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Actualités - ANALYSE

Assistances : les loyalistes crient presque victoire ...

Wolfensohn, James. Un nom riche de signification et de promesses: un prêt de la Banque mondiale d’un milliard de dollars étalé sur quatre ans pour la réhabilitation de l’infrastructure; et en prime, six cents millions de dollars en garanties pour soutenir le secteur privé libanais... Un cadeau tout à fait remarquable: M. Wolfensohn est le premier président de la Banque mondiale à visiter le Liban depuis Robert Mc Namara en 1970.
Il a été immédiatement suivi, les petits drapeaux sont encore là, par le premier ministre de la Malaisie Mahatir Mohammed. S’attardant dans le centre-ville, il s’est répandu en éloges sur la reconstruction à la libanaise et, entre deux compliments, il a parrainé l’acquisition par les hommes d’affaires qui l’accompagnaient d’une belle parcelle de 8.000m2 cédée à prix d’ami par Solidere.
Mais l’entregent de M. Rafic Hariri qui se dévoile avec tant d’éclat ne peut aller, on l’imagine aisément, sans une caution séoudienne. Elle sera assurée au plus haut niveau par le prince héritier en personne, l’émir Abdallah, qui viendra bénir les Jeux panarabes. Ces trois visites rapprochées permettent à un loyaliste d’affirmer, — nonobstant l’affaire des Japonais et l’attentisme manifeste des Occidentaux — que «le forum des «Amis du Liban» organisé le 16 décembre dernier à Washington et qui s’était soldé par des engagements d’aide d’une valeur globale de 3 milliards de dollars n’est pas passé à la trappe et commence à porter ses fruits. Il ne faut donc pas désespérer ni décrier injustement un pouvoir qui travaille inlassablement à remettre le pays sur les rails. Il suffit de recenser les visites de dirigeants, les foires arabes ou internationales organisées à Beyrouth, les congrès des marchés ou des banques pour constater que le Liban va dans la bonne voie et reprend du poil de la bête. Tôt ou tard les fonds vont être versés dans les banques, les capitaux déposés, les lignes de crédit ouvertes, les prêts avancés, les investissements engagés. L’essentiel est déjà fait: à savoir recouvrer la confiance du monde dans la stabilité de ce pays. C’est ce qu’a confirmé dans la conférence de presse tenue à Beyrouth le président de la Banque mondiale qui a dit: «Nous, amis du Liban, nous le soutenons non pas seulement parce qu’il est un client membre de la B.M. mais aussi parce que nous avons confiance dans son gouvernement et dans ce qu’il réalise».

Solvabilité et fiabilité

Les loyalistes voient ensuite dans la démarche positive de la Banque mondiale «la main du démiurge américain qui du reste avait lui-même organisé le Forum du 16 décembre, signe certain de confiance dans l’avenir du Liban. Sans cette caution ni la Banque mondiale ne nous aurait consenti des avances ni le volume des dépôts en devises fortes n’aurait gonflé dans nos banques. Les visites que nous recevons en rafales prouvent que notre plan de reconstruction fait bonne impression au dehors où l’on se dit qu’il y a du profit à réaliser sur une scène libanaise sans doute promise à un brillant essor économique. Il faut d’ailleurs souligner que le Liban a une solide réputation de solvabilité et de fiabilité en matière d’endettement, car il a toujours honoré ses traites et remboursé ses créanciers, même durant la guerre».
Ces sources croient pouvoir indiquer ensuite qu’en réalité «et au bout du compte, c’est d’une enveloppe de deux milliards de dollars qu’il s’agira, en ce qui concerne nos accords avec la Banque mondiale. c’est là un montant maximal, si on le compare aux prêts consentis aux autres pays de la région».
Et de reconnaître ensuite que le chef du gouvernement, qui avait mis de l’eau dans son vin lors de la formation du présent Cabinet sous la pression des défenseurs du social — et notamment de M. Walid Joumblatt — «n’en démord pas en réalité: il tient au grand chantier de la reconstruction, des autoroutes et des grands projets. Pour lui c’est une priorité sans laquelle il ne peut y avoir de relance intérieure ni d’adaptation aux temps économiques nouveaux sur le plan extérieur. De plus, ce plan global ne modifie en rien les dépenses constantes comme les traitements des fonctionnaires ou le service de la dette publique. Le coût de la reconstruction est pour sa part mobile. Et il faut l’assumer impérativement, quelle que soit l’évolution de la situation dans la région. Les assistances sont donc dissociées du processus de paix et les Etats-Unis eux-mêmes l’admettent...»
Ce qui reste en réalité à vérifier. Sans compter que le quota de Washington, sur les 3 milliards de dollars promis le 16 décembre, n’est que de 20 petits millions...

E.K.
Wolfensohn, James. Un nom riche de signification et de promesses: un prêt de la Banque mondiale d’un milliard de dollars étalé sur quatre ans pour la réhabilitation de l’infrastructure; et en prime, six cents millions de dollars en garanties pour soutenir le secteur privé libanais... Un cadeau tout à fait remarquable: M. Wolfensohn est le premier président de la Banque...