui a par ailleurs laissé en suspens la question de l’ouverture d’une session parlementaire extraordinaire. «Deux signatures sont nécessaires pour l’ouverture d’une telle session. Nous examinerons les attendus et l’ordre du jour. S’ils nous paraissent convaincants et utiles nous le ferons», a-t-il indiqué.
M. Hraoui a ajouté que l’appellation de la Cité sportive Camille Chamoun est «définitive, sinon nous devrons réviser les noms de toutes les rues et des institutions du nord au sud du Liban. On m’a proposé d’appeler la cité en mon nom mais j’ai refusé car je ne veux pas édifier ma gloire ou celle d’autrui sur les dépouilles des personnes disparues».
Le chef de l’Etat a encore dit que la loi des Forces de sécurité intérieure est actuellement sous étude, ajoutant qu’il attendait «avec impatience la prochaine réunion du Conseil des ministres pour exprimer son point de vue concernant l’audiovisuel».
M. Hraoui a enfin déclaré que le Liban et la Syrie déploient d’intenses efforts pour obtenir l’annulation de la conférence économique du Qatar qui doit regrouper en décembre prochain certains pays arabes et Israël.
Le président de la République a d’autre part accordé audience à M. Ahmed Hbous, député du Liban-Nord, avec qui il a passé en revue certaines questions relatives à sa région.
Le président de la République, M. Elias Hraoui, a catégoriquement rejeté l’idée d’une nouvelle prorogation de son mandat qui s’achève en novembre 1998, affirmant qu’il est «honteux» d’évoquer cette éventualité alors qu’il y a «tant de personnes compétentes qui doivent avoir leur chance de remplir leur devoir envers leur patrie». M. Hraoui a d’autre part...