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Actualités - CHRONOLOGIE

Les jeunes sont paresseux, mal élevés, indisciplinés Quelle Amérique demain ?

Mal élevés, paresseux, indisciplinés: les Américains n’ont pas de mots assez durs pour décrire leurs enfants, sur lesquels ils ne fondent guère d’espoir pour construire après eux une Amérique meilleure.
Alors que les journaux font régulièrement leurs gros titres d’une délinquance juvénile préoccupante, une enquête publiée ces derniers jours est venue révéler l’ampleur du malaise: les parents américains y jugent leurs adolescents «mal élevés», «irresponsables» voire «incontrôlables» en public, et n’ont pas même de tendresse pour les plus jeunes: les 7-12 ans leur apparaissent «gâtés», «paresseux» et «manquant de discipline».
Seuls 12% des adultes considèrent que ces jeunes — tous âges confondus — traitent les autres avec respect. Pour 61%, l’incapacité des enfants à apprendre l’honnêteté, le respect et le sens des responsabilités est un sérieux problème. Neuf Américains sur dix pensent que cette incapacité touche toutes les classes de la société.
«La tentation est de dire que toutes les générations sont toujours critiques envers les plus jeunes. Mais cette fois, il ne s’agit pas seulement des adolescents. Les Américains critiquent aussi les jeunes enfants, et ces critiques ne viennent pas uniquement de gens n’ayant pas d’enfants, mais aussi de parents, qu’ils soient blancs, noirs ou hispaniques. Ils sont très pessimistes, et c’est en cela que c’est préoccupant», a expliqué Steve Farkas, directeur de recherches de l’institut new-yorkais Public Agenda, à l’origine de cette étude
menée auprès de 2.000 personnes.
Dans un livre publié au printemps, «The Time Bind», une sociologue, Arlie Russell Hochschild, soulignait le nombre croissant de parents américains semblant préférer le bureau à la maison.
«Un nombre grandissant de femmes découvrent ce qui était jusqu’alors un secret d’homme, que le travail peut être une façon d’échapper aux pressions de la maison», a-t-elle expliqué, se faisant l’écho de parents peu désireux de se confronter à des rejetons imprévisibles et exigeants, dans une maison pleine de tensions et finalement bien moins reposante que l’univers maîtrisé de leurs lieux de travail.
Quarante-neuf pour cent des adolescents interrogés par Public Agenda affirment de leur côté qu’ils auraient besoin de plus d’attention de la part des adultes.
«Ils ne passent pas assez de temps avec leurs enfants», confirme Kevin Dwyer, directeur adjoint de l’association nationale des psychologues scolaires, qui y voit une conséquence directe: des problèmes de discipline de plus en plus sérieux dans les écoles.
Les hommes américains travaillent désormais en moyenne 48,8 heures par semaine, les femmes 41,7, et si 64% des entreprises permettent le temps partiel, seulement 21% des femmes et 7% des hommes ont choisi cette option.
Dans la mauvaise éducation des jeunes Américains, les parents sont d’ailleurs les premiers à reconnaître la responsabilité... des autres parents.
Ils les jugent trop prompts à divorcer (57%), à acheter des choses inutiles aux enfants pour compenser le manque de temps (51%), à ne pas leur inculquer la discipline nécessaire (50%).
«Les enjeux, souligne Steve Farkas, ne sont plus les mêmes aujourd’hui qu’il y a trente ans. Dans les années 50, un enfant mal élevé à l’école était celui dont la chemise dépassait, ou qui mâchait du chewing-gum. Aujourd’hui, ce sont les armes à l’école, ou la drogue. Les conséquences sont beaucoup plus importantes». (AFP)
Mal élevés, paresseux, indisciplinés: les Américains n’ont pas de mots assez durs pour décrire leurs enfants, sur lesquels ils ne fondent guère d’espoir pour construire après eux une Amérique meilleure.Alors que les journaux font régulièrement leurs gros titres d’une délinquance juvénile préoccupante, une enquête publiée ces derniers jours est venue révéler...