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Actualités - CHRONOLOGIE

La Mecque du capitalisme a reintégré la Chine après 156 ans de colonialisme britannique Hong Kong : de l'Union Jack au drapeau rouge ...(photos)

Le drapeau de la République populaire de Chine flotte sur Hong Kong, à l’issue d’une journée forte en émotions et en couleur, qui a mis fin à 156 années de pouvoir colonial sur le petit territoire surnommé par les initiés «La Mecque du capitalisme mondial» .
A minuit exactement à Hong Kong (16h00 GMT), le drapeau rouge aux cinq étoiles a commencé à monter lentement le long du mât dressé pour l’occasion dans le grand hall du Palais des congrès de Hong Kong, devant plusieurs milliers de personnalités politiques venues du monde entier autour du prince Charles, représentant la reine Elizabeth, et du président chinois Jiang Zemin.
La cérémonie marquant la fin de l’ère coloniale à Hong Kong a été courte: un discours du prince Charles assurant les Hongkongais que l’Angleterre ne les oubliera jamais, un mot du président chinois affirmant que Pékin respectera la formule «un pays deux systèmes» inventée par Deng Xiaoping, et il était temps de passer à la cérémonie des drapeaux.
L’Union Jack était amené. Les services du gouvernement de Hong Kong publiaient le message envoyé à Londres par Chris Patten, le dernier gouverneur, dont le texte résumait tout: «J’ai mis fin à mes fonctions à la tête de ce gouvernement. Que Dieu protège la reine».
Immédiatement après, le prince Charles et Chris Patten montaient à bord du yacht royal «Britannia», qui s’éloignait doucement et définitivement de la dernière colonie britannique en Asie.
La montée du drapeau chinois était le point culminant d’une série de manifestations officielles et d’événements rigoureusement minutés et négociés pied à pied depuis 13 ans entre Londres et Pékin.
L’un des événements les plus spectaculaires a été l’entrée sur le territoire de Hong Kong, avec quelques minutes d’avance, des premiers éléments en armes de l’armée chinoise.
La longue file de véhicules s’est ébranlée au poste-frontière de Lok Ma Chau, au moment même où, dans le port Victoria, était tiré un puissant feu d’artifice dont les gerbes multicolores se reflétaient dans les façades de verre des gratte-ciels.
Plusieurs centaines d’habitants de Hong Kong étaient massés au poste-frontière et certains ont jeté des bouquets de fleurs vers les véhicules.

«Nous reviendrons...»

Les cérémonies officielles avaient commencé en début d’après-midi par le départ de Chris Patten de la résidence occupée par les représentants de la couronne britannique à Hong Kong.
La pluie faisait son apparition à cet instant précis. C’est également à ce moment que, pour la première fois depuis 156 ans, le plus haut responsable au pouvoir à Pékin foulait le sol de Hong Kong. Le président Jiang arrivait à Hong Kong en avion spécial depuis la ville de Shenzhen, juste à la frontière de Hong Kong où il avait passé la nuit.
Pendant qu’il était accueilli à l’aéroport par le futur chef de l’exécutif de Hong Kong, Tung Chee-hwa, entouré des principaux membres de son futur gouvernement, les Britanniques disaient un dernier «au-revoir» à leur colonie, au cours d’une cérémonie où les cornemuses le disputaient aux bonnets à poil, sous une pluie battante.
Le prince Charles, stoïque, lisait le dernier discours de la reine Elizabeth à ses sujets pendant que l’eau glissait sur les bords de la casquette blanche de son grand uniforme de la marine.
Les membres du Parti démocrate de Hong Kong étaient les grands vaincus de la journée. A minuit exactement, ils perdaient officiellement leurs sièges à l’Assemblée législative élue en 1995 et officiellement remplacée par une Assemblée nommée par Pékin en attendant des élections annoncées pour mai 1998 par le nouveau pouvoir.
Le président du Parti démocrate, Martin Lee, a promis que les démocrates combattraient jusqu’au bout à Hong Kong et reviendraient à l’occasion des élections promises en mai 1998.
«Nous reviendrons», a scandé par trois fois le chef de la principale formation politique de Hong Kong, en reprenant la célèbre expression du général américain Douglas McArthur.
Cette journée historique s’est achevée avec la prestation de serment de Tung Chee-hwa et de l’Assemblée désignée par Pékin, qui a immédiatement ouvert sa première session à Hong Kong.
Tung Chee-hwa a été intronisé mardi juste avant 02h00 (lundi 18h00 GMT). Il a prêté serment, ainsi que les membres du pouvoir judiciaire, les représentants à l’Assemblée législative provisoire, le Conseil exécutif et les hauts fonctionnaires placés à la tête des administrations de la Région administrative spéciale de Hong Kong.
La cérémonie d’investiture s’est déroulée dans le Palais des congrès en présence du président chinois Jiang Zemin, du premier ministre Li Peng, du ministre des Affaires étrangères Qian Qichen et de dignitaires étrangers.
Le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright et le premier ministre britannique Tony Blair s’étaient éclipsés du Palais des congrès pour ne pas paraître cautionner l’Assemblée provisoire, dont ni Washington ni Londres n’ont reconnu la légitimité.
A Pékin et dans les principales villes de Chine, mais aussi dans les quartiers majoritairement chinois des grandes villes du monde, le retour de Hong Kong sous souveraineté chinoise a été salué par des explosions de joie souvent accompagnées de feux d’artifice. (AFP, Reuter)
Le drapeau de la République populaire de Chine flotte sur Hong Kong, à l’issue d’une journée forte en émotions et en couleur, qui a mis fin à 156 années de pouvoir colonial sur le petit territoire surnommé par les initiés «La Mecque du capitalisme mondial» .A minuit exactement à Hong Kong (16h00 GMT), le drapeau rouge aux cinq étoiles a commencé à monter lentement le...